FRBMTO-014 Georges PIGANIOL, officier d'administration général de santé, item 126
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de liesse reprend avec son invincible uniformité.
Les vieilles habitudes se modifient pourtant peu
à peu. Kersanson vient maintenant presque tous
les soirs, et s'attarde jusqe près de minuit et
la mode est actuellemet de manger après minuit
quelques douzaines d'huîtres que chacun oeuvre
pour soi. Car depuis plusieurs jours, les colis
de mille huîtres d'Arcachon se succèdent rapi-
dement, et chacun met son point d'honneur
à ouvrir sa part.
Je suis maintenant, et depuis assez
longtemps, au mieux avec l'institutrice de
l'école des filles, et je vais très souvent passer
chez elle la fin de l'après-midi, quoqu'il y ait
dans sa maison une popote d'officiers du D.D.
qui me gêne bien.- A mes moments perdus, j'ai
appris là à la fin a faire de la dentelle aux fuseaux,
art dans laquel je ne suis pas passé encore maître.
J'aurai décidément fait de tout à cette guerre ! La
soeur de la dite M.me Jeoffroy s'étant brûlée, je l'ai
soignée pendant plusieurs jours avec de l' ambrine
traitement qui a réussi. Tous les métiers !
page droite
La Grange aux Bois 12 janvier 1917
Je reviens de passer 24 heures à Troyes; il n'y a
encore que ça de vrai, après Paris qui est mal-
heureusement inaccessible à l'homme peut-être
trop prudent que je suis ... Quelle chance si
je pouvais revenir passer quelque temps
à Troyes, comme jadis - mais c'est un rêve bien
chimérique, et en ce moment ce n'est pas
Troyes qui me guette, masi quelque infâme
cantonnement, car il parait qu'on va filer dans
8 jours, direction Verdun, rive gauche- voilà
la belle perspective qui s'offre à moi, à mon
retour de cette petite fugue de 48 heures.
Ce qu'il y a de chic à Troyes, c'est que
chaque fois, je m'y retrouve comme si j'étais
parti la veille. Chaque fois, à l'hôtel des courriers
et à la
je me sens comme chez moi, etnon comme un visiteur. Mais c'est bien loin,
et nous allons nous en éloigner encore - il m'a
fallu pour y aller une heure en auto, et 5 heures
en chemin de fer, et pour revenir 8 heures de
train et près d'une heure à pied; c'est décourageant.
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de liesse reprend avec son invincible uniformité.
Les vieilles habitudes se modifient pourtant peu
à peu. Kersanson vient maintenant presque tous
les soirs, et s'attarde jusqe près de minuit et
la mode est actuellemet de manger après minuti
quelques douzaines d'huîtres que chacun oeuvre
pour soi. Car depuis plusieurs jours, les colis
de mille huîtres d'Arcachon se succèdent rapi-
dement, et chacun met son point d'honneur à ouvrir sa part.
Je suis maintenant, et depuis assez
longtemps, au mieux avec l'institutrice de
l'école des filles, et je vais très souvent passer
chez elle la fin de l'après-midi, quoqu'il y ait
dans sa maison une popote d'officiers du D.D.
qui me gêne bien.- A mes moments perdus, j'ai
appris là à la fin a faire de la dentelle aux fuseaux,
art dans laquel je ne suis pas passé encore maître.
J'aurai décidément fait de tout à cette guerre ! La
soir de la dite M.me Jeoffroy s'étant brûlée, je l'ai
soignée pendant plusieurs jours avec de l' ambrine
traitement qui a réussi. Tous les métiers !
page droite
La Grange aux Bois 12 janvier 1917
Je reviens de passer 24 heures à Troyes; il n'y a
ecnore que ça de vrai, après Paris qui est mal-
heureusement inaccessible à l'homme peut-être
trop prudent que je suis ... Quelle chance si
je pouvais revenir passer quelque temps
à Troyes, comme jadis - mais c'est un rêve bien
chimérique, et en ce moment ce n'est pas
Troyes qui me guette, masi quelque infâme
cantonnement, car il parait qu'on va filer dans
8 jours, direction Verdun, rive gauche- voilà
la belle perspective qui s'offre à moi, ò mon
retour de cette petite fugue de 48 heures.
Ce qu'il y a de chic à Troyes, c'est que
chaque fois, je m'y retrouve comme si j'étais
parti la veille. Chaque fois, à l'ho tel des courriers
et à la
je me sens comme chez moi, et non comme un visiteur. Mais c'est bien loin,
et nous allons nous en éloigner encore - il m'a
fallu pour y aller une heure en auto, et 5 heure
en chemin de fer, et pour revenir 8 heures de
train et près d'une heure à pied; c'est décourageant.
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de liesse reprend avec son invincible uniformité.
Les vieilles habitudes se modifient pourtant peu
à peu. Kersanson vient maintenant presque tous
les soirs, et s'attarde jusqe près de minuit et
la mode est actuellemet de manger après minuti
quelques douzaines d'huîtres que chacun oeuvre
pour soi. Car depuis plusieurs jours, les colis
de mille huîtres d'Arcachon se succèdent rapi-
dement, et chacun met son point d'honneur à ouvrir sa part.
Je suis maintenant, et depuis assez
longtemps, au mieux avec l'institutrice de
l'école des filles, et je vais très souvent passer
chez elle la fin de l'après-midi, quoqu'il y ait
dans sa maison une popote d'officiers du D.D.
qui me gêne bien.- A mes moments perdus, j'ai
appris là à la fin a faire de la dentelle aux fuseaux,
art dans laquel je ne suis pas passé encore maître.
J'aurai décidément fait de tout à cette guerre ! La
soir de la dite M.me Jeoffroy s'étant brûlée, je l'ai
soignée pendant plusieurs jours avec de l' ambrine
traitement qui a réussi. Tous les métiers !
page droite
La Grange aux Bois 12 janvier 1917
Je reviens de passer 24 heures à Troyes; il n'y a
ecnore que ça de vrai, après Paris qui est mal-
heureusement inaccessible à l'homme peut-être
trop prudent que je suis ... Quelle chance si
je pouvais revenir passer quelque temps
à Troyes, comme jadis - mais c'est un rêve bien
chimérique, et en ce moment ce n'est pas
Troyes qui me guette, masi quelque infame
cantonnement, car il parait qu'on va filer dans
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de liesse reprend avec son invincible uniformité.
Les vieilles habitudes se modifient pourtant peu
à peu. Kersanson vient maintenant presque tous
les soirs, et s'attarde jusqe près de minuit et
la mode est actuellemet de manger après minuti
quelques douzaines d'huîtres que chacun oeuvre
pour soi. Car depuis plusieurs jours, les colis
de mille huîtres d'Arcachon se succèdent rapi-
dement, et chacun met son point d'honneur à ouvrir sa part.
Je suis maintenant, et depuis assez
longtemps, au mieux avec l'institutrice de
l'école des filles, et je vais très souvent passer
chez elle la fin de l'après-midi, quoqu'il y ait
dans sa maison une popote d'officiers du D.D.
qui me gêne bien.- A mes moments perdus, j'ai
appris là à la fin a faire de la dentelle aux fuseaux,
art dans laquel je ne suis pas passé encore maître.
J'aurai décidément fait de tout à cette guerre ! La
soir de la dite M.me Jeoffroy s'étant brlée
-
de liesse reprend avec son invincible uniformité.
Les vieilles habitudes se modifient pourtant peu
à peu. Kersanson vient maintenant presque tous
les soirs, et s'attarde jusqe près de minuit et
la mode est actuellemet de manger après minuti
quelques douzaines d'huîtres que chacun oeuvre
pour soi. Car depuis plusieurs jours, les colis
de mille huîtres d'Arcachon se succèdent rapi-
dement, et chacun met son point d'honneur à ouvrir sa part.
Je suis maintenant, et depuis assez
longtemps, au mieux avec l'institutrice de
l'école des filles, et je vais très souvent passer
chez elle la fin de l'après-midi, quoqu'il y ait
dans sa maison une popote d'officiers du D.D.
qui me gene bien.
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de liesse reprend avec son invincible uniformité.
Les vieilles habitudes se modifient pourtant peu
à peu. Kersanson vient maintenant presque tous
les soirs, et s'attarde jusqe près de minuit et
la mode est actuellemet de manger après minuti
quelques douzaines d'huitres que chacun oeuvre
pour soi. Car depuis plusieurs jours, les colis
de mille huitres
Description
Save description- 50.1556532858612||2.3328292539063114||||1
Doullens
Location(s)
Story location Doullens
- ID
- 8341 / 249689
- Contributor
- Gérard dit Richard BOHAN
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- Western Front
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- Remembrance











































































































































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