FRBMTO-014 Georges PIGANIOL, officier d'administration général de santé, item 35
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Bordeloy m'en a dit hier une bonne à la
Direction; on avait demadé il y a qq temps la
liste des officiers demandant à rester au front,
par flemme, je n'ai pas fait de demande; et hier
il m'annoce que mon tour de rentrer à l'intérieur
arriverait sans doute assez vite; la plupart ayant
demandé à rester, je me trouve dans les premiers
à partir. Voilà une porte de sortie toute trouvée
si je ne me plais pas dans la formation où je
serai ecpédié. Et si je ne me plaisais pas dans
celle de l'Intérieur où irais, je pourrais
demander à repartis au front - ce qui ,e
fait 3 chances à courir pour bien tomber.
Allons, et demain en route 6 à 7 heures
de chemin de fer, et 5 ensuite pour rentrer ici.
Somme Tourbe 27 sept. 1915
Eh bien, ça y est de ce coup ci; elle a eu lieu note fameuse
attaque; j'étais malheureusement à Vitry. où le change-
ment dans le fonctionnement des trains m'aurait
embouteillé si je n'avais pas trouvé une auto postale
pour me ramener. A Vitry. aucun tuyau, ou a peu
près; on n'entend et ne sait rien, là bas. Pourtant, un
lieutenant, celui qui dirige les autos postales, m'assure
page droite
qu'à la DES les nouvelles sont excellentes.
Bon - je pars hier à 6 heure, et arrive vers 8
heures à Croix en Champagne; c'est déjà l'ath-
mosphère du front; là on apprend les bonnes
nouvelles : il y a dans aun camp qui est à
2 kilomètres de là plus de 6000 prisonniers ;
l'instant d'après, on en amène 150 environ dans
le village, arrivant droit du front. Ils n'ont plus
l'air de ceux de début; les 2/3 sont visiblement
d'anciens réformés ou auxiliaires, mal foutus
et par dessus le marché dépenailles et ignobles;
d'ailleurs, quoi de plus naturel après 3 jours
de bombardement. L'ambulance de Croix en
Champagne est incombrée de blessés, et là on
apprend que notre hopital est lui aussi
encombré. Une auto sanitaire m'y emmène,
vers 9 h 1/2 et j'y trouve tot le monde affairé -
les salles pleines de blessés, les brancardiers roulant
leurs brouettes sur le quai. Chassevant gueulant
à tout venant, Delaunay déguisé en charcutier,
le dépôt des éclopés pleins, le triage plein, un
train partant aussi tot remplacé. Bref la vraie
guerre. Heureusement que je ne suis plus rien ici,
et que personne ne m'enguele - le calicot que
-
Bordeloy m'en a dit hier une bonne à la
Direction; on avait demadé il y a qq temps la
liste des officiers demandant à rester au front,
par flemme, je n'ai pas fait de demande; et hier
il m'annoce que mon tour de rentrer à l'intérieur
arriverait sans doute assez vite; la plupart ayant
demandé à rester, je me trouve dans les premiers
à partir. Voilà une porte de sortie toute trouvée
si je ne me plais pas dans la formation où je
serai ecpédié. Et si je ne me plaisais pas dans
celle de l'Intérieur où irais, je pourrais
demander à repartis au front - ce qui ,e
fait 3 chances à courir pour bien tomber.
Allons, et demain en route 6 à 7 heures
de chemin de fer, et 5 ensuite pour rentrer ici.
Somme Tourbe 27 sept. 1915
Eh bien, ça y est de ce coup ci; elle a eu lieu note fameuse
attaque; j'étais malheureusement à Vitry. où le change-
ment dans le fonctionnement des trains m'aurait
embouteillé si je n'avais pas trouvé une auto postale
pour me ramener. A Vitry. aucun tuyau, ou a peu
près; on n'entend et ne sait rien, là bas. Pourtant, un
lieutenant, celui qui dirige les autos postales, m'assure
page droite
qu'à la DES les nouvelles sont excellentes.
Bon - je pars hier à 6 heure, et arrive vers 8
heures à Croix en Champagne; c'est déjà l'ath-
mosphère du front; là on apprend les bonnes
nouvelles : il y a dans aun camp qui est à
2 kilomètres de là plus de 6000 prisonniers ;
l'instant d'après, on en amène 150 environ dans
le village, arrivant droit du front. Ils n'ont plus
l'air de ceux de début; les 2/3 sont visiblement
d'anciens réformés ou auxiliaires, mal foutus
et par dessus le marché dépenailles et ignobles;
d'ailleurs, quoi de plus naturel après 3 jours
de bombardement. L'ambulance de Croix en
Champagne est incombrée de blessés, et là on
apprend que notre hopital est lui aussi
encombré. Une auto sanitaire m'y emmène,
vers 9 h 1/2 et j'y trouve tot le monde affairé -
les salles pleines de blessés, les brancardiers roulant
leurs brouettes sur le quai. Chassevant gueulant
à tout venant, Delaunay déguisé en charcutier,
le dépot des éclopés pleins, le triage plein, un
train partant aussi tot remplacé. Bref la vraie
guerre. Heureusement que je ne suis plus rien ici,
et que personne ne m'emguele - le calicot que
-
Bordeloy m'en a dit hier une bonne à la
Direction; on avait demadé il y a qq temps la
liste des officiers demandant à rester au front,
par flemme, je n'ai pas fait de demande; et hier
il m'annoce que mon tour de rentrer à l'intérieur
arriverait sans doute assez vite; la plupart ayant
demandé à rester, je me trouve dans les premiers
à partir. Voilà une porte de sortie toute trouvée
si je ne me plais pas dans la formation où je
serai ecpédié. Et si je ne me plaisais pas dans
celle de l'Intérieur où irais, je pourrais
demander à repartis au front - ce qui ,e
fait 3 chances à courir pour bien tomber.
Allons, et demain en route 6 à 7 heures
de chemin de fer, et 5 ensuite pour rentrer ici.
Somme Tourbe 27 sept. 1915
Eh bien, ça y est de ce coup ci; elle a eu lieu note fameuse
attaque; j'étais malheureusement à Vitry. où le change-
ment dans le fonctionnement des trains m'aurait
embouteillé si je n'avais pas trouvé une auto postale
pour me ramener. A Vitry. aucun tuyau, ou a peu
près; on n'entend et ne sait rien, là bas. Pourtant, un
lieutenant, celui qui dirige les autos postales, m'assure
page droite
qu'à la DES les nouvelles sont excellentes.
Bon - je pars hier à 6 heure, et arrive vers 8
heures à Croix en Champagne; c'est déjà l'ath-
mosphère du front; là on apprend les bonnes
nouvelles : il y a dans aun camp qui est à
2 kilomètres de là plus de 6000 prisonniers ;
l'instant d'après, on en amène 150 environ dans
le village, arrivant droit du front. Ils n'ont plus
l'air de ceux de début; les 2/3 sont visiblement
d'anciens réformés ou auxiliaires, mal foutus
et par dessus le marché
-
Bordeloy m'en a dit hier une bonne à la
Direction; on avait demadé il y a qq temps la
liste des officiers demandant à rester au front,
par flemme, je n'ai pas fait de demande; et hier
il m'annoce que mon tour de rentrer à l'intérieur
arriverait sans doute assez vite; la plupart ayant
demandé à rester, je me trouve dans les premiers
à partir. Voilà une porte de sortie toute trouvée
si je ne me plais pas dans la formation où je
serai ecpédié. Et si je ne me plaisais pas dans
celle de l'Intérieur où irais, je pourrais
demander à repartis au front - ce qui ,e
fait 3 chances à courir pour bien tomber.
Allons, et demain en route 6 à 7 heures
de chemin de fer, et 5 ensuite pour rentrer ici.
Somme Tourbe 27 sept. 1915
Eh bien, ça y est de ce coup ci; elle a eu lieu note fameuse
attaque; j'étais malheureusement à Vitry. où le change-
ment dans le fonctionnement des trains m'aurait
embouteillé si je n'avais pas trouvé une auto postale
pour me ramener. A Vitry. aucun tuyau, ou a peu
près; on n'entend et ne sait rien, là bas. Pourtant, un
lieutenant, celui qui dirige les autos postales, m'assure
page droite
qu'à la DES les nouvelles sont excellentes.
Bon - je pars hier à 6 heure, et arrive vers 8
heures à Croix en Champagne; c'est déjà l'ath-
mosphère du front; là on apprend les bonnes
-
Bordeloy m'en a dit hier une bonne à la
Direction; on avait demadé il y a qq temps la
liste des officiers demandant à rester au front,
par flemme, je n'ai pas fait de demande; et hier
il m'annoce que mon tour de rentrer à l'intérieur
arriverait sans doute assez vite; la plupart ayant
demandé à rester, je me trouve dans les premiers
à partir. Voilà une porte de sortie toute trouvée
si je ne me plais pas dans la formation où je
serai ecpédié. Et si je ne me plaisais pas dans
celle de l'Intérieur où irais, je pourrais
demander à repartis au front - ce qui ,e
fait 3 chances à courir pour bien tomber.
Allons, et demain en route 6 à 7 heures
de chemin de fer, et 5 ensuite pour rentrer ici.
Somme Tourbe 27 sept. 1915
Eh bien, ça y est de ce coup ci; elle a eu lieu note fameuse
attaque; j'étais malheureusement à Vitry. où le change-
ment dans le fonctionnement des trains m'aurait
embouteillé si je n'avais pas trouvé une auto postale
pour me ramener. A Vitry. aucun tuyau, ou a peu
près; on n'entend et ne sait rien, là bas. Pourtant, un
lieutenant, celui qui dirige les autos postales, m'assure
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Bordeloy m'en a dit hier une bonne à la
Direction; on avait demadé il y a qq temps la
liste des officiers demandant à rester au front,
par flemme, je n'ai pas fait de demande; et hier
il m'annoce que mon tour de rentrer à l'intérieur
arriverait sans doute assez vite; la plupart ayant
demandé à rester, je me trouve dans les premiers
à partir. Voilà une porte de sortie toute trouvée
si je ne me plais pas dans la formation où je
serai ecpédié. Et si je ne me plaisais pas dans
celle de l'Intérieur où irais, je pourrais
demander à repartis au front - ce qui ,e
fait 3 chances à courir pour bien tomber.
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- Gérard dit Richard BOHAN
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