Mon arriere grand-père
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Titre Vingt ans après
As brassés dé Viard, an couséut d'estellos,
Baon ién cousé d'aoutros qué séran pla plus bellos.
Centré, petites majuscules Traduction :
Aux bras de Viard, déjà cousus d'étoiles,
Je vais en coudre d'autres, qui seront encore plus belles.
Dans mon petit terroir, mon âme vagabonde
Cherchait dans le passé, pour qu'ne idée féconde
Vienne à mon secours et inspire à ma plume
La grandeur assortie au devoir qu'elle assume
Accomplir ce devoir, pour moi n'est pas facile.
Ma muse de paysan n'est pas beaucoup fertile.
En scandant ces couplets que je voulais vous dire,
J'ai usé jusqu'au bout les cordes de ma Lyre.
Septembre allait finir..... un matin de bataille,
Notre cher Deux-cent-neuf, fauché par la mitraille,
Avait perdu son chef. Et ses preux Capitaines
Avaient trouvé la mort, presque tous dans les plaines.
Le restant du troupeau, échappé au carnage,
Perdait, en se groupant, son restant de courage.
Aussi, mes chers amis, bénissons le hasard
Quand il nous envoya le Colonel Viard.
Miroir de modestie, symbole de vaillance,
A l'audace impulsive il joignait l'espérance ;
En refusant d'offrir, en holocauste vain,
La vie d'un seul guerrier : c'eût été inhumain.
Insensibleaux éclats des grandeurs éphémères,
Il a su éviter bien des larmes aux mères.
De Perthe à Arras, d'Avaucourt aux Hurlus,
Sacré était pour Viard le sang de ses poilus.
Avec ses qualités, il en avait une autre,
De la consoloation, il se faisait l'apôtre.
Le découragement, l'infortune ou chagrin
Trouvaient toujours en lui remède souverain.
Son œil, de maître actif, laissait partout la trace.
De ses soins attentifs, sans laisser nulle place.
Des abris aux cuisines, des tranchées au repos,
Partout le nom de Viard était écrit bien gros.
Notre bon Colonel, au noble cœur d'élite,
Prêchait, par son exemple, à chacun le devoir.
Il parvint sans fierté au sommet du mérite,
Et ranima, là haut, la flamme de l'espoir.
Puisse, ma pauvre voix, te mouvoir comme un onde
Et courir l'univers, munie d'un haut parleur ;
Pour y chanter partout et pour redire au monde,
Pourquoi le Deux-cent-neuf vénère son sauveur.
O muse à bout de souffle ! rassemble ton courage.
Retends juste ton arc et crible en ce passage,
De ta flèche acérée et de tes dards aigus,
Les indignes héros que nous avons connus.
A eux notre mépris. Oui, je le crie bien fort,
Pour ceux que ne rêvant que tueries ou victoire,
Gravirent avec orgueil les gredins de la gloire,
Et traînent maintenant les chaînes du remord.
Amis, de nos chers morts; honorons la mémoire.
Donnons à leurs saints noms leur place dans l'histoire.
Afin que nos enfants, du passé mieux instruits,
Cultivent tous la Paix, pour en goûter les fruits.
Avant de nous lever du tour de cette table,
Envoyons, tous en chœur, un hourrah formidable
Au général Viard, ce grand chef, ce grand homme,
Qui fût, de ses soldats, le plus grand économe.
Modeste souvenir offert au général Viard par un
ancien du 209e d'Infanterie (au nom de tous ses ca-
marades) à l'accasion du banquet annuel à Bergerac
le 2 décembre 1934.
Signature, petits capitales, aligné à droite A. Valadié
Description
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- 9286 / 89362
- Contributor
- DELRIEU
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