La trève de la boue

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dans la boue, le corps glacé par la pluie,

l'estomac très mal ravitaillé - passer des

heures d'immobilité complète à claquer des

dents, ce sont des supplices qui ne portent

pas de nom. Décupler cet enfer en y

ajoutant la lutte sanglante, le corps à

corps incessant, c'est impossible. D'ailleurs

le régiment aurait fondu sans y

gagner un pouce de terrain.

Et puis quelle importance ont ces

palabres ? Affaiblir le moral des troupes...

non ! dès que la tranchée est redevenue

habitable la fusillade a repris. Donner

des renseignements à l'ennemi...ce serait

faire bon marché de la roublardise du

soldat français. Faciliter les désertions,

l'expérience d'autres secteurs a montré que

de ce coté là c'est nous qui avons gagné;

sans combat, des prisonniers.

Il importe seulement de veiller sur

ces grands enfants que sont les poilus.

Quelques uns, sans penser à mal, perdent

le sentiment de la mesure. J'en ai vu

aller échanger leur boule de pain contre

right page

du tabac ou de l'eau de vie et une fois

la transaction terminée serrer la main

à l'ennemi.

Là j'ai protesté et j'ai protesté

d'autant plus fort que cette scène avait

comme témoins, témoins tragiques et

douloureux, les cadavres de soldats

francais tombés entre les lignes.

Je dois dire que, sauf de très rares

exceptions, les poilus se rendaient à mes

raisons, reconnaissant l'inconvenance et

la m?serie de pareilles scènes.

Mais c'est égal ! Je

donnerais cher pour avoir la photo prise

par le boche !

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dans la boue, le corps glacé par la pluie,

l'estomac très mal ravitaillé - passer des

heures d'immobilité complète à claquer des

dents, ce sont des supplices qui ne portent

pas de nom. Décupler cet enfer en y

ajoutant la lutte sanglante, le corps à

corps incessant, c'est impossible. D'ailleurs

le régiment aurait fondu sans y

gagner un pouce de terrain.

Et puis quelle importance ont ces

palabres ? Affaiblir le moral des troupes...

non ! dès que la tranchée est redevenue

habitable la fusillade a repris. Donner

des renseignements à l'ennemi...ce serait

faire bon marché de la roublardise du

soldat français. Faciliter les désertions,

l'expérience d'autres secteurs a montré que

de ce coté là c'est nous qui avons gagné;

sans combat, des prisonniers.

Il importe seulement de veiller sur

ces grands enfants que sont les poilus.

Quelques uns, sans penser à mal, perdent

le sentiment de la mesure. J'en ai vu

aller échanger leur boule de pain contre

right page

du tabac ou de l'eau de vie et une fois

la transaction terminée serrer la main

à l'ennemi.

Là j'ai protesté et j'ai protesté

d'autant plus fort que cette scène avait

comme témoins, témoins tragiques et

douloureux, les cadavres de soldats

francais tombés entre les lignes.

Je dois dire que, sauf de très rares

exceptions, les poilus se rendaient à mes

raisons, reconnaissant l'inconvenance et

la m?serie de pareilles scènes.

Mais c'est égal ! Je

donnerais cher pour avoir la photo prise

par le boche !


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  • January 15, 2017 18:58:46 David Gadiou (FR)

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    dans la boue, le corps glacé par la pluie,

    l'estomac très mal ravitaillé - passer des

    heures d'immobilité complète à claquer des

    dents, ce sont des supplices qui ne portent

    pas de nom. Décupler cet enfer en y

    ajoutant la lutte sanglante, le corps à

    corps incessant, c'est impossible. D'ailleurs

    le régiment aurait fondu sans y

    gagner un pouce de terrain.

    Et puis quelle importance ont ces

    palabres ? Affaiblir le moral des troupes...

    non ! dès que la tranchée est redevenue

    habitable la fusillade a repris. Donner

    des renseignements à l'ennemi...ce serait

    faire bon marché de la roublardise du

    soldat français. Faciliter les désertions,

    l'expérience d'autres secteurs a montré que

    de ce coté là c'est nous qui avons gagné;

    sans combat, des prisonniers.

    Il importe seulement de veiller sur

    ces grands enfants que sont les poilus.

    Quelques uns, sans penser à mal, perdent

    le sentiment de la mesure. J'en ai vu

    aller échanger leur boule de pain contre

    right page

    du tabac ou de l'eau de vie et une fois

    la transaction terminée serrer la main

    à l'ennemi.

    Là j'ai protesté et j'ai protesté

    d'autant plus fort que cette scène avait

    comme témoins, témoins tragiques et

    douloureux, les cadavres de soldats

    francais tombés entre les lignes.

    Je dois dire que, sauf de très rares

    exceptions, les poilus se rendaient à mes

    raisons, reconnaissant l'inconvenance et

    la m?serie de pareilles scènes.

    Mais c'est égal ! Je

    donnerais cher pour avoir la photo prise

    par le boche !

  • January 15, 2017 18:58:34 David Gadiou (FR)

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    dans la boue, le corps glacé par la pluie,

    l'estomac très mal ravitaillé - passer des

    heures d'immobilité complète à claquer des

    dents, ce sont des supplices qui ne portent

    pas de nom. Décupler cet enfer en y

    ajoutant la lutte sanglante, le corps à

    corps incessant, c'est impossible. D'ailleurs

    le régiment aurait fondu sans y

    gagner un pouce de terrain.

    Et puis quelle importance ont ces

    palabres ? Affaiblir le moral des troupes...

    non ! dès que la tranchée est redevenue

    habitable la fusillade a repris. Donner

    des renseignements à l'ennemi...ce serait

    faire bon marché de la roublardise du

    soldat français. Faciliter les désertions,

    l'expérience d'autres secteurs a montré que

    de ce coté là c'est nous qui avons gagné;

    sans combat, des prisonniers.

    Il importe seulement de veiller sur

    ces grands enfants que sont les poilus.

    Quelques uns, sans penser à mal, perdent

    le sentiment de la mesure. J'en ai vu

    aller échanger leur boule de pain contre

    right page

    du tabac ou de l'eau de vie et une fois

    la transaction terminée serrer la main

    à l'ennemi.

    Là j'ai protesté et j'ai protesté

    d'autant plus fort que cette scène avait

    comme témoins, témoins tragiques et

    douloureux, les cadavres de soldats

    francais tombés entre les lignes.

    Je dois dire que, sauf de très rares

    exceptions, les poilus se rendaient à mes

    raisons, reconnaissant l'inconvenance et

    la m?serie de pareilles scènes.

    Mais c'est égal ! Je

    donnerais cher pour avoir la photo prise

    par le boche !


  • January 15, 2017 18:53:35 David Gadiou (FR)

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    dans la boue, le corps glacé par la pluie,

    l'estomac très mal ravitaillé - passer des

    heures d'immobilité complète à claquer des

    dents, ce sont des supplices qui ne portent

    pas de nom. Décupler cet enfer en y

    ajoutant la lutte sanglante, le corps à

    corps incessant, c'est impossible. D'ailleurs

    le régiment aurait fondu sans y

    gagner un pouce de terrain.

    Et puis quelle importance ont ces

    palabres ? Affaiblir le moral des troupes...

    non ! dès que la tranchée est redevenue

    habitable la fusillade a repris. Donner

    des renseignements à l'ennemi...ce serait

    faire bon marché de la roublardise du

    soldat français. Faciliter les désertions,

    l'expérience d'autres secteurs a montré que

    de ce coté là c'est nous qui avons gagné;

    sans combat, des prisonniers.

    Il importe seulement de veiller sur

    ces grands enfants que sont les poilus.

    Quelques uns, sans penser à mal, perdent

    le sentiment de la mesure. J'en ai vu

    aller échanger leur boule de pain contre

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13455 / 137496
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http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Daniel GOUTINES
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http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


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