Carnet de guerre, item 12
Transcription
Transcription history
-
Titre Le 16 Août 1914
Nous partons avant le jour, le pays
que nous traversons est principale-
ment un pays de pâturages, où il
se fait de l'élevage, les fontaines ne
sont pas rares dans cette région et
dans chaque village il y a de grands
abreuvoirs et lavoirs où l'eau coule
en abondance. Par contre les rues
et le devant des maisons est d'une
saleté répugnante, d'ailleurs c'est les
Ardennes qui commencent et tout le
monde sait que dans ce pays plus
le tas de fumier ((qui est placé exacte-
ment devant la porte d'entrée de la mai-
sont)) est grand, plus le propriétaire est
riche, et les maisons sont toutes habi-
tée au rez-de-chaussée. Chose curieuse
l'intérieur des maisons est d'une propre-
té remarquable, tout y luit comme un
miroir, derrière chaque croisée deux ou
trois vases de fleurs, des rideaux à claire
voix généralement cachent la vue de
l'intérieur. Les femmes et filles sont mal
habillées et mal ficellées. Nous passons à
Landres, ensuite à Buzancy, là c'est une
petite ville très bien tenue, il y a des
camions automobiles de toute sorte et pour
les différents services. Sur une des places nous
voyons en passant un monument élevé
à la mémoire des Combattants de 1870, ensuite
à gauche la petite gare du tramway départe-
mental. Nous nous dirigeons ensuite vers
Somme-Haute, sur les bords de la route
l'Etat à fait planter des pommiers, ((com-
me chez nous il fait planter des platanes
ou des ormeaux)), les pommes sont en-
core vertes, mais nous en mangeons
quelques-unes tout de même, pour nous
faire passer la soif; Quand nous arri-
vons à Somme-Haute, nous étions très fa-
tigués, de suite avec Caillou et Delpech, nous
nous mettons en quête d'un bol de bouil-
lon pour faire un bon chabrot, nous en
trouvons dans une maison où les habitants
paraissaient très aisés, ils nous servent
du vin vieux et même quelques liqueurs,
ils sont très gentils pour nous, puis ils sa-
vaient sans doute ce que c'était que d'être
soldat car ils avaient leurs fils sous les
drapeaux. Comme la nuit commençait
à arriver, Raivoilan notre vaguemestre qui
marchait avec nous, vint me dire que
le matin en partant de Sommerance
je m'étais trompé de fusil, que j'avais
pris le sien et que la guigne l'avait
poussé plus loing, on lui avait pris mon
fusil et que maintenant il se trouvait
sans arme. Nous partons tous les deux
à la recherche d'un autre fusil, car nous
ne voulions ni l'un, ni l'autre nous dé-
brouiller sur un camarade, nous en trou-
vons un dans une voiture, le conducteur
nous ayant dit qu'il y avait été abandon-
né depuis 5 ou six jours. Chemin faisant
on racontait des blagues diverses, je me
rappelle que je lui dis, c'est égal mon
brave ami tu n'a pas eu de chance la
nuit dernière ((car il nous avais bien
rire, tout en rêvant il criait à tue tête, pas
de chevaux ici)) et en plus de cela perdre le
fusil, tu ne vois pas aller à la guerre sans fusil.
Et depuis nous sommes de bons amis.
Description
Save description- 49.352454||5.009679||
Landres
- 49.426711||4.955044||
Buzancy
- 49.493227||4.982673||
Somme-Haute
- 49.328806||4.986856||
Sommerance
Location(s)
Document location Landres
-
Additional document location Buzancy
-
Additional document location Somme-Haute
-
Additional document location Sommerance
- ID
- 9286 / 88407
- Contributor
- DELRIEU
Login to edit the languages
Login to edit the fronts
Login to add keywords
Login to leave a note