Dagboek Kapitein Jean Gilbert (in het Frans), item 15

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16 septembre 1917. --- 22 heures, il a fait chaud, il a fait beau. Dimanche'

Ce matin je me suis levé à 7 heures, j'ai déjeûné à 8 heures.

Ensuite j'ai été faire mon rapport à la compagnie qui cantonne

dans des baraquements sur la route Alveringhem-Saint-Riquiers.

En revenant je me suis fait photographier à cheval. Belle bête,

le cheval du lieutenant de Maesschalck. Serai-je bien ? A 13 H

j'ai dîné au mess. Mess, cela veut dire, une petite place blanchie

à la chaux, dans une vielle petite bicoque, dans une vielle petite

rue. La rue de Loo ou du couvent à Alveringhem. Pour ce mess, nous

payons deux francs de location par jour, mais nous avons outre le

local, l'usage d'une table, de quelques chaises boîteuses et du

poêle. ------ Cette après midi, il y avait fête de natation, course

de vitesse, de fond, de relais, plongeons et pour finir waterpolo.

Cela a commencé à 14 1/2 Hs et s'est ter,iné à 18 1/2 Hs. Comme

c'était la première réunion de ce genre, et comme en outre on a

dû interrompre plusieurs fois les courses pour permettre le

passage de quelques chalands, de quelques canonniêres ou de quel-

ques chaloupes à vapeur, la fête a duré longtemps ce qui a nui à

son succès. Néanmoins c'était bien. ----- Le canal de Loo, qui roule

des eaux vertes, il y a du courant, avait ses berges remplies de

monde. Le lieutenant Général Drubbel, présidait. Le général Delobbe,

les colonels des 7e et 17e régiments de ligne n'étaient pas là.

Des jolies médailles ont été remises aux vainqueurs par le lieu-

tenant Général qui a tenu à faire un petit discours très applau-

di. Durant, les courses, deux loustics, l'un habillé en gentleman

avec chapeau buse, l'autre en dame avec voilette et bottines à

hautes tiges, se sont jetés à l'eau, bientôt rejoints par un piot

porteur de bottes en caoutchouc et en tenue S.V.P. C'était tor-

dant; surtout madame qui avait perdu son jupon et qui montrait

sous son beau corsage, ses jambes et le reste enveloppés dans un

infâme caleçon.           Un avion boche a descendu un de nos ballons

captifs. Il y a beaucoup d'avions en route. Les shrapnells éclatent

nombreux. Le résultat est nul.       Je suis revenu en vélo. J'ai

soupé. Me voilà, place de l'église à Alveringhem, chez monsieur

Van Dooren, en train d'écrire, à la lueur d'une bougie, ces quelques

notes. J'ai reçu ma photographie faite lors de mon dernier séjour

(congé) à Londres, vers le 20 août 1917. La mise au point est

défectueuse, l'image est floue. Cartes reçues: de l'adjudant Grognar

du fourrier Colle.

17 septembre 1917.    Encore une belle journée. Ce matin à 8 1/2 Hs exercice

Prise de position. A 10 1/2 Hs théorie. A 11 Hs j'ai dû me rendre

chez le colonel. Il s'agissait de donner certains renseignements

concernant un avion abattu dans nos lignes. L'oiseau de l'air

avait été pillé littéralement. Rien ne restait quand l'autorité

militaire est venue sur les lieux. Comme mes hommes de garde aux

tranchées, sont revenus avec une mitrailette boche et de la toile

des ailes de l'avions, j'ai dû fournir des explications.CCC-

Ce matin le facteur m'a apporté un football, don du Britisch

gifts for Belgian soldiers. J'ai retrouvé une photo, faite au mois

d'avril, lors de mon congé à Londres. Elle est bien réussie. Lucien

surtout est beau. En furetant dans mes paperasses, je découvre la

photographie du pauvre Albert Delanoye; en même temps tous les

souvenirs surgissent en foule. C'est la caserne, la vie de sous-off

les sorites, la société, les bals, les petites femmes qui ont tenus

un peu de place, oh' si peu, dans notre existence. Ce sont nos

vadrouilles, mémorables. Bétises. On est jeune. Mais quel brave

camarde, quel bon coeur, un coeur d'or. Maintenant il repose

 parmi xxxxx d'autres xxxxxxxxx 

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16 septembre 1917. --- 22 heures, il a fait chaud, il a fait beau. Dimanche'

Ce matin je me suis levé à 7 heures, j'ai déjeûné à 8 heures.

Ensuite j'ai été faire mon rapport à la compagnie qui cantonne

dans des baraquements sur la route Alveringhem-Saint-Riquiers.

En revenant je me suis fait photographier à cheval. Belle bête,

le cheval du lieutenant de Maesschalck. Serai-je bien ? A 13 H

j'ai dîné au mess. Mess, cela veut dire, une petite place blanchie

à la chaux, dans une vielle petite bicoque, dans une vielle petite

rue. La rue de Loo ou du couvent à Alveringhem. Pour ce mess, nous

payons deux francs de location par jour, mais nous avons outre le

local, l'usage d'une table, de quelques chaises boîteuses et du

poêle. ------ Cette après midi, il y avait fête de natation, course

de vitesse, de fond, de relais, plongeons et pour finir waterpolo.

Cela a commencé à 14 1/2 Hs et s'est ter,iné à 18 1/2 Hs. Comme

c'était la première réunion de ce genre, et comme en outre on a

dû interrompre plusieurs fois les courses pour permettre le

passage de quelques chalands, de quelques canonniêres ou de quel-

ques chaloupes à vapeur, la fête a duré longtemps ce qui a nui à

son succès. Néanmoins c'était bien. ----- Le canal de Loo, qui roule

des eaux vertes, il y a du courant, avait ses berges remplies de

monde. Le lieutenant Général Drubbel, présidait. Le général Delobbe,

les colonels des 7e et 17e régiments de ligne n'étaient pas là.

Des jolies médailles ont été remises aux vainqueurs par le lieu-

tenant Général qui a tenu à faire un petit discours très applau-

di. Durant, les courses, deux loustics, l'un habillé en gentleman

avec chapeau buse, l'autre en dame avec voilette et bottines à

hautes tiges, se sont jetés à l'eau, bientôt rejoints par un piot

porteur de bottes en caoutchouc et en tenue S.V.P. C'était tor-

dant; surtout madame qui avait perdu son jupon et qui montrait

sous son beau corsage, ses jambes et le reste enveloppés dans un

infâme caleçon.           Un avion boche a descendu un de nos ballons

captifs. Il y a beaucoup d'avions en route. Les shrapnells éclatent

nombreux. Le résultat est nul.       Je suis revenu en vélo. J'ai

soupé. Me voilà, place de l'église à Alveringhem, chez monsieur

Van Dooren, en train d'écrire, à la lueur d'une bougie, ces quelques

notes. J'ai reçu ma photographie faite lors de mon dernier séjour

(congé) à Londres, vers le 20 août 1917. La mise au point est

défectueuse, l'image est floue. Cartes reçues: de l'adjudant Grognar

du fourrier Colle.

17 septembre 1917.    Encore une belle journée. Ce matin à 8 1/2 Hs exercice

Prise de position. A 10 1/2 Hs théorie. A 11 Hs j'ai dû me rendre

chez le colonel. Il s'agissait de donner certains renseignements

concernant un avion abattu dans nos lignes. L'oiseau de l'air

avait été pillé littéralement. Rien ne restait quand l'autorité

militaire est venue sur les lieux. Comme mes hommes de garde aux

tranchées, sont revenus avec une mitrailette boche et de la toile

des ailes de l'avions, j'ai dû fournir des explications.CCC-

Ce matin le facteur m'a apporté un football, don du Britisch

gifts for Belgian soldiers. J'ai retrouvé une photo, faite au mois

d'avril, lors de mon congé à Londres. Elle est bien réussie. Lucien

surtout est beau. En furetant dans mes paperasses, je découvre la

photographie du pauvre Albert Delanoye; en même temps tous les

souvenirs surgissent en foule. C'est la caserne, la vie de sous-off

les sorites, la société, les bals, les petites femmes qui ont tenus

un peu de place, oh' si peu, dans notre existence. Ce sont nos

vadrouilles, mémorables. Bétises. On est jeune. Mais quel brave

camarde, quel bon coeur, un coeur d'or. Maintenant il repose

 parmi xxxxx d'autres xxxxxxxxx 


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  • July 1, 2017 18:57:18 François Aubrée

    16 septembre 1917. --- 22 heures, il a fait chaud, il a fait beau. Dimanche'

    Ce matin je me suis levé à 7 heures, j'ai déjeûné à 8 heures.

    Ensuite j'ai été faire mon rapport à la compagnie qui cantonne

    dans des baraquements sur la route Alveringhem-Saint-Riquiers.

    En revenant je me suis fait photographier à cheval. Belle bête,

    le cheval du lieutenant de Maesschalck. Serai-je bien ? A 13 H

    j'ai dîné au mess. Mess, cela veut dire, une petite place blanchie

    à la chaux, dans une vielle petite bicoque, dans une vielle petite

    rue. La rue de Loo ou du couvent à Alveringhem. Pour ce mess, nous

    payons deux francs de location par jour, mais nous avons outre le

    local, l'usage d'une table, de quelques chaises boîteuses et du

    poêle. ------ Cette après midi, il y avait fête de natation, course

    de vitesse, de fond, de relais, plongeons et pour finir waterpolo.

    Cela a commencé à 14 1/2 Hs et s'est ter,iné à 18 1/2 Hs. Comme

    c'était la première réunion de ce genre, et comme en outre on a

    dû interrompre plusieurs fois les courses pour permettre le

    passage de quelques chalands, de quelques canonniêres ou de quel-

    ques chaloupes à vapeur, la fête a duré longtemps ce qui a nui à

    son succès. Néanmoins c'était bien. ----- Le canal de Loo, qui roule

    des eaux vertes, il y a du courant, avait ses berges remplies de

    monde. Le lieutenant Général Drubbel, présidait. Le général Delobbe,

    les colonels des 7e et 17e régiments de ligne n'étaient pas là.

    Des jolies médailles ont été remises aux vainqueurs par le lieu-

    tenant Général qui a tenu à faire un petit discours très applau-

    di. Durant, les courses, deux loustics, l'un habillé en gentleman

    avec chapeau buse, l'autre en dame avec voilette et bottines à

    hautes tiges, se sont jetés à l'eau, bientôt rejoints par un piot

    porteur de bottes en caoutchouc et en tenue S.V.P. C'était tor-

    dant; surtout madame qui avait perdu son jupon et qui montrait

    sous son beau corsage, ses jambes et le reste enveloppés dans un

    infâme caleçon.           Un avion boche a descendu un de nos ballons

    captifs. Il y a beaucoup d'avions en route. Les shrapnells éclatent

    nombreux. Le résultat est nul.       Je suis revenu en vélo. J'ai

    soupé. Me voilà, place de l'église à Alveringhem, chez monsieur

    Van Dooren, en train d'écrire, à la lueur d'une bougie, ces quelques

    notes. J'ai reçu ma photographie faite lors de mon dernier séjour

    (congé) à Londres, vers le 20 août 1917. La mise au point est

    défectueuse, l'image est floue. Cartes reçues: de l'adjudant Grognar

    du fourrier Colle.

    17 septembre 1917.    Encore une belle journée. Ce matin à 8 1/2 Hs exercice

    Prise de position. A 10 1/2 Hs théorie. A 11 Hs j'ai dû me rendre

    chez le colonel. Il s'agissait de donner certains renseignements

    concernant un avion abattu dans nos lignes. L'oiseau de l'air

    avait été pillé littéralement. Rien ne restait quand l'autorité

    militaire est venue sur les lieux. Comme mes hommes de garde aux

    tranchées, sont revenus avec une mitrailette boche et de la toile

    des ailes de l'avions, j'ai dû fournir des explications.CCC-

    Ce matin le facteur m'a apporté un football, don du Britisch

    gifts for Belgian soldiers. J'ai retrouvé une photo, faite au mois

    d'avril, lors de mon congé à Londres. Elle est bien réussie. Lucien

    surtout est beau. En furetant dans mes paperasses, je découvre la

    photographie du pauvre Albert Delanoye; en même temps tous les

    souvenirs surgissent en foule. C'est la caserne, la vie de sous-off

    les sorites, la société, les bals, les petites femmes qui ont tenus

    un peu de place, oh' si peu, dans notre existence. Ce sont nos

    vadrouilles, mémorables. Bétises. On est jeune. Mais quel brave

    camarde, quel bon coeur, un coeur d'or. Maintenant il repose

     parmi xxxxx d'autres xxxxxxxxx 

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  • 51.0533289||2.682731399999966||

    Westfront vertrooken depot st Bernard Hemiksem

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Location(s)
  • Story location Westfront vertrooken depot st Bernard Hemiksem
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ID
5943 / 67902
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Coppens Mieke
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


September 16, 1917 – September 17, 1917
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