FRBMTO-014 Georges PIGANIOL, officier d'administration général de santé, item 15

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  Vers  28 avril 1915


Eh bien, rien de bien nouveau depuis 5 jours: On joue 

toujours au foot ball, mais avec des alternatives, car

dans les deux équipes il y a toujours en moyenne

la moitié des jouers esquintés de la veille ou de

l'avant veille et qui ne peuvent rien faire. J'ai

d'ailleurs moi-même je ne sais quoi de démoli dans 

la cuisse gauche, et c'est assez gênant

  

Maman m'a écrit pour me demander se

je pouvais benir à Toulouse! Etant au repos, n'est ce

pas ...  Les illusions familiales sont fantastiques

Il n'ya que le veinard de Derome qui a 3 jours

de permission pour Paris - parce que son père est

mort il y a quelque temps.

L'existence est toujours assez tranquille;

quelques exercices de brancard, revues de cheveux,

pour varier la monotonie de l'existence . Ces revues

de cheveux, passés par moi, avec ma tignasse; quelle

ironie!

 Et voilà j'ai acheté hier une bicyclette,

commandé un costume ; je faus des frais pour la campagne

d'été, pour la fameuse grande offensive.

 

 page droite 

  

 Vers 2 mai 1915


Je viens de me payer hier un petit voyage à

Doullens. J'ai été très content de revoir ces lieux

où je venais de passer six mois. Comme par hasard,

tous nos mandats de solde étaient paybles à

Doullens; et je suis parto pour les encaisser; arrivé

par le train a 10 h 1/2 je tombe d'abord sur

Moreau , épaté de ne voir là - puis sur tout

le Centre hospitalier qui allait justement

prendre le train pour  ... , car eux aussi 

sont remplacés. Vu  Livon qui était déjà venu

avanthier nous dire bonjour à Vers, en allant

à Dury. Je trouve ensuite M.lle Guérin, la pianiste

accompagnatrice de  Sterlin ; et qui pleure depuis

15 jours son départ, enfin Jeane Laflichelle qui

fait en m'apercevant une tête extraordinaire; elle

a failli en tomber à la renvesre, la pauvre gosse.

Avec M.lle Guérin, qu'elle ne connaissait guère 

avant, elles se consolent mutuellement de notre

départ - elles essayent de s'en consoler plutit.

J'ai déjeuné chez elle, où je suis resté l'apre-

midi, saif quelques petites coures qui m'ont

pris une heure - j'y ai encore gouté, mais apres

des adieux attendrissants, il m'a tout de même 

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  Vers  28 avril 1915


Eh bien, rien de bien nouveau depuis 5 jours: On joue 

toujours au foot ball, mais avec des alternatives, car

dans les deux équipes il y a toujours en moyenne

la moitié des jouers esquintés de la veille ou de

l'avant veille et qui ne peuvent rien faire. J'ai

d'ailleurs moi-même je ne sais quoi de démoli dans 

la cuisse gauche, et c'est assez gênant

  

Maman m'a écrit pour me demander se

je pouvais benir à Toulouse! Etant au repos, n'est ce

pas ...  Les illusions familiales sont fantastiques

Il n'ya que le veinard de Derome qui a 3 jours

de permission pour Paris - parce que son père est

mort il y a quelque temps.

L'existence est toujours assez tranquille;

quelques exercices de brancard, revues de cheveux,

pour varier la monotonie de l'existence . Ces revues

de cheveux, passés par moi, avec ma tignasse; quelle

ironie!

 Et voilà j'ai acheté hier une bicyclette,

commandé un costume ; je faus des frais pour la campagne

d'été, pour la fameuse grande offensive.

 

 page droite 

  

 Vers 2 mai 1915


Je viens de me payer hier un petit voyage à

Doullens. J'ai été très content de revoir ces lieux

où je venais de passer six mois. Comme par hasard,

tous nos mandats de solde étaient paybles à

Doullens; et je suis parto pour les encaisser; arrivé

par le train a 10 h 1/2 je tombe d'abord sur

Moreau , épaté de ne voir là - puis sur tout

le Centre hospitalier qui allait justement

prendre le train pour  ... , car eux aussi 

sont remplacés. Vu  Livon qui était déjà venu

avanthier nous dire bonjour à Vers, en allant

à Dury. Je trouve ensuite M.lle Guérin, la pianiste

accompagnatrice de  Sterlin ; et qui pleure depuis

15 jours son départ, enfin Jeane Laflichelle qui

fait en m'apercevant une tête extraordinaire; elle

a failli en tomber à la renvesre, la pauvre gosse.

Avec M.lle Guérin, qu'elle ne connaissait guère 

avant, elles se consolent mutuellement de notre

départ - elles essayent de s'en consoler plutit.

J'ai déjeuné chez elle, où je suis resté l'apre-

midi, saif quelques petites coures qui m'ont

pris une heure - j'y ai encore gouté, mais apres

des adieux attendrissants, il m'a tout de même 


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  • November 9, 2017 17:14:40 Giulia Rigoni Savioli

      Vers  28 avril 1915


    Eh bien, rien de bien nouveau depuis 5 jours: On joue 

    toujours au foot ball, mais avec des alternatives, car

    dans les deux équipes il y a toujours en moyenne

    la moitié des jouers esquintés de la veille ou de

    l'avant veille et qui ne peuvent rien faire. J'ai

    d'ailleurs moi-même je ne sais quoi de démoli dans 

    la cuisse gauche, et c'est assez gênant

      

    Maman m'a écrit pour me demander se

    je pouvais benir à Toulouse! Etant au repos, n'est ce

    pas ...  Les illusions familiales sont fantastiques

    Il n'ya que le veinard de Derome qui a 3 jours

    de permission pour Paris - parce que son père est

    mort il y a quelque temps.

    L'existence est toujours assez tranquille;

    quelques exercices de brancard, revues de cheveux,

    pour varier la monotonie de l'existence . Ces revues

    de cheveux, passés par moi, avec ma tignasse; quelle

    ironie!

     Et voilà j'ai acheté hier une bicyclette,

    commandé un costume ; je faus des frais pour la campagne

    d'été, pour la fameuse grande offensive.

     

     page droite 

      

     Vers 2 mai 1915


    Je viens de me payer hier un petit voyage à

    Doullens. J'ai été très content de revoir ces lieux

    où je venais de passer six mois. Comme par hasard,

    tous nos mandats de solde étaient paybles à

    Doullens; et je suis parto pour les encaisser; arrivé

    par le train a 10 h 1/2 je tombe d'abord sur

    Moreau , épaté de ne voir là - puis sur tout

    le Centre hospitalier qui allait justement

    prendre le train pour  ... , car eux aussi 

    sont remplacés. Vu  Livon qui était déjà venu

    avanthier nous dire bonjour à Vers, en allant

    à Dury. Je trouve ensuite M.lle Guérin, la pianiste

    accompagnatrice de  Sterlin ; et qui pleure depuis

    15 jours son départ, enfin Jeane Laflichelle qui

    fait en m'apercevant une tête extraordinaire; elle

    a failli en tomber à la renvesre, la pauvre gosse.

    Avec M.lle Guérin, qu'elle ne connaissait guère 

    avant, elles se consolent mutuellement de notre

    départ - elles essayent de s'en consoler plutit.

    J'ai déjeuné chez elle, où je suis resté l'apre-

    midi, saif quelques petites coures qui m'ont

    pris une heure - j'y ai encore gouté, mais apres

    des adieux attendrissants, il m'a tout de même 


  • November 9, 2017 17:14:25 Giulia Rigoni Savioli

      Vers  28 avril 1915


    Eh bien, rien de bien nouveau depuis 5 jours: On joue 

    toujours au foot ball, mais avec des alternatives, car

    dans les deux équipes il y a toujours en moyenne

    la moitié des jouers esquintés de la veille ou de

    l'avant veille et qui ne peuvent rien faire. J'ai

    d'ailleurs moi-même je ne sais quoi de démoli dans 

    la cuisse gauche, et c'est assez gênant

      

    Maman m'a écrit pour me demander se

    je pouvais benir à Toulouse! Etant au repos, n'est ce

    pas ...  Les illusions familiales sont fantastiques

    Il n'ya que le veinard de Derome qui a 3 jours

    de permission pour Paris - parce que son père est

    mort il y a quelque temps.

    L'existence est toujours assez tranquille;

    quelques exercices de brancard, revues de cheveux,

    pour varier la monotonie de l'existence . Ces revues

    de cheveux, passés par moi, avec ma tignasse; quelle

    ironie!

     Et voilà j'ai acheté hier une bicyclette,

    commandé un costume ; je faus des frais pour la campagne

    d'été, pour la fameuse grande offensive.

     

     page droite 

      

     Vers 2 mai 1915


    Je viens de me payer hier un petit voyage à

    Doullens. J'ai été très content de revoir ces lieux

    où je venais de passer six mois. Comme par hasard,

    tous nos mandats de solde étaient paybles à

    Doullens; et je suis parto pour les encaisser; arrivé

    par le train a 10 h 1/2 je tombe d'abord sur

    Moreau , épaté de ne voir là - puis sur tout

    le Centre hospitalier qui allait justement

    prendre le train pour  ... , car eux aussi 

    sont remplacés. Vu  Livon qui était déjà venu

    avanthier nous dire bonjour à Vers, en allant

    à Dury. Je trouve ensuite M.lle Guérin, la pianiste

    accompagnatrice de  Sterlin ; et qui pleure depuis

    15 jours son départ, enfin Jeane Laflichelle qui

    fait en m'apercevant une tête extraordinaire; elle

    a failli en tomber à la renvesre, la pauvre gosse.

    Avec M.lle Guérin, qu'elle ne connaissait guère 

    avant, elles se consolent mutuellement de notre

    départ - elles essayent de s'en consoler plutit.

    J'ai déjeuné chez elle, où je suis resté l'apre-

    midi, saif quelques petites coures qui m'ont

    pris une heure - j'y ai encore gouté, mais apres

    des adiux attendrissants, il m'a tout de même 


  • November 9, 2017 16:58:11 Giulia Rigoni Savioli

      Vers  28 avril 1915


    Eh bien, rien de bien nouveau depuis 5 jours: On joue 

    toujours au foot ball, mais avec des alternatives, car

    dans les deux équipes il y a toujours en moyenne

    la moitié des jouers esquintés de la veille ou de

    l'avant veille et qui ne peuvent rien faire. J'ai

    d'ailleurs moi-même je ne sais quoi de démoli dans 

    la cuisse gauche, et c'est assez gênant

      

    Maman m'a écrit pour me demander se

    je pouvais benir à Toulouse! Etant au repos, n'est ce

    pas ...  Les illusions familiales sont fantastiques

    Il n'ya que le veinard de Derome qui a 3 jours


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  • 50.1556532858612||2.3328292539063114||

    Doullens

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ID
8341 / 249554
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Gérard dit Richard BOHAN
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


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