Avant la bataille, l'ultime missive.

Mon arrière grand-père a été tué au combat de Limay (Meurthe-et-Moselle), le 20 septembre 1914 ( 368 ème régiment d'infanterie). Peu avant la bataille, pressentant qu'il allait périr, il écrivit une lettre poignante à son épouse. Il déclare qu'il va mourir pour son pays dans un sacrifice consenti, il confie à sa femme leur petite enfant de deux ans, sachant qu'elle fera les bons choix pour l'avenir. Il dit à son épouse tout son amour et l'assure que ses dernières pensées seront pour elle. Après le combat dans lequel comme il en avait le pressentiment, il fut tué, son beau-frère reconnut son cadavre parmi tous ceux qui étaient épars sur le champ de bataille. Il nota exactement la fosse commune dans laquelle on mit le corps de l'époux de sa soeur et trouva la petite lettre repliée qu'il lui fit parvenir. Ma grand-mère était une femme trés courageuse, aprés 1921, elle alla assister à l'exhumation du corps de son mari et put aider certaines familles grâce aux renseignements de son frère. Elle fit revenir la dépouille de son époux dans le cimetière de leur village de Touraine. Elle ne se remaria jamais, mourut à 85 ans, toujours en proie à un grand chagrin lorsqu'elle évoquait son mari.