Pierre Lataste, correspondance à sa famille
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nouvelle que je crois plus authentique car elle estofficielle : le soulèvement de l'Alsace-Lorraine
contre les Allemands et, dit-on, l'entrée d'une
armée française à Mulhouse. Que savoir encore ?
Pas grand chose comme tu vois.
Quoique nous n'ayons pas été jusqu'à présentbien malheureux nous avons eu quand même un
petit aperçu des misères du temps de guerre, en
particulier au point de vue de la nourriture.
Ah ! je t'assure que si on veut manger qqchose il
faut se débrouiller. Ici j'ai pu trouver à peu près
tout ce que j'ai voulu mais ce n'est point sans
avoir beaucoup insisté.-
Ce matin Dimanche 9 Août j'ai eu le bonheurd'entendre la Ste Messe à 8h. Le colonel Duport,
le commandant Périer d'Hauterive et la plupart de
nos officiers y assistaient ainsi que beaucoup de soldats
qui savent retrouver près du danger le sentiment
chrétien.- Après la Messe je suis revenu au
cantonnement et j'ai déjeuné avec du lait et des œufs,
avec un de mes bons camarades Lespinasse.
Après vers 10 heures j'ai eu le bonheur, le croirais-tu,de servir la Messe à un sergent de ma compagnie.
L'abbé Dumas qui a l'air d'un saint prêtre Dieu
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le conserve à sa paroisse !
C'était bizarre de voir durant qu'il disait la Messele bas des pantalons rouges au dessous des ornements
sacerdotaux..
A part ça je n'ai pas grand'chose à te diresinon que je pense à toi de toute la force de mon
amour ; que je pense à vous tous et que nous nous
unissons chaque jour, j'en suis sûr, dans la prière
pour demander à Dieu le prompt retour de la
paix après la Victoire.
Que dieu nous protège !
Vive Dieu et la France !
Bons baisers à tous
N°10 - 19 Août
Chère Maman
Voilà déjà 10 jours que l'Europe entièretoute frémissante s'est hérissée de piques, voilà 10 jours
que nous-mêmes avons quitté notre petite patrie pour
voler au secours de la grande Patrie menacée -
Jusqu'à présent nous n'avons guère connu encore lesaffres de la guerre, les misères morales jointes aux
misères physiques. Malgré tout durant les quelques
marches faites par un soleil tropical nous avons pu
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nouvelle que je crois plus authentique car elle estofficielle : le soulèvement de l'Alsace-Lorraine
contre les Allemands et, dit-on, l'entrée d'une
armée française à Mulhouse. Que savoir encore ?
Pas grand chose comme tu vois.
Quoique nous n'ayons pas été jusqu'à présentbien malheureux nous avons eu quand même un
petit aperçu des misères du temps de guerre, en
particulier au point de vue de la nourriture.
Ah ! je t'assure que si on veut manger qqchose il
faut se débrouiller. Ici j'ai pu trouver à peu près
tout ce que j'ai voulu mais ce n'est point sans
avoir beaucoup insisté.-
Ce matin Dimanche 9 Août j'ai eu le bonheurd'entendre la Ste Messe à 8h. Le colonel Duport,
le commandant Périer d'Hauterive et la plupart de
nos officiers y assistaient ainsi que beaucoup de soldats
qui savent retrouver près du danger le sentiment
chrétien.- Après la Messe je suis revenu au
cantonnement et j'ai déjeuné avec du lait et des œufs,
avec un de mes bons camarades Lespinasse.
Après vers 10 heures j'ai eu le bonheur, le croirais-tu,de servir la Messe à un sergent de ma compagnie.
L'abbé Dumas qui a l'air d'un saint prêtre Dieu
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le conserve à sa paroisse !
C'était bizarre de voir durant qu'il disait la Messe le bas des pantalons rouges au dessous des ornements sacerdotaux..
A part ça je n'ai pas grand'chose à te dire sinon que je pense à toi de toute la force de mon amour ; que je pense à vous tous et que nous nous unissons chaque jour, j'en suis sûr, dans la prière pour demander à Dieu le prompt retour de la paix après la Victoire.
Que dieu nous protège !
Vive Dieu et la France !
Bons baisers à tous
N°10 - 19 Août
Chère Maman
Voilà déjà 10 jours que l'Europe entière toute frémissante s'est hérissée de piques, voilà 10 jours que nous-mêmes avons quitté notre petite patrie pour voler au secours de la grande Patrie menacée -
Jusqu'à présent nous n'avons guère connu encore les affres de la guerre, les misères morales jointes aux misères physiques. Malgré tout durant les quelques marches faites par un soleil tropical nous avons pu
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nouvelle que je crois plus authentique car elle est officielle : le soulèvement de l'Alsace-Lorraine contre les Allemands et, dit-on, l'entrée d'une armée française à Mulhouse. Que savoir encore ? Pas grand chose comme tu vois.
Quoique nous n'ayons pas été jusqu'à présent bien malheureux nous avons eu quand même un petit aperçu des misères du temps de guerre, en particulier au point de vue de la nourriture. Ah ! je t'assure que si on veut manger qqchose il faut se débrouiller. Ici j'ai pu trouver à peu près tout ce que j'ai voulu mais ce n'est point sans avoir beaucoup insisté.-
Ce matin Dimanche 9 Août j'ai eu le bonheur d'entendre la Ste Messe à 8h. Le colonel Duport, le commandant Périer d'Hauterive et la plupart de nos officiers y assistaient ainsi que beaucoup de soldats qui savent retrouver près du danger le sentiment chrétien.- Après la Messe je suis revenu au cantonnement et j'ai déjeuné avec du lait et des œufs, avec un de mes bons camarades Lespinasse.
Après vers 10 heures j'ai eu le bonheur, le croirais-tu, de servir la Messe à un sergent de ma compagnie. L'abbé Dumas qui a l'air d'un saint prêtre Dieu
[page droite]
le conserve à sa paroisse !
C'était bizarre de voir durant qu'il disait la Messe le bas des pantalons rouges au dessous des ornements sacerdotaux..
A part ça je n'ai pas grand'chose à te dire sinon que je pense à toi de toute la force de mon amour ; que je pense à vous tous et que nous nous unissons chaque jour, j'en suis sûr, dans la prière pour demander à Dieu le prompt retour de la paix après la Victoire.
Que dieu nous protège !
Vive Dieu et la France !
Bons baisers à tous
N°10 - 19 Août
Chère Maman
Voilà déjà 10 jours que l'Europe entière toute frémissante s'est hérissée de piques, voilà 10 jours que nous-mêmes avons quitté notre petite patrie pour voler au secours de la grande Patrie menacée -
Jusqu'à présent nous n'avons guère connu encore les affres de la guerre, les misères morales jointes aux misères physiques. Malgré tout durant les quelques marches faites par un soleil tropical nous avons pu
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- Madame Jean-Marie Lataste
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