Carnet de guerre, item 26

• March 30, 2017 23:08:18 Johann Grimm

   Titre  Le 3 septembre 1914
  Nous partons avant le jour et
  nous nous dirigeons vers Chalons,
  nous passons, à St Martin qui est
  censé un faubourg de Chalons, nous
  rentrons en ville vers huit heures
  et nous la traversons, c'est une
  jolie ville, mais il nous est im-
  possible de nous arrêter, même
  pour acheter quoique ce soit, pas
  même une simple plaque de cho-
  colat, ni une boite de sarotine, la
  consigne nous défendait d'aban-
  donner notre place dans le rang
  et je vous assure qu'elle était ri-
  goureusement observée, nous traversons
  le canal et la Marne, il y a en-
  core quelques bateaux dans le
  petit port, puis nous passons devant
  la gare où il y a plusieurs trains
  bordés de soldats et dans d'autres des
  blessés. Nous passons ensuite à Comper-
  trix à Mairy et arrivons à Vitry-la-
  Ville. Depuis Chalons nous avons sui-
  vi presque toujours la voie ferrée et
  nous voyons à chaque instant passer
  des locomotives sans wagons et parfois
  2 à 3 ensemble, nous nous demandions
  tous qu'est-ce que cela voulait dire
  à Vitry nous avons trouvé de quoi nous
  ravitailler en vin et n'importe quoi.
  Nous avons couché dans un prés.
  
   Titre  Le 4 septembre 1914
  Nous partons vers 5 heures du matin,
  ce jour là l'étape ne fut pas très
  rude. Nous sommes passés à Dom-
  martin-Letrée et arrivons vers 11
  heures à Poivre, la aussi nous trou-
  vons à nous ravitailler, le soir
  nous couchons dans un ancien
  champs d'avoine.
  
   Titre  Le 5 septembre 1914
  Nous partons avant le jour, nous
  traversons le camp de Mailly, passons au
  village de Mailly et nous nous dirigeons vers
  Vinsy ((dans l'Aube)) où nous arri-
  vons vers midi, on nous met dans une
  prairie derrière le village sur les bords
  d'un ruisseau, il y en a beaucoup qui
  s'y sont baignés, à côté de nous il y avait un
  détachement de 100 hommes environs for-
  mé de tous les égarés de divers régiments,
  il y avait là des zouaves, des tirailleurs, des
  chasseurs et des fantassins. Ce détachement
  était commandé par un sergent de chasseur
  et était nourri par notre régiment depuis
  trois ou quatre jours. Ce jour là il nous
  quitta. Dans le village nous pûrent
  bien nous approvisionner. Ce jour là aussi
  nous reçumes les cinq nouveaux télépho-
  nistes qui venaient en remplacement
  de ceux qui avaient été évacués, sont donc
  venus : Malbert, Meyroune, Perret, Larrigaudière et
  Combalbert. Nous avons failli repartir sans ce der-
  nier, il avait porté son atirail et était repartir faire
  des provisions et il n'en rentré qu'à 9 heures du soir

  
  

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