Carnet de guerre, item 10

• March 25, 2017 21:05:53 Johann Grimm

  débarque aussi et c'est très beau à voir.
  On se met en marche et l'on est une
  demi-heure après tout près du village
  de Valmy. Ici le pays devient assez beau
  et parait fertile, on voit des grands
  champs de blés, qu'on est en train de
  moissonner, à notre droite en faisant
  face au sud il y a un mamelon assez
  elevé dominant les plaines qui s'éten-
  dent au sud, à l'ouest et au nord prin-
  cipalement. Au sommet de ce mamelon
  il y a le monument élevé à la mémoi-
  re de l'illustre bataille de Valmy, cela
  à un coup d'œil superbe, tout le ma-
  melon est gradué jusqu'au sommet
  par des talus formant ainsi des ban-
  des de terrain plât, tout au tour et
  cela contribue beaucoup à la beauté
  de ce mamelon historique. Des corvées
  sont organisées pour aller chercher de l'eau
  au village et les autres se préparent pour
  faire le café que l'on prend au bout de
  1/2 heure. Nous repartons et repassons de-
  vant la gare et nous arrivons à Hans
  a l'entrée de la nuit, nous autres nous
  sommes cantonnés dans un hangar du
  château. Avec Caillou je parts de suite
  à la recherche d'un litre de vin dans le
  village que nous avons payés 25 sous et
  puis on cherche du bouillon que nous
  trouvons chez une brave femme, elle
  nous fait une omelette et nous avons
  de la sorte l'estomac content. Quand nous
  arrivons au cantonnement les cuisiniers font
  cuire la viande que nous gardons pour
  le lendemain.
   Titre Le 13 Aout 1914
  Nous partons avant le jour et cela
  maintenant tous les jours ainsi pen-
  dant quelques temps. Pendant l'éta-
  pe de cette journée nous traversons une
  région très fertile et l'on voit de ma-
  gnifique champs de blés et d'avoine
  que l'on est en train de oisson-
  ner, le pays paraît riche mais
  les villages sont rares, nous passons
  à Vienne-la-Ville, à partir de ce village
  la chaleur commence à se faire sentir
  et la fatigue aussi, car comme je l'ai
  déjà dit on est très chargés. Nous arri-
  vons enfin à Servon, situé comme l'au-
  tre village que nous avons déjà traversé,
  sur les bords de l'Aisne, nous sommes
  cantonnés dans une grande ferme, on
  y était arrivé dans l'après-mid et
  les cuisiniers ont le temps de faire la
  soupe du soir, comme toujours nous
  tachons de nous procurer du
  vin, ici il y en a passablement et
  pas trop cher. Puis on va se reposer
  car on est très fatigués, beaucoup d'en-
  tre nous ont été obligés de s'arrêter
  pendant cette étape et le repos nous
  est nécessaire. Le soir on apprend qu'un
  réserviste ((comme nous tous)) vient de se
  noyer volaintairement dans l'Aisne, nous
  plaignons tous ce pauvre désespéré.

  
  

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