La trève de la boue

• January 15, 2017 18:45:02 David Gadiou (FR)

  left page

  Oh ! la pénible vision.  Cet homme a
  

  une tete de brute - une tete énorme, vraiment
  

  carrée - les traits sont durs et féroces. Il
  

  regarde, impassible. Nous sommes exaspérés.
  

  D'un geste instinctif nous avons
  

  pris nos fusils.
  

  Faut il tirer ?
  

  Et bien, non ! Il ne faut pas tirer !
  

  Raisonnons froidement. Nous allons
  

  abattre ce monstre, c'est certain.
  

  Immédiatement le mot d'ordre va
  

  courrir dans la tranché ennemie " les
  

  Français ont tué un officier"
  

  Or, en ce moment, sur tout le front
  

  du régiment, nos camarades, nos officiers
  

  sont, comme nous la tete au dessus du
  

  parapet, cibles bien faciles pour l'ennemi.
  

  En abattre 10, 20, n'est qu'un jeu. Et la
  

  mort de l'officier sera bien vengée.  Et
  

  nous aurons sur nos consciences le poids
  

  d'une terrible responsabilité.
  

  Qui sait même si un combat à la
  

  grenade ne va pas se déclamer ? Or nous
  

  ne sommes pas de force. Nos grenades nagent
  

  right page

  dans la boue, elles ne fonctionneraient aps
  

  Qui sait si les boches n'en ont pas d'intactes
  

  et s'ils ne nous causeraient pas de nouvelles
  

  pertes.....
  

  Non, nous il ne faut pas tirer. Il
  

  faut subir ce regard hautain, mille fois
  

  plus pénible à voir que le canon d'un
  

  fusil se glissant dans le créneau ennemi.
  

  Nous n'avons pas tiré
  

  ......
  

  Dans le courant de la journée
  

  un boche nous fait signe. Il sort un
  

  appareil photographique. Ca devient drôle !
  

  Amusés, nous ne bougeons pas. On entend
  

  le déclic de l'appareil - Le boche salue
  

  correctement, ça y est
  

  ---------
  

  On scandalise beaucoup de
  

  civils en leur racontant ces histoires là !
  

  Pourtant il faut comprendre. Il faut
  

  comprendre qu'elles sont excusables dans les
  

  conditions matérielles où nous nous
  

  trouvions. Vivre une semaine les jambes
  

• January 15, 2017 18:42:52 David Gadiou (FR)

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  Oh ! la pénible vision.  Cet homme a
  

  une tete de brute - une tete énorme, vraiment
  

  carrée - les traits sont durs et féroces. Il
  

  regarde, impassible. Nous sommes exaspérés.
  

  D'un geste instinctif nous avons
  

  pris nos fusils.
  

  Faut il tirer ?
  

  Et bien, non ! Il ne faut pas tirer !
  

  Raisonnons froidement. Nous allons
  

  abattre ce monstre, c'est certain.
  

  Immédiatement le mot d'ordre va
  

  courrir dans la tranché ennemie " les
  

  Français ont tué un officier"
  

  Or, en ce moment, sur tout le front
  

  du régiment, nos camarades, nos officiers
  

  sont, comme nous la tete au dessus du
  

  parapet, cibles bien faciles pour l'ennemi.
  

  En abattre 10, 20, n'est qu'un jeu. Et la
  

  mort de l'officier sera bien vengée.  Et
  

  nous aurons sur nos consciences le poids
  

  d'une terrible responsabilité.
  

  Qui sait même si un combat à la
  

  grenade ne va pas se déclamer ? Or nous
  

  ne sommes pas de force. Nos grenades nagent
  

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  dans la boue, elles ne fonctionneraient aps
  

  Qui sait si les boches n'en ont pas d'intactes
  

  et s'ils ne nous causeraient pas de nouvelles
  

  pertes.....
  

  Non, nous il ne faut pas tirer. Il
  

  faut subir ce regard hautain, mille fois
  

  plus pénible à voir que le canon d'un
  

  fusil se glissant dans le créneau ennemi.
  

  Nous n'avons pas tiré
  

  ......
  

  Dans le courant de la journée
  

  un boche nous fait signe. Il sort un
  

  appareil photographique. Ca devient drôle !
  

  Amusés, nous ne bougeons pas. On entend
  

  le déclic de l'appareil - Le boche salue
  

  correctement, ça y est
  

  ---------
  

  
  

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• January 15, 2017 18:39:02 David Gadiou (FR)

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  Oh ! la pénible vision.  Cet homme a
  

  une tete de brute - une tete énorme, vraiment
  

  carrée - les traits sont durs et féroces. Il
  

  regarde, impassible. Nous sommes exaspérés.
  

  D'un geste instinctif nous avons
  

  pris nos fusils.
  

  Faut il tirer ?
  

  Et bien, non ! Il ne faut pas tirer !
  

  Raisonnons froidement. Nous allons
  

  abattre ce monstre, c'est certain.
  

  Immédiatement le mot d'ordre va
  

  courrir dans la tranché ennemie " les
  

  Français ont tué un officier"
  

  Or, en ce moment, sur tout le front
  

  du régiment, nos camarades, nos officiers
  

  sont, comme nous la tete au dessus du
  

  parapet, cibles bien faciles pour l'ennemi.
  

  En abattre 10, 20, n'est qu'un jeu. Et la
  

  mort de l'officier sera bien vengée.  Et
  

  nous aurons sur nos consciences le poids
  

  d'une terrible responsabilité.
  

  Qui sait même si un combat à la
  

  grenade ne va pas se déclamer ? Or nous
  

  ne sommes pas de force. Nos grenades nagent
  

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  dans la boue, elles ne fonctionneraient aps
  

  Qui sait si les boches n'en ont pas d'intactes
  

  et s'ils ne nous causeraient pas de nouvelles
  

  pertes.....
  

  Non, nous il ne faut pas tirer. Il
  

  faut subir
  

  
  

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• January 15, 2017 18:30:28 David Gadiou (FR)

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  Oh ! la pénible vision.  Cet homme a
  

  une tete de brute - une tete
  

  
  

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