FRBMTO-014 Georges PIGANIOL, officier d'administration général de santé, item 39
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par les canon boches qui se sont multipliés et qui
ont maintenant des munitions; les blessés ne savent
pas si on pourra se maintenir dans ce coin là, qui
est très difficile, nos hommes étant mal abrités, devant
un ennemi formidablement retranché. Nous en sommes
à près de 5000 blessés de passage chez nous, et depuis
6 jours on n'as pas avancé; et c'est pareil sur tout le front.
Ce ne sont pourtant ni les canons ni les hommes, ni
les munition que font défaut. Enfin patience!
Il m'en est arrivé hier une bonne. Il s'agissait
d'enterre un allemand protestan, pas de pasteur,
personne pour dire des prières - après divers pourparlers
Garimond me colle un bouqin protestant, et c'est
moi qui ai lu les prières au cimetière, en jetant
de la terre dur le corps. Quel metier !!!
Toujours rien de nouveau pour moi. La
nomination de Sabin tarde et par conséquant mon
départ aussi. Je m'éternise dans ce patelin, sans
regret d'ailleurs - je suis toujours bien, là où je
me trouve, et j'aime autant rester là pendant
la bataille; c'est plus intéressant. La petite existence
de cagna ne me déplait pas; je serai pourtant
content de trouver à Troyes une bonne chambre
page droite
Somme Tourbe, 3 oct. 1915
Ma situation n'a pas changé; il parait pourtant
que la Direction a demandé aujourdhui si j'avais
fini de passer ma gestion; voudrait-on bientot
m'enlever d'ici; justement aujourdhui avec
Pesnel nous travaillons à aménager notre
cagna; lui creuse une cheminée pour chauffer
la boutique; nous avons déplacé mon lit pour
avoir de l'espace.
Avanthier soir vers 7 heures, tout
l'hôpital a été incommodé par des gaz suffocants
qu'ont dû lancer les boches; ça piquait les
yeux et on pleurait; ça a duré une bonne
heure.
Hier avec mon ami Roulier, nous avons fait
une petite excursion en avant, jus-
qu'à la saicisse qui est maintenant à 4
kil. de nous. Il y en a d'ailleurs partout;
en y allant j'ai compté 15 saucisses en
C'est énorme: on ne voit plus celles des
Boches; on leur en a descendu une ces jours-ci.
En route nous avons vu fonctionner le petit
Decauville qui fait le ravitaillement en
munitions; beaux obus de 22o long ; ce sont de
-
par les canon boches qui se sont multipliés et qui
ont maintenant des munitions; les blessés ne savent
pas si on pourra se maintenir dans ce coin là, qui
est très difficile, nos hommes étant mal abrités, devant
un ennemi formidablement retranché. Nous en sommes
à près de 5000 blessés de passage chez nous, et depuis
6 jours on n'as pas avancé; et c'est pareil sur tout le front.
Ce ne sont pourtant ni les canons ni les hommes, ni
les munition que font défaut. Enfin patience!
Il m'en est arrivé hier une bonne. Il s'agissait
d'enterre un allemand protestan, pas de pasteur,
personne pour dire des prières - après divers pourparlers
Garimond me colle un bouqin protestant, et c'est
moi qui ai lu les prières au cimetière, en jetant
de la terre dur le corps. Quel metier !!!
Toujours rien de nouveau pour moi. La
nomination de Sabin tarde et par conséqunt mon
départ aussi. Je m'ééternise dans ce patelin, sans
regret d'ailleurs - je suis toujours bien, là où je
me trouve, et j'aime autant rester là pendant
la bataille; c'est plus intéressant. La petite existence
de cagna ne me déplait pas; je serai pourtant
content de trouver à Troyes une bonne chambre
page droite
Somme Tourbe, 3 oct. 1915
Ma situation n'a pas changé; il parait pourtant
que la Direction a demandé aujourdhui si j'avais
fini de passer ma gestion; voudrait-on bientot
m'enlever d'ici; justement aujourdhui avec
Pesnel nous travaillons à aménager notre
cagna; lui creuse une cheminée pour chauffer
la boutique; nous avons déplacé mon lit pour
avoir de l'espace.
Avanthier soir vers 7 heures, tout
l'hôpital a été incommodé par des gaz suffocants
qu'ont dû lancer les boches; ça piquait les
yeux et on pleurait; ça a duré une bonne
heure.
Hier avec mon ami Roulier, nous avons fait
une petite excursion en avant, jus-
qu'à la saicisse qui est maintenant à 4
kil. de nous. Il y en a d'ailleurs partout;
en y allant j'ai compté 15 saucisses en
C'est énorme: on ne voit plus celles des
Boches; on leur en a descendu une ces jours-ci.
En route nous avons vu fonctionner le petit
qui fait le ravitaillement en
munitions; beaux obus de 22o long ; ce sont de
-
par les canon boches qui se sont multipliés et qui
ont maintenant des munitions; les blessés ne savent
pas si on pourra se maintenir dans ce coin là, qui
est très difficile, nos hommes étant mal abrités, devant
un ennemi formidablement retranché. Nous en sommes
à près de 5000 blessés de passage chez nous, et depuis
6 jours on n'as pas avancé; et c'est pareil sur tout le front.
Ce ne sont pourtant ni les canons ni les hommes, ni
les munition que font défaut. Enfin patience!
Il m'en est arrivé hier une bonne. Il s'agissait
d'enterre un allemand protestan, pas de pasteur,
personne pour dire des prières - après divers pourparlers
Garimond me colle un bouqin protestant, et c'est
moi qui ai lu les prières au cimetière, en jetant
de la terre dur le corps. Quel metier !!!
Toujours rien de nouveau pour moi. La
nomination de Sabin tarde et par conséqunt mon
départ aussi. Je m'ééternise dans ce patelin, sans
regret d'ailleurs - je suis toujours bien, là où je
me trouve, et j'aime autant rester là pendant
la bataille; c'est plus intéressant. La petite existence
de cagna ne me déplait pas; je serai pourtant
content de trouver à Troyes une bonne chambre
Description
Save description- 50.1556532858612||2.3328292539063114||||1
Doullens
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- ID
- 8341 / 249582
- Contributor
- Gérard dit Richard BOHAN
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- Western Front
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