Carnet de guerre, item 9

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 Titre Le 12 Août 1914
Nous passons vers deux heures du
matin à Auxerre, nous passons en-
suite à coté de Troyes, mais sans passer
passer en gare, car maintenant dans
toutes les gares ou il y a biffurcation,
il y a des petites lignes en courbe
reliant les grandes lignes et de la sorte
les trains n'ont pas besoin de faire la
maneuvre pour prendre les diverses
directions. Je crois qu'on appelle cela
des lignes stratégiques et en général tou-
tes les voies ferrées sont double. Après
Troyes, le train marche à toute vitesse
car la voie est libre et les arrets sont
très rares, maintenant nous traversons
une région très boisée en général, et
même marécageuse, il doit y avoir
souvent du brouillard dans cette région
car le long de la voie ferre, il y avait
beaucoup de disques où il était écrit, signal
en cas de brouillard, le long de la voie aussi
dans cette région on remarquait tous les 150
ou 200 mètres des plaques rondes ou carrées
recouvrant un peu de batisse comme la
forme d'un petit puit. Personne d'entre nous
ne sait ce que c'est, certains prétendant que
c'est destiné pour placer des mines pour
faire sauter la voie si besoin on en a,
enfin personne ne peut l'expliquer.
Nous passons à un endroit, où la veille
il y a eu un déraillement, il y a même
eu quelques victimes parait-il, c'est tris-
te à voir ces amas de matériel broyé.
On passe ensuite à Revigny, puis
on se dirige vers Ste Menehoul où nous
arrivons vers midi, le train s'arrête sur
un remblai dominant la ville, notre wa-
gon se trouve en face d'une grande rue,
comme partout la foule est venu pour
nous faire ses adieux et nous faire
ses meilleurs souhaits. Nous, nous
sommes toujours très gais, toujours
nos petites réflexions, notre camarade Sar-
raute à tellement crié sur tout le par-
cour, à Berlin, où nous allons prendre un
bain à Cologne, qu'il ne peut plus parler
tellement il est enroué. Dans le wagon
voisins un Toulousain entonne des chan-
sons pâtoises, nous nous mettons à
chanter avec lui, la plus grande partie
du public qui nous écoute ne comprend
rien de ce que nous chantons, mais ils
nous applaudissent longuement tout de
même. Au bout d'une demi heure
d'arret pendant lequel d'autres trains bon-
dés de soldat nous passés devant, nous
repartons, maintenant les trains se
suivent à une faible distance et dans
les grands détours que fait la ligne, il n'est
pas rare de voir quatre ou cinq trains
à la suite l'un de l'autre. Nous arrivons
enfin à Valmy où ou nous à dit que
le voyage était terminé et qu'il fallait
débarquer, il nous tardait bien à
tous de quitter le train, car nous en
avions assez et étions même très fati-
gués après un si long voyage et surtout
qu'on ne pouvait pas reposer où que
très mal, car on était au complet dans
chaque et les planches ne sont guère
souples. Le débarquement s'effectue très
vite et très bien, à coté de nous une batterie

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 Titre Le 12 Août 1914
Nous passons vers deux heures du
matin à Auxerre, nous passons en-
suite à coté de Troyes, mais sans passer
passer en gare, car maintenant dans
toutes les gares ou il y a biffurcation,
il y a des petites lignes en courbe
reliant les grandes lignes et de la sorte
les trains n'ont pas besoin de faire la
maneuvre pour prendre les diverses
directions. Je crois qu'on appelle cela
des lignes stratégiques et en général tou-
tes les voies ferrées sont double. Après
Troyes, le train marche à toute vitesse
car la voie est libre et les arrets sont
très rares, maintenant nous traversons
une région très boisée en général, et
même marécageuse, il doit y avoir
souvent du brouillard dans cette région
car le long de la voie ferre, il y avait
beaucoup de disques où il était écrit, signal
en cas de brouillard, le long de la voie aussi
dans cette région on remarquait tous les 150
ou 200 mètres des plaques rondes ou carrées
recouvrant un peu de batisse comme la
forme d'un petit puit. Personne d'entre nous
ne sait ce que c'est, certains prétendant que
c'est destiné pour placer des mines pour
faire sauter la voie si besoin on en a,
enfin personne ne peut l'expliquer.
Nous passons à un endroit, où la veille
il y a eu un déraillement, il y a même
eu quelques victimes parait-il, c'est tris-
te à voir ces amas de matériel broyé.
On passe ensuite à Revigny, puis
on se dirige vers Ste Menehoul où nous
arrivons vers midi, le train s'arrête sur
un remblai dominant la ville, notre wa-
gon se trouve en face d'une grande rue,
comme partout la foule est venu pour
nous faire ses adieux et nous faire
ses meilleurs souhaits. Nous, nous
sommes toujours très gais, toujours
nos petites réflexions, notre camarade Sar-
raute à tellement crié sur tout le par-
cour, à Berlin, où nous allons prendre un
bain à Cologne, qu'il ne peut plus parler
tellement il est enroué. Dans le wagon
voisins un Toulousain entonne des chan-
sons pâtoises, nous nous mettons à
chanter avec lui, la plus grande partie
du public qui nous écoute ne comprend
rien de ce que nous chantons, mais ils
nous applaudissent longuement tout de
même. Au bout d'une demi heure
d'arret pendant lequel d'autres trains bon-
dés de soldat nous passés devant, nous
repartons, maintenant les trains se
suivent à une faible distance et dans
les grands détours que fait la ligne, il n'est
pas rare de voir quatre ou cinq trains
à la suite l'un de l'autre. Nous arrivons
enfin à Valmy où ou nous à dit que
le voyage était terminé et qu'il fallait
débarquer, il nous tardait bien à
tous de quitter le train, car nous en
avions assez et étions même très fati-
gués après un si long voyage et surtout
qu'on ne pouvait pas reposer où que
très mal, car on était au complet dans
chaque et les planches ne sont guère
souples. Le débarquement s'effectue très
vite et très bien, à coté de nous une batterie


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  • March 25, 2017 18:45:32 Johann Grimm

     Titre Le 12 Août 1914
    Nous passons vers deux heures du
    matin à Auxerre, nous passons en-
    suite à coté de Troyes, mais sans passer
    passer en gare, car maintenant dans
    toutes les gares ou il y a biffurcation,
    il y a des petites lignes en courbe
    reliant les grandes lignes et de la sorte
    les trains n'ont pas besoin de faire la
    maneuvre pour prendre les diverses
    directions. Je crois qu'on appelle cela
    des lignes stratégiques et en général tou-
    tes les voies ferrées sont double. Après
    Troyes, le train marche à toute vitesse
    car la voie est libre et les arrets sont
    très rares, maintenant nous traversons
    une région très boisée en général, et
    même marécageuse, il doit y avoir
    souvent du brouillard dans cette région
    car le long de la voie ferre, il y avait
    beaucoup de disques où il était écrit, signal
    en cas de brouillard, le long de la voie aussi
    dans cette région on remarquait tous les 150
    ou 200 mètres des plaques rondes ou carrées
    recouvrant un peu de batisse comme la
    forme d'un petit puit. Personne d'entre nous
    ne sait ce que c'est, certains prétendant que
    c'est destiné pour placer des mines pour
    faire sauter la voie si besoin on en a,
    enfin personne ne peut l'expliquer.
    Nous passons à un endroit, où la veille
    il y a eu un déraillement, il y a même
    eu quelques victimes parait-il, c'est tris-
    te à voir ces amas de matériel broyé.
    On passe ensuite à Revigny, puis
    on se dirige vers Ste Menehoul où nous
    arrivons vers midi, le train s'arrête sur
    un remblai dominant la ville, notre wa-
    gon se trouve en face d'une grande rue,
    comme partout la foule est venu pour
    nous faire ses adieux et nous faire
    ses meilleurs souhaits. Nous, nous
    sommes toujours très gais, toujours
    nos petites réflexions, notre camarade Sar-
    raute à tellement crié sur tout le par-
    cour, à Berlin, où nous allons prendre un
    bain à Cologne, qu'il ne peut plus parler
    tellement il est enroué. Dans le wagon
    voisins un Toulousain entonne des chan-
    sons pâtoises, nous nous mettons à
    chanter avec lui, la plus grande partie
    du public qui nous écoute ne comprend
    rien de ce que nous chantons, mais ils
    nous applaudissent longuement tout de
    même. Au bout d'une demi heure
    d'arret pendant lequel d'autres trains bon-
    dés de soldat nous passés devant, nous
    repartons, maintenant les trains se
    suivent à une faible distance et dans
    les grands détours que fait la ligne, il n'est
    pas rare de voir quatre ou cinq trains
    à la suite l'un de l'autre. Nous arrivons
    enfin à Valmy où ou nous à dit que
    le voyage était terminé et qu'il fallait
    débarquer, il nous tardait bien à
    tous de quitter le train, car nous en
    avions assez et étions même très fati-
    gués après un si long voyage et surtout
    qu'on ne pouvait pas reposer où que
    très mal, car on était au complet dans
    chaque et les planches ne sont guère
    souples. Le débarquement s'effectue très
    vite et très bien, à coté de nous une batterie


Description

Save description
  • 47.797627||3.585214||

    Auxerre

  • 48.2961167||4.0652288||

    Troyes

  • 48.823954769874106||4.9852033174438475||

    Revigny

  • 49.0899788841474||4.903792666748018||

    Sainte-Menehould

  • 49.08112095311566||4.773938338623111||

    Valmy

Location(s)
  • Document location Auxerre
  • Additional document location Troyes
  • Additional document location Revigny
  • Additional document location Sainte-Menehould
  • Additional document location Valmy
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ID
9286 / 88394
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
DELRIEU
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


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