1 Num 1030 - "Ma campagne d'Orient 1917-1918" Pierre Roussel., item 11
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ma ceinture plutôt mal que bien, et je pensais à me jeter
à l'eau après avoir enlevé mes chaussures, lorsqu'on
nous rassura ! On avait tiré sur une épave , paraît-il,
ressemblant à un tonneau . Dependant cette épave disparut
complètement après le coup. Ce qui fut plus sérieux
c'est l'apparition une nuit d'une forme figurant un
sous-marin - et c'est le commandant du navire lui-
même qui l'affirma - . Tous les officiers furent appelés sur
la passerelle. Je l'appris plus tard, mais j'ai vu
cette même nuit des matelots sortir de leur cabine,
munis de leur ceinture, et courir en toute hâte. Pour le
commandant c'était bien un sous - marin qui nous
suivait . Il ordonna aussitôt à la machinerie de donner
toute la puissance et fit prendre au navire une direction
opposée. Nous avons eu la chance d'être épargnés.
Le commandant disait qu'en cas de torpillage 'il y aurait
au moins un quart des passages tués sur le coup,
et que l'affolement ferait périr encore la plus grande
partie. Peu de soldats échapperaient au naufrage. Enfin nous
arrivâmes à Salonique sans accident.
Il est regrettable que le mal de mer ne m'ait pas
permis de me tenir souvent sur le pont. Pendant le
peu de temps que j'y suis teste, je me souviens qu'on
m'a montré l'île de Crète. J'ai aperçu une grande
montagne bleue.
Débarquement et séjour à Salonique
du 14 au 17 Janvier inclus
On nous fait attendre longtemps pour débarquer.
L' "Ionie" est ancré au milieu du port parmi d'autres
bateaux dans la même situation qui ne trouvent
pas de place à quai. Celui-ci est encombré en effet
par une infinité de bâtiments grecs, immobilisés par
les Alliés. On aperçoit une forêt de mats. Il y en a
de tout tonnage et de tout aspect, surtout des voiliers.
Pendant une heure environ nous espérons qu'on veuille
bien nous envoyer des chalands. Enfin un bateau - ponton
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s'approche . On apprend qu'il a été pris aux Allemands. Il
servait au débarquement des immigrants. Après beaucoup de
temps et de patience nous sommes sur le quai. Nous apercevons
une quantité de soldats qui travaillent, surtout des zouaves.
Plusieurs tirailleurs d'Oran reconnaissent des camarades. On
nous arrête sur un terrain vague, près du port en attendant
que notre commandant revienne avec des ordres de la
Place. Nous restons là deux heures environ ; Comme c'est
agréable de pauser debout si longtemps après une si rude
traversée ! L'ordre arrive enfin d'aller camper en dehors
de la ville au Camp de la Jonction. Nous voulons un grand
nombre de baraques bien alignées. Aucune ne nous est réservée.
Nous montons nos petites tentes portatives sur un
terrain humide. La nuit est très froide. Nous n'avons que
notre capote et notre couvre - pied. Aussi , à 3 heures du
matin, nous voici tous dehors à battre la semelle pour nous
réchauffer. A 17 heures nous allons visiter la ville. Pendant
trois heures nous nous promenons dans les grandes rues
encombrées de civils et de militaires de toutes armes et
appartenant à toutes les nations alliées, depuis les Écossais
jusqu'aux carabinieri. Nous regardons les boutiques
avec intérêt, surtout un fabricant de vermicelle à la
minute : sur une grande plate - forme chauffée et huilée
on verse une pâte en fils très fins que l'on tourne en
spirale. Mais qu'il est difficile de circuler dans cette foule
grouillante ! Les trams aussi avancent à grand ' peine sur
une partie de leur parcours. Les rues sont sales, mal pavées,
remplies de boue noirâtre. Pour le retour au camp
on se trouve dans une obscurité fort gênante . Il faut suivre
la voie ferrée et il y a des trous, des ponceaux où
l'on risque de se rompre le cou. On regagne sa tente
exténué et on s'endort à poings fermés. Malheureusement
un froid vif nous réveille. Le lendemain, c'est-à-dire le
mardi 16, nous retournons en ville à 17 heures. Cette fois
nous prenons un apéritif sur la belle place de la Tour
Blanche. Puis nous allons dans un café concert grec où
deux ou trois chanteuses attendent leur tour dans la salle,
la cigarette aux lèvres. C'est un gosse qui tient la scène,
un enfant de 10 ou 12 ans. Il se présente tour à tour en
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ma ceinture plutôt mal que bien, et je pensais à me jeter
à l'eau après avoir enlevé mes chaussures, lorsqu'on
nous rassura ! On avait tiré sur une épave , paraît-il,
ressemblant à un tonneau . Dependant cette épave disparut
complètement après le coup. Ce qui fut plus sérieux
c'est l'apparition une nuit d'une forme figurant un
sous-marin - et c'est le commandant du navire lui-
même qui l'affirma - . Tous les officiers furent appelés sur
la passerelle. Je l'appris plus tard, mais j'ai vu
cette même nuit des matelots sortir de leur cabine,
munis de leur ceinture, et courir en toute hâte. Pour le
commandant c'était bien un sous - marin qui nous
suivait . Il ordonna aussitôt à la machinerie de donner
toute la puissance et fit prendre au navire une direction
opposée. Nous avons eu la chance d'être épargnés.
Le commandant disait qu'en cas de torpillage 'il y aurait
au moins un quart des passages tués sur le coup,
et que l'affolement ferait périr encore la plus grande
partie. Peu de soldats échapperaient au naufrage. Enfin nous
arrivâmes à Salonique sans accident.
Il est regrettable que le mal de mer ne m'ait pas
permis de me tenir souvent sur le pont. Pendant le
peu de temps que j'y suis teste, je me souviens qu'on
m'a montré l'île de Crète. J'ai aperçu une grande
montagne bleue.
Débarquement et séjour à Salonique
du 14 au 17 Janvier inclus
On nous fait attendre longtemps pour débarquer.
L' "Ionie" est ancré au milieu du port parmi d'autres
bateaux dans la même situation qui ne trouvent
pas de place à quai. Celui-ci est encombré en effet
par une infinité de bâtiments grecs, immobilisés par
les Alliés. On aperçoit une forêt de mats. Il y en a
de tout tonnage et de tout aspect, surtout des voiliers.
Pendant une heure environ nous espérons qu'on veuille
bien nous envoyer des chalands. Enfin un bateau - ponton
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s'approche . On apprend qu'il a été pris aux Allemands. Il
servait au débarquement des immigrants. Après beaucoup de
temps et de patience nous sommes sur le quai. Nous apercevons
une quantité de soldats qui travaillent, surtout des zouaves.
Plusieurs tirailleurs d'Oran reconnaissent des camarades. On
nous arrête sur un terrain vague, près du port en attendant
que notre commandant revienne avec des ordres de la
Place. Nous restons là deux heures environ ; Comme c'est
agréable de pauser debout si longtemps après une si rude
traversée ! L'ordre arrive enfin d'aller camper en dehors
de la ville au Camp de la Jonction. Nous voulons un grand
nombre de baraques bien alignées. Aucune ne nous est réservée.
Nous montons nos petites tentes portatives sur un
terrain humide. La nuit est très froide. Nous n'avons que
notre capote et notre couvre - pied. Aussi , à 3 heures du
matin, nous voici tous dehors à battre la semelle pour nous
réchauffer. A 17 heures nous allons visiter la ville. Pendant
trois heures nous nous promenons dans les grandes rues
encombrées de civils et de militaires de toutes armes et
appartenant à toutes les nations alliées, depuis les Écossais
jusqu'aux carabinieri. Nous regardons les boutiques
avec intérêt, surtout un fabricant de vermicelle à la
minute : sur une grande plate - forme chauffée et huilée
on verse une pâte en fils très fins que l'on tourne en
spirale. Mais qu'il est difficile de circuler dans cette foule
grouillante ! Les trams aussi avancent à grand ' peine sur
une partie de leur parcours. Les rues sont sales, mal pavées,
remplies de boue noirâtre. Pour le retour au camp
on se trouve dans une obscurité fort gênante . Il faut suivre
la voie ferrée et il y a des trous, des ponceaux où
l'on risque de se rompre le cou. On regagne sa tente
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ma ceinture plutôt mal que bien, et je pensais à me jeter
à l'eau après avoir enlevé mes chaussures, lorsqu'on
nous rassura ! On avait tiré sur une épave , paraît-il,
ressemblant à un tonneau . Dependant cette épave disparut
complètement après le coup. Ce qui fut plus sérieux
c'est l'apparition une nuit d'une forme figurant un
sous-marin - et c'est le commandant du navire lui-
même qui l'affirma - . Tous les officiers furent appelés sur
la passerelle. Je l'appris plus tard, mais j'ai vu
cette même nuit des matelots sortir de leur cabine,
munis de leur ceinture, et courir en toute hâte. Pour le
commandant c'était bien un sous - marin qui nous
suivait . Il ordonna aussitôt à la machinerie de donner
toute la puissance et fit prendre au navire une direction
opposée. Nous avons eu la chance d'être épargnés.
Le commandant disait qu'en cas de torpillage 'il y aurait
au moins un quart des passages tués sur le coup,
et que l'affolement ferait périr encore la plus grande
partie. Peu de soldats échapperaient au naufrage. Enfin nous
arrivâmes à Salonique sans accident.
Il est regrettable que le mal de mer ne m'ait pas
permis de me tenir souvent sur le pont. Pendant le
peu de temps que j'y suis teste, je me souviens qu'on
m'a montré l'île de Crète. J'ai aperçu une grande
montagne bleue.
Débarquement et séjour à Salonique
du 14 au 17 Janvier inclus
On nous fait attendre longtemps pour débarquer.
L' "Ionie" est ancré au milieu du port parmi d'autres
bateaux dans la même situation qui ne trouvent
pas de place à quai. Celui-ci est encombré en effet
par une infinité de bâtiments grecs, immobilisés par
les Alliés. On aperçoit une forêt de mats. Il y en a
de tout tonnage et de tout aspect, surtout des voiliers.
Pendant une heure environ nous espérons qu'on veuille
bien nous envoyer des chalands. Enfin un bateau - ponton
19
s'approche . On apprend qu'il a été pris aux Allemands. Il
servait au débarquement des immigrants. Après beaucoup de
temps et de patience nous sommes sur le quai. Nous apercevons
une quantité de soldats qui travaillent, surtout des zouaves.
Plusieurs tirailleurs d'Oran reconnaissent des camarades. On
nous arrête sur un terrain vague, près du port en attendant
que notre commandant revienne avec des ordres de la
Place. Nous restons là deux heures environ ; Comme c'est
agréable de pauser debout si longtemps après une si rude
traversée ! L'ordre arrive enfin d'aller camper en dehors
de la ville au Camp de la Jonction. Nous voulons un grand
nombre de baraques bien alignées. Aucune ne nous est réservée.
Nous montons nos petites tentes portatives sur un
terrain humide. La nuit est très froide. Nous n'avons que
notre capote et notre couvre - pied. Aussi , à 3 heures du
matin, nous voici tous dehors à battre la semelle pour nous
réchauffer. A 17 heures nous allons visiter la ville. Pendant
trois heures nous nous promenons dans les grandes rues
encombrées de civils et de militaires de toutes armes et
appartenant à toutes les nations alliées, depuis les Écossais
jusqu'aux carabinieri. Nous regardons les boutiques
avec intérêt, surtout un fabricant de vermicelle à la
minute : sur une grande plate - forme chauffée et huilée
on verse une pâte en fils très fins que l'on tourne en
spirale. Mais qu'il est difficile de circuler dans cette foule
grouillante !
-
18
ma ceinture plutôt mal que bien, et je pensais à me jeter
à l'eau après avoir enlevé mes chaussures, lorsqu'on
nous rassura ! On avait tiré sur une épave , paraît-il,
ressemblant à un tonneau . Dependant cette épave disparut
complètement après le coup. Ce qui fut plus sérieux
c'est l'apparition une nuit d'une forme figurant un
sous-marin - et c'est le commandant du navire lui-
même qui l'affirma - . Tous les officiers furent appelés sur
la passerelle. Je l'appris plus tard, mais j'ai vu
cette même nuit des matelots sortir de leur cabine,
munis de leur ceinture, et courir en toute hâte. Pour le
commandant c'était bien un sous - marin qui nous
suivait . Il ordonna aussitôt à la machinerie de donner
toute la puissance et fit prendre au navire une direction
opposée. Nous avons eu la chance d'être épargnés.
Le commandant disait qu'en cas de torpillage 'il y aurait
au moins un quart des passages tués sur le coup,
et que l'affolement ferait périr encore la plus grande
partie. Peu de soldats échapperaient au naufrage. Enfin nous
arrivâmes à Salonique sans accident.
Il est regrettable que le mal de mer ne m'ait pas
permis de me tenir souvent sur le pont. Pendant le
peu de temps que j'y suis teste, je me souviens qu'on
m'a montré l'île de Crète. J'ai aperçu une grande
montagne bleue.
Débarquement et séjour à Salonique
du 14 au 17 Janvier inclus
On nous fait attendre longtemps pour débarquer.
L' "Ionie" est ancré au milieu du port parmi d'autres
bateaux dans la même situation qui ne trouvent
pas de place à quai. Celui-ci est encombré en effet
par une infinité de bâtiments grecs, immobilisés par
les Alliés. On aperçoit une forêt de mats. Il y en a
de tout tonnage et de tout aspect, surtout des voiliers.
Pendant une heure environ nous espérons qu'on veuille
bien nous envoyer des chalands. Enfin un bateau - ponton
19
s'approche . On apprend qu'il a été pris aux Allemands. Il
servait au débarquement des immigrants. Après beaucoup de
temps et de patience nous sommes sur le quai. Nous apercevons
une quantité de soldats qui travaillent, surtout des zouaves.
Plusieurs tirailleurs d'Oran reconnaissent des camarades. On
nous arrête sur un terrain vague, près du port en attendant
que notre commandant revienne avec des ordres de la
Place. Nous restons là deux heures environ ; Comme c'est
agréable de pauser debout si longtemps après une si rude
traversée ! L'ordre arrive enfin d'aller camper en dehors
de la ville au Camp de la Jonction. Nous voulons un grand
nombre de baraques bien alignées. Aucune ne nous est réservée.
Nous montons nos petites tentes portatives sur un
terrain humide.
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18
ma ceinture plutôt mal que bien, et je pensais à me jeter
à l'eau après avoir enlevé mes chaussures, lorsqu'on
nous rassura ! On avait tiré sur une épave , paraît-il,
ressemblant à un tonneau . Dependant cette épave disparut
complètement après le coup. Ce qui fut plus sérieux
c'est l'apparition une nuit d'une forme figurant un
sous-marin - et c'est le commandant du navire lui-
même qui l'affirma - . Tous les officiers furent appelés sur
la passerelle. Je l'appris plus tard, mais j'ai vu
cette même nuit des matelots sortir de leur cabine,
munis de leur ceinture, et courir en toute hâte. Pour le
commandant c'était bien un sous - marin qui nous
suivait . Il ordonna aussitôt à la machinerie de donner
toute la puissance et fit prendre au navire une direction
opposée. Nous avons eu la chance d'être épargnés.
Le commandant disait qu'en cas de torpillage 'il y aurait
au moins un quart des passages tués sur le coup,
et que l'affolement ferait périr encore la plus grande
partie. Peu de soldats échapperaient au naufrage. Enfin nous
arrivâmes à Salonique sans accident.
Il est regrettable que le mal de mer ne m'ait pas
permis de me tenir souvent sur le pont. Pendant le
peu de temps que j'y suis teste, je me souviens qu'on
m'a montré l'île de Crête. J'ai aperçu une grande
montagne bleue.
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ma ceinture plutôt mal que bien, et je pensais à me jeter
à l'eau après avoir enlevé mes chaussures, lorsqu'on
nous rassura ! On avait tiré sur une épave , paraît-il,
ressemblant à un tonneau . Dependant cette épave disparut
complètement après le coup. Ce qui fut plus sérieux
c'est l'apparition une nuit d'une forme figurant un
sous-marin - et c'est le commandant du navire lui-
même qui l'affirma - . Tous les officiers furent appelés sur
la passerelle. Je l'appris plus tard, mais j'ai vu
cette même nuit des matelots sortir de leur cabine,
munis de leur ceinture, et courir en toute hâte. Pour le
commandant c'était bien un sous - marin qui nous
suivait . Il ordonna aussitôt à la machinerie de donner
toute la puissance et fit prendre au navire une direction
opposée. Nous avons eu la chance d'être épargnés.
Le commandant disait qu'en cas de torpillage 'il y aurait
au moins un quart des passages tués sur le coup,
et que l'affolement ferait périr encore la plus grande
partie. Peu de soldats échapperaient au naufrage. Enfin nous
arrivâmes à Salonique sans accident.
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18
ma ceinture plutôt mal que bien, et je pensais à me jeter
à l'eau après avoir enlevé mes chaussures, lorsqu'on
nous rassura ! On avait tiré sur une épave , paraît-il,
ressemblant à un tonneau . Dependant cette épave disparut
complètement après le coup. Ce qui fut plus sérieux
c'est l'apparition une nuit d'une forme figurant un
sous-marin - et c'est le commandant du navire lui-
même qui l'affirma - . Tous les officiers furent appelés sur
la passerelle. Je l'appris plus tard, mais j'ai vu
cette même nuit des matelots sortir de leur cabine,
munis de leur ceinture, et courir en toute hâte. Pour le
commandant c'était bien un sous - marin qui nous
suivait . Il ordonna aussitôt à la machinerie de donner
toute la puissance et fit prendre au navire une direction
opposée. Nous avons eu la chance d'être épargnés.
-
18
ma ceinture plutôt mal que bien, et je pensais à me jeter
à l'eau après avoir enlevé mes chaussures, lorsqu'on
nous rassura ! On avait tiré sur une épave , paraît-il,
ressemblant à un tonneau . Dependant cette épave disparut
complètement après le coup. Ce qui fut plus sérieux
c'est l'apparition une nuit d'une forme figurant un
sous-marin - et c'est le commandant du navire lui-
même qui l'affirma - . Tous les officiers furent appelés sur
la passerelle. Je l'appris plus tard, mais j'ai un
Description
Save description- 40.6400629||22.9444191||
Salonique
- 35.240117||24.8092691||
Crète
- 36.700987||3.0595069999999396||||1
Location(s)
Story location
Document location Salonique
-
Additional document location Crète
- ID
- 21713 / 255801
- Contributor
- Archives départementales de la Drôme
January 14, 1917 – January 17, 1917
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