Dagboek Kapitein Jean Gilbert (in het Frans), item 22

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26 décembre 1917 Hier j'ai quité Paris par le train de 20 hs 15 A 2 hs 15

à Gaillon.Sous une bourrasque de neige,rentré au logis.A Paris,j'ai

logé au New House, rue Saint Georges 44. Tenue par Madame Rizzi, dont le

mari Italien est à Londres.Elle est la marraine du capitaine de Wash

Nous avons réveillonné et à 7 hs nous étions à l'église des Augustins

Exercices de grand'garde du coté de la colonie des Douaires,genre

d'école de correction.


28 décembre 1917 Il neige .Tout est blanc.Gaillon est une ville blanche.

Modèle de lettre     Mon cher fils, Je mets la main à la plume et je

t'écris ce bout de billet pour te faire savoir, que quand tu étais là,

près de nous, je ne me suis pas encore aperçu de ton absence, mais mainte-

nant que tu es éloigné je vois bien que tu n'es plus la.C'était hier

la foire aux animaux, ce qui nous a fait penser à toi, pour toute la

journée.Je me disais si ce cher enfant était la, nous irions comme l'an

passé chez son oncle Landouillard manger des tripes à la mode de Caen,

qui t'ont fait attraper une indigestion que tu as manqué de mourir et

que nous avons tant ri. Tant qu'à ta future Philippine elle est incon-

solable, ce n'est pas une femme, c'est une rivière, elle pleure toutes les

larmes de son corps.Elle profite de la présente lettre pour te faire

savoir qu'elle a mal aux dents et comme te voila à Chartres et qu'on y

trouve de tout, fais ton possible pour lui trouver un râtelier d'occasion

dont elle a le plus grand besoin, vue qu'elle n'a plus qu'une dent sur le

derrière et que cela la gène pour manger sur le devant.Mon cher enfant

tu nous marques sur ta denière lettre que tu as été malade, je suis très

content que tu ne nous caches rien, mais si tu étais en danger de mort,

viens mourir à la maison, ça nous fera plaisir.Ta mère est surtout sous

l'impressionque lui a causéton départ.mon cher fils pas autre chose à

te marquer, que nous nous portons très bien.Il y a que notre pauvre

Azor qui s'est cassé la patte, je désire que la présente te trouve de

même.J'oubliaisde te dire que depuis ton départ ta soeur, la plus jeune

s'est mariée, il n'y a plus de vache à la maison. Je te disais aussi que

nous avons tué le cochon et qu'il n'en rentrera plus d'autre avant toi

à la maison.J'ai vendu un âne, sur deux que nous avions lorsque tu étais

la.Excuse la longueur de ma lettre que je n'ai eu le temps de faire

plus courte. Ta mère et moi nous t'embrassons sur ta joue et ta soeur.

Ton père.


31 décembre 1917 22 Hs mon poele ronfle. Le vent dans la cheminée, le pas d'

un passant attardé, les pleurs d'un bébé, sont les seuls bruits qui trou-

blent ma quiétude.J'ai le temps de penser.Demain premier jour de l'an.


2 janvier 1918.Hier après midi, service du dimanche.Vers 14 hs 30 le capi-

Jacobs vient me surprendre.Sa marraine, madame Rizzi, Madame Mascotte et

encore une autre marraine, sont venues à l'improviste pour réveillonner.

Elles ont apporté: du pain, du saucisson, de Lyon, du pâté de foie gras,

du poulet froid, du champagne. Comme dessert des gâteaux de Gaillon. les

filleuls de ces dames sont venus nous rejoindre.Nous avons joué au bridge

etc.etc. A 25 hs 33 elles ont repris le train pour Paris. Celui-ci avait

34 minutes de retardDépart donc vers 3 hs.Pour nous les convives retour

à la maison ou il faisait plusieursdegrés sous zéro. Ce matin service

de campagne dans la neige.

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26 décembre 1917 Hier j'ai quité Paris par le train de 20 hs 15 A 2 hs 15

à Gaillon.Sous une bourrasque de neige,rentré au logis.A Paris,j'ai

logé au New House, rue Saint Georges 44. Tenue par Madame Rizzi, dont le

mari Italien est à Londres.Elle est la marraine du capitaine de Wash

Nous avons réveillonné et à 7 hs nous étions à l'église des Augustins

Exercices de grand'garde du coté de la colonie des Douaires,genre

d'école de correction.


28 décembre 1917 Il neige .Tout est blanc.Gaillon est une ville blanche.

Modèle de lettre     Mon cher fils, Je mets la main à la plume et je

t'écris ce bout de billet pour te faire savoir, que quand tu étais là,

près de nous, je ne me suis pas encore aperçu de ton absence, mais mainte-

nant que tu es éloigné je vois bien que tu n'es plus la.C'était hier

la foire aux animaux, ce qui nous a fait penser à toi, pour toute la

journée.Je me disais si ce cher enfant était la, nous irions comme l'an

passé chez son oncle Landouillard manger des tripes à la mode de Caen,

qui t'ont fait attraper une indigestion que tu as manqué de mourir et

que nous avons tant ri. Tant qu'à ta future Philippine elle est incon-

solable, ce n'est pas une femme, c'est une rivière, elle pleure toutes les

larmes de son corps.Elle profite de la présente lettre pour te faire

savoir qu'elle a mal aux dents et comme te voila à Chartres et qu'on y

trouve de tout, fais ton possible pour lui trouver un râtelier d'occasion

dont elle a le plus grand besoin, vue qu'elle n'a plus qu'une dent sur le

derrière et que cela la gène pour manger sur le devant.Mon cher enfant

tu nous marques sur ta denière lettre que tu as été malade, je suis très

content que tu ne nous caches rien, mais si tu étais en danger de mort,

viens mourir à la maison, ça nous fera plaisir.Ta mère est surtout sous

l'impressionque lui a causéton départ.mon cher fils pas autre chose à

te marquer, que nous nous portons très bien.Il y a que notre pauvre

Azor qui s'est cassé la patte, je désire que la présente te trouve de

même.J'oubliaisde te dire que depuis ton départ ta soeur, la plus jeune

s'est mariée, il n'y a plus de vache à la maison. Je te disais aussi que

nous avons tué le cochon et qu'il n'en rentrera plus d'autre avant toi

à la maison.J'ai vendu un âne, sur deux que nous avions lorsque tu étais

la.Excuse la longueur de ma lettre que je n'ai eu le temps de faire

plus courte. Ta mère et moi nous t'embrassons sur ta joue et ta soeur.

Ton père.


31 décembre 1917 22 Hs mon poele ronfle. Le vent dans la cheminée, le pas d'

un passant attardé, les pleurs d'un bébé, sont les seuls bruits qui trou-

blent ma quiétude.J'ai le temps de penser.Demain premier jour de l'an.


2 janvier 1918.Hier après midi, service du dimanche.Vers 14 hs 30 le capi-

Jacobs vient me surprendre.Sa marraine, madame Rizzi, Madame Mascotte et

encore une autre marraine, sont venues à l'improviste pour réveillonner.

Elles ont apporté: du pain, du saucisson, de Lyon, du pâté de foie gras,

du poulet froid, du champagne. Comme dessert des gâteaux de Gaillon. les

filleuls de ces dames sont venus nous rejoindre.Nous avons joué au bridge

etc.etc. A 25 hs 33 elles ont repris le train pour Paris. Celui-ci avait

34 minutes de retardDépart donc vers 3 hs.Pour nous les convives retour

à la maison ou il faisait plusieursdegrés sous zéro. Ce matin service

de campagne dans la neige.


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  • July 2, 2017 13:41:36 François Aubrée

    26 décembre 1917 Hier j'ai quité Paris par le train de 20 hs 15 A 2 hs 15

    à Gaillon.Sous une bourrasque de neige,rentré au logis.A Paris,j'ai

    logé au New House, rue Saint Georges 44. Tenue par Madame Rizzi, dont le

    mari Italien est à Londres.Elle est la marraine du capitaine de Wash

    Nous avons réveillonné et à 7 hs nous étions à l'église des Augustins

    Exercices de grand'garde du coté de la colonie des Douaires,genre

    d'école de correction.


    28 décembre 1917 Il neige .Tout est blanc.Gaillon est une ville blanche.

    Modèle de lettre     Mon cher fils, Je mets la main à la plume et je

    t'écris ce bout de billet pour te faire savoir, que quand tu étais là,

    près de nous, je ne me suis pas encore aperçu de ton absence, mais mainte-

    nant que tu es éloigné je vois bien que tu n'es plus la.C'était hier

    la foire aux animaux, ce qui nous a fait penser à toi, pour toute la

    journée.Je me disais si ce cher enfant était la, nous irions comme l'an

    passé chez son oncle Landouillard manger des tripes à la mode de Caen,

    qui t'ont fait attraper une indigestion que tu as manqué de mourir et

    que nous avons tant ri. Tant qu'à ta future Philippine elle est incon-

    solable, ce n'est pas une femme, c'est une rivière, elle pleure toutes les

    larmes de son corps.Elle profite de la présente lettre pour te faire

    savoir qu'elle a mal aux dents et comme te voila à Chartres et qu'on y

    trouve de tout, fais ton possible pour lui trouver un râtelier d'occasion

    dont elle a le plus grand besoin, vue qu'elle n'a plus qu'une dent sur le

    derrière et que cela la gène pour manger sur le devant.Mon cher enfant

    tu nous marques sur ta denière lettre que tu as été malade, je suis très

    content que tu ne nous caches rien, mais si tu étais en danger de mort,

    viens mourir à la maison, ça nous fera plaisir.Ta mère est surtout sous

    l'impressionque lui a causéton départ.mon cher fils pas autre chose à

    te marquer, que nous nous portons très bien.Il y a que notre pauvre

    Azor qui s'est cassé la patte, je désire que la présente te trouve de

    même.J'oubliaisde te dire que depuis ton départ ta soeur, la plus jeune

    s'est mariée, il n'y a plus de vache à la maison. Je te disais aussi que

    nous avons tué le cochon et qu'il n'en rentrera plus d'autre avant toi

    à la maison.J'ai vendu un âne, sur deux que nous avions lorsque tu étais

    la.Excuse la longueur de ma lettre que je n'ai eu le temps de faire

    plus courte. Ta mère et moi nous t'embrassons sur ta joue et ta soeur.

    Ton père.


    31 décembre 1917 22 Hs mon poele ronfle. Le vent dans la cheminée, le pas d'

    un passant attardé, les pleurs d'un bébé, sont les seuls bruits qui trou-

    blent ma quiétude.J'ai le temps de penser.Demain premier jour de l'an.


    2 janvier 1918.Hier après midi, service du dimanche.Vers 14 hs 30 le capi-

    Jacobs vient me surprendre.Sa marraine, madame Rizzi, Madame Mascotte et

    encore une autre marraine, sont venues à l'improviste pour réveillonner.

    Elles ont apporté: du pain, du saucisson, de Lyon, du pâté de foie gras,

    du poulet froid, du champagne. Comme dessert des gâteaux de Gaillon. les

    filleuls de ces dames sont venus nous rejoindre.Nous avons joué au bridge

    etc.etc. A 25 hs 33 elles ont repris le train pour Paris. Celui-ci avait

    34 minutes de retardDépart donc vers 3 hs.Pour nous les convives retour

    à la maison ou il faisait plusieursdegrés sous zéro. Ce matin service

    de campagne dans la neige.

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    Westfront vertrooken depot st Bernard Hemiksem

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5943 / 67909
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Coppens Mieke
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


December 26, 1917 – January 2, 1918
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