Carnet de guerre, item 17

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et très longue, chaque 15 ou 20 mètres
il fallait arrêter les voitures et mettre
une cale et il y en avait beaucoup
qui ne pouvaient pas monter, je
sais que je fus très utile à mon ami
Gay, car lui tenait les chevaux et moi
je mettais les cales à fûr et à mesure,
et il se trouvait d'autant plus embarras-
sé, que son camarade avait été blessé le
matin même par une roue de la voiture.
Nous arrivons enfin sur le coteau vers
6 heures, là nous nous arrêtames un bon
moment afin d'attendre que toutes les
voitures fussent arrivées car il y en avait
beaucoup qui avaient besoin de renfort.
Je crois que ce jour-là le régiment escor-
tait un convoi. En attendant que toutes
ces voitures arrivent je me rappelle que
nous coupions avec le couteau de l'avoine
dans un champ à côté et que nous la don-
nions aux chevaux. Nous repartons vers sept
heures où pas même, comme nous arrivions
à deux où trois cent mètres de l'entrée du
village de Leaillons, à un carrefour,
on entend crier, les hulans sont là, les hu-
lans sont là, on fait tourner bride de suite
aux voitures et les autres sous la direction
du Lieutenant Bouloc, nous nous formons
en section de flanc garde du carrefour.
Dans la surprise, moi je laisse ma mu-
sette et ma gourde sur la voiture et je
pense qu'à mon fusil et mes cartouche
et la voiture part vers Bouillon. On fait
deux ou trois patrouilles dans les bois voi-
sins où on ne découvre rien et on reste
toujours en garde de ce carrefour, la
nuit arrive, on voit en face de nous
les flammes qui s'élève de Bertrix
et continuellement il passe des voitures
qui se dirigent vers Bouillon et principa-
lement des automobiles ambulances avec
des blessés, vers huit heures la Cie H R arri-
ve à nos cotés, je vais alors avec mes ca-
marades et nous restons là encore un
petit moment et toujours le défilé
de voitures régimentaires et d'automobiles
qui vont vers l'arrière. Pendant que
nous étions là le Général missing est
passé en automobile, il s'est même
arrêté en face de nous et c'était la
seule automobile qui est ses phares
allumés. Nous repartons vers Dohan
c'était le commencement de la retraite,
en y arrivant on nous place pour
défendre l'entrée du village, un mo-
ment après on nous fait aller canton-
ner de l'autre coté du village dans
une maison en ruine, on n'y était
pas à peine rentrés dedans, qu'il faut
aller garder le pont, nous mettons baï-
onnette au canon et nous partons, quand
on arrive sur le pont, on venait d'ar-
rêter quelques civils qui fuyaient devant
l'invasion, on les a questionnés et puis
laissés repartir et on nous a dit à nous
de revenir à notre cantonnement. Ce
qui augmentait notre fatigue, c'est ce
beaucoup d'entre nous avaient l'estomac
au fond des talons comme l'ont dit car
le repas du soir ne nous avait pas
fait mal, mais il fallait bien s'ha-
bituer un peu à la guerre.

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et très longue, chaque 15 ou 20 mètres
il fallait arrêter les voitures et mettre
une cale et il y en avait beaucoup
qui ne pouvaient pas monter, je
sais que je fus très utile à mon ami
Gay, car lui tenait les chevaux et moi
je mettais les cales à fûr et à mesure,
et il se trouvait d'autant plus embarras-
sé, que son camarade avait été blessé le
matin même par une roue de la voiture.
Nous arrivons enfin sur le coteau vers
6 heures, là nous nous arrêtames un bon
moment afin d'attendre que toutes les
voitures fussent arrivées car il y en avait
beaucoup qui avaient besoin de renfort.
Je crois que ce jour-là le régiment escor-
tait un convoi. En attendant que toutes
ces voitures arrivent je me rappelle que
nous coupions avec le couteau de l'avoine
dans un champ à côté et que nous la don-
nions aux chevaux. Nous repartons vers sept
heures où pas même, comme nous arrivions
à deux où trois cent mètres de l'entrée du
village de Leaillons, à un carrefour,
on entend crier, les hulans sont là, les hu-
lans sont là, on fait tourner bride de suite
aux voitures et les autres sous la direction
du Lieutenant Bouloc, nous nous formons
en section de flanc garde du carrefour.
Dans la surprise, moi je laisse ma mu-
sette et ma gourde sur la voiture et je
pense qu'à mon fusil et mes cartouche
et la voiture part vers Bouillon. On fait
deux ou trois patrouilles dans les bois voi-
sins où on ne découvre rien et on reste
toujours en garde de ce carrefour, la
nuit arrive, on voit en face de nous
les flammes qui s'élève de Bertrix
et continuellement il passe des voitures
qui se dirigent vers Bouillon et principa-
lement des automobiles ambulances avec
des blessés, vers huit heures la Cie H R arri-
ve à nos cotés, je vais alors avec mes ca-
marades et nous restons là encore un
petit moment et toujours le défilé
de voitures régimentaires et d'automobiles
qui vont vers l'arrière. Pendant que
nous étions là le Général missing est
passé en automobile, il s'est même
arrêté en face de nous et c'était la
seule automobile qui est ses phares
allumés. Nous repartons vers Dohan
c'était le commencement de la retraite,
en y arrivant on nous place pour
défendre l'entrée du village, un mo-
ment après on nous fait aller canton-
ner de l'autre coté du village dans
une maison en ruine, on n'y était
pas à peine rentrés dedans, qu'il faut
aller garder le pont, nous mettons baï-
onnette au canon et nous partons, quand
on arrive sur le pont, on venait d'ar-
rêter quelques civils qui fuyaient devant
l'invasion, on les a questionnés et puis
laissés repartir et on nous a dit à nous
de revenir à notre cantonnement. Ce
qui augmentait notre fatigue, c'est ce
beaucoup d'entre nous avaient l'estomac
au fond des talons comme l'ont dit car
le repas du soir ne nous avait pas
fait mal, mais il fallait bien s'ha-
bituer un peu à la guerre.


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  • March 28, 2017 23:03:09 Johann Grimm

    et très longue, chaque 15 ou 20 mètres
    il fallait arrêter les voitures et mettre
    une cale et il y en avait beaucoup
    qui ne pouvaient pas monter, je
    sais que je fus très utile à mon ami
    Gay, car lui tenait les chevaux et moi
    je mettais les cales à fûr et à mesure,
    et il se trouvait d'autant plus embarras-
    sé, que son camarade avait été blessé le
    matin même par une roue de la voiture.
    Nous arrivons enfin sur le coteau vers
    6 heures, là nous nous arrêtames un bon
    moment afin d'attendre que toutes les
    voitures fussent arrivées car il y en avait
    beaucoup qui avaient besoin de renfort.
    Je crois que ce jour-là le régiment escor-
    tait un convoi. En attendant que toutes
    ces voitures arrivent je me rappelle que
    nous coupions avec le couteau de l'avoine
    dans un champ à côté et que nous la don-
    nions aux chevaux. Nous repartons vers sept
    heures où pas même, comme nous arrivions
    à deux où trois cent mètres de l'entrée du
    village de Leaillons, à un carrefour,
    on entend crier, les hulans sont là, les hu-
    lans sont là, on fait tourner bride de suite
    aux voitures et les autres sous la direction
    du Lieutenant Bouloc, nous nous formons
    en section de flanc garde du carrefour.
    Dans la surprise, moi je laisse ma mu-
    sette et ma gourde sur la voiture et je
    pense qu'à mon fusil et mes cartouche
    et la voiture part vers Bouillon. On fait
    deux ou trois patrouilles dans les bois voi-
    sins où on ne découvre rien et on reste
    toujours en garde de ce carrefour, la
    nuit arrive, on voit en face de nous
    les flammes qui s'élève de Bertrix
    et continuellement il passe des voitures
    qui se dirigent vers Bouillon et principa-
    lement des automobiles ambulances avec
    des blessés, vers huit heures la Cie H R arri-
    ve à nos cotés, je vais alors avec mes ca-
    marades et nous restons là encore un
    petit moment et toujours le défilé
    de voitures régimentaires et d'automobiles
    qui vont vers l'arrière. Pendant que
    nous étions là le Général missing est
    passé en automobile, il s'est même
    arrêté en face de nous et c'était la
    seule automobile qui est ses phares
    allumés. Nous repartons vers Dohan
    c'était le commencement de la retraite,
    en y arrivant on nous place pour
    défendre l'entrée du village, un mo-
    ment après on nous fait aller canton-
    ner de l'autre coté du village dans
    une maison en ruine, on n'y était
    pas à peine rentrés dedans, qu'il faut
    aller garder le pont, nous mettons baï-
    onnette au canon et nous partons, quand
    on arrive sur le pont, on venait d'ar-
    rêter quelques civils qui fuyaient devant
    l'invasion, on les a questionnés et puis
    laissés repartir et on nous a dit à nous
    de revenir à notre cantonnement. Ce
    qui augmentait notre fatigue, c'est ce
    beaucoup d'entre nous avaient l'estomac
    au fond des talons comme l'ont dit car
    le repas du soir ne nous avait pas
    fait mal, mais il fallait bien s'ha-
    bituer un peu à la guerre.


  • March 28, 2017 23:01:15 Johann Grimm

    et très longue, chaque 15 ou 20 mètres
    il fallait arrêter les voitures et mettre
    une cale et il y en avait beaucoup
    qui ne pouvaient pas monter, je
    sais que je fus très utile à mon ami
    Gay, car lui tenait les chevaux et moi
    je mettais les cales à fûr et à mesure,
    et il se trouvait d'autant plus embarras-
    sé, que son camarade avait été blessé le
    matin même par une roue de la voiture.
    Nous arrivons enfin sur le coteau vers
    6 heures, là nous nous arrêtames un bon
    moment afin d'attendre que toutes les
    voitures fussent arrivées car il y en avait
    beaucoup qui avaient besoin de renfort.
    Je crois que ce jour-là le régiment escor-
    tait un convoi. En attendant que toutes
    ces voitures arrivent je me rappelle que
    nous coupions avec le couteau de l'avoine
    dans un champ à côté et que nous la don-
    nions aux chevaux. Nous repartons vers sept
    heures où pas même, comme nous arrivions
    à deux où trois cent mètres de l'entrée du
    village de Leaillons, à un carrefour,
    on entend crier, les hulans sont là, les hu-
    lans sont là, on fait tourner bride de suite
    aux voitures et les autres sous la direction
    du Lieutenant Bouloc, nous nous formons
    en section de flanc garde du carrefour.
    Dans la surprise, moi je laisse ma mu-
    sette et ma gourde sur la voiture et je
    pense qu'à mon fusil et mes cartouche
    et la voiture part vers Bouillon. On fait
    deux ou trois patrouilles dans les bois voi-
    sins où on ne découvre rien et on reste
    toujours en garde de ce carrefour, la
    nuit arrive, on voit en face de nous
    les flammes qui s'élève de Bertrix
    et continuellement il passe des voitures
    qui se dirigent vers Bouillon et principa-
    lement des automobiles ambulances avec
    des blessés, vers huit heures la Cie H R arri-
    ve à nos cotés, je vais alors avec mes ca-
    marades et nous restons là encore un
    petit moment et toujours le défilé
    de voitures régimentaires et d'automobiles
    qui vont vers l'arrière. Pendant que
    nous étions là le Général missing est
    passé en automobile, il s'est même
    arrêté en face de nous et c'était la
    seule automobile qui est ses phares
    allumés. Nous repartons vers Dohan
    c'était le commencement de la retraite,
    en y arrivant on nous place pour
    défendre l'entrée du village, un mo-
    ment après on nous fait aller canton-
    ner de l'autre coté du village dans
    une maison en ruine, on n'y était
    pas à peine rentrés dedans, qu'il faut
    aller garder le pont, nous mettons baï-
    onnette au canon et nous partons, quand
    on arrive sur le pont, on venait d'ar-
    rêter quelques civils qui fuyaient devant
    l'invasion, on les a questionnés et puis
    laissés repartir et on nous a dit à nous
    de revenir à notre cantonnement. Ce
    qui augmentait notre fatigue, c'est ce
    beaucoup d'entre nous avaient l'estomac
    au fond des talons comme l'ont dit car
    le repas du soir ne nous avait pas
    fait mal, mais il fallait bien s'ha-
    bituer un peu à la guerre.


Description

Save description
  • 49.8129802||5.1453939||

    Leaillons

  • 49.7946641||5.0707587||

    Bouillon

  • 49.854235||5.2535561||

    Bertrix

  • 49.7960885||5.1428394||

    Dohan

Location(s)
  • Document location Leaillons
  • Additional document location Bouillon
  • Additional document location Bertrix
  • Additional document location Dohan
Login and add location


ID
9286 / 88443
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
DELRIEU
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


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