1 Num 1030 - "Ma campagne d'Orient 1917-1918" Pierre Roussel., item 10

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16


seront ensemble dans une cabine. Je ne suis pas considéré

comme comptable, n'étant que caporal, mais le

sergent major, qui est très gentil, m'a promis une

place si c'est possible.


Jour d'embarquement

Lundi, 8 Janvier

Le paquebot "Ionie" de la 6ie Paquet est accosté

depuis samedi après-midi. Il a effectué son chargement.

Les mulets et les arabas du bataillon sont embarques.

Nous devons être à bord à 17 heures. Les ponts sont garnis

de radeaux.

Vers 16 heures le bataillon quitte la caserne Japy.

Je reste avec le sergent fourrier pour liquider la situation

des effets et armes à passer à la 6ie Z! Deux déserteurs

se présentent après le départ des 6ies. Il ne manquait plus

qu'eux pour nous ennuyer, alors que nous sommes si

tracassés. On leur donne leurs affaires tant bien que mal

et nous filons à notre tour. Nous arrivons au moment

où le bataillon venait de défiler sur le quai, après une

allocation de l'amiral Guipratte, et l'embarquement

aussitôt s'effectue au son de la musique

beylicale qui joue des airs indigènes et européens. Elle ne

s'arrête qu'à la tombée de la nuit.

Mon ami D..., caporal fourrier, vient me chercher sur

le pont pour me conduire dans la salle à manger des

secondes où se trouvent les cabines des sous-officiers. Nous

faisons notre premier repas à bord - à nos frais - le

bateau n'étant pas en route. Vers 22 heures je m'allonge

sous une table, car toute la place est prise par les

sergents indigènes qui n'ont pas de cabines. Je ne tarde

pas à m'endormir. Dans la nuit je me réveille. Je vais

voir sur le pont. Il fait clair de lune. L'Ionie est

ancré à l'entrée du lac, au milieu du canal.

Mardi, 9 Janvier

Le bruit de la machine me réveille. Il est 4 heures.

Je vais sur le pont. La mer est un peu houleuse. Le

bateau balance légèrement parce qu'il est encore dans


17


le golfe. J'aperçois les feux du cap Blanc. Bientôt l'

"Ionie" tourne vers l'est. L'est alors que la danse

commence.                                                                

Le que fut le voyage

Dimanche, 14 Janvier

Nous arrivons à Salonique ver midi. Pendant

presque tout le voyage j'ai été malade et il m'a été

impossible de prendre des notes. Je suis resté dans la salle

à manger des secondes sur un matelas. J'ai mangé un

peu grâce au caporal B . . . , ce cher copain, qui a eu la

chance d'échapper au mal de mer. Il a participé à tous

les repas, s'est placé non loin de moi et m'a passé quelque

nourriture : pain, café, fruits, viande. Les deux

premiers jours furent pénibles pour à peu près tous. On

entendait vomir de toute part. J'ai vomi jusqu'au sang.

Je ne sais comment rien ne s'est rompu dans mes

organes tellement j'ai fait d'efforts. La mer fut

mauvaise et ce n'est que le 13 et le 14 qu'elle se calma

et que je pus aller sur le pont auprès des camarades.

En voyant les autres pâles, les traits très je me suis rendu

compte de la mine que je devais avoir. Tous les jours

il y eut exercise de sauvetage. Je n'ai assisté à aucun d'eux,

malade comme je l'étais. Chaque section se transportait

auprès des radeaux qui lui étaient réservés en cas de

torpillage, et on simulait la manœuvre consistant à

couper les cordages. Il est certain que si c'eût été la

réalité l'on n'aurait pas vu cet ordre et cette discipline.

Cela encore est purement théorique. Nous étions pourvus

d'une ceinture de sauvetage en caoutchouc que l'on

gonflait en soufflant dans un petit tuyau fermé par

un pas de vis. Le voyage ne fut pas nas alerte. Le 10

dans la matinée un coup de canon retentit à l'arrière.

Cout le monde se précipita sur le pont pensant à un

torpillage (I). Le danger me donna la force d'agir. Je pus préparer.

______________________________________________

(I) Du coup je fus sur pieds et je sortis comme les autres. Je me souviens

avoir demandé comment on gonflait la ceinture, car, jusqu'à ce

moment, je ne m'en étais pas soucié, ou plutôt je n'en avais pas eu

la volonté, anéanti par le mal de mer.                                                     

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seront ensemble dans une cabine. Je ne suis pas considéré

comme comptable, n'étant que caporal, mais le

sergent major, qui est très gentil, m'a promis une

place si c'est possible.


Jour d'embarquement

Lundi, 8 Janvier

Le paquebot "Ionie" de la 6ie Paquet est accosté

depuis samedi après-midi. Il a effectué son chargement.

Les mulets et les arabas du bataillon sont embarques.

Nous devons être à bord à 17 heures. Les ponts sont garnis

de radeaux.

Vers 16 heures le bataillon quitte la caserne Japy.

Je reste avec le sergent fourrier pour liquider la situation

des effets et armes à passer à la 6ie Z! Deux déserteurs

se présentent après le départ des 6ies. Il ne manquait plus

qu'eux pour nous ennuyer, alors que nous sommes si

tracassés. On leur donne leurs affaires tant bien que mal

et nous filons à notre tour. Nous arrivons au moment

où le bataillon venait de défiler sur le quai, après une

allocation de l'amiral Guipratte, et l'embarquement

aussitôt s'effectue au son de la musique

beylicale qui joue des airs indigènes et européens. Elle ne

s'arrête qu'à la tombée de la nuit.

Mon ami D..., caporal fourrier, vient me chercher sur

le pont pour me conduire dans la salle à manger des

secondes où se trouvent les cabines des sous-officiers. Nous

faisons notre premier repas à bord - à nos frais - le

bateau n'étant pas en route. Vers 22 heures je m'allonge

sous une table, car toute la place est prise par les

sergents indigènes qui n'ont pas de cabines. Je ne tarde

pas à m'endormir. Dans la nuit je me réveille. Je vais

voir sur le pont. Il fait clair de lune. L'Ionie est

ancré à l'entrée du lac, au milieu du canal.

Mardi, 9 Janvier

Le bruit de la machine me réveille. Il est 4 heures.

Je vais sur le pont. La mer est un peu houleuse. Le

bateau balance légèrement parce qu'il est encore dans


17


le golfe. J'aperçois les feux du cap Blanc. Bientôt l'

"Ionie" tourne vers l'est. L'est alors que la danse

commence.                                                                

Le que fut le voyage

Dimanche, 14 Janvier

Nous arrivons à Salonique ver midi. Pendant

presque tout le voyage j'ai été malade et il m'a été

impossible de prendre des notes. Je suis resté dans la salle

à manger des secondes sur un matelas. J'ai mangé un

peu grâce au caporal B . . . , ce cher copain, qui a eu la

chance d'échapper au mal de mer. Il a participé à tous

les repas, s'est placé non loin de moi et m'a passé quelque

nourriture : pain, café, fruits, viande. Les deux

premiers jours furent pénibles pour à peu près tous. On

entendait vomir de toute part. J'ai vomi jusqu'au sang.

Je ne sais comment rien ne s'est rompu dans mes

organes tellement j'ai fait d'efforts. La mer fut

mauvaise et ce n'est que le 13 et le 14 qu'elle se calma

et que je pus aller sur le pont auprès des camarades.

En voyant les autres pâles, les traits très je me suis rendu

compte de la mine que je devais avoir. Tous les jours

il y eut exercise de sauvetage. Je n'ai assisté à aucun d'eux,

malade comme je l'étais. Chaque section se transportait

auprès des radeaux qui lui étaient réservés en cas de

torpillage, et on simulait la manœuvre consistant à

couper les cordages. Il est certain que si c'eût été la

réalité l'on n'aurait pas vu cet ordre et cette discipline.

Cela encore est purement théorique. Nous étions pourvus

d'une ceinture de sauvetage en caoutchouc que l'on

gonflait en soufflant dans un petit tuyau fermé par

un pas de vis. Le voyage ne fut pas nas alerte. Le 10

dans la matinée un coup de canon retentit à l'arrière.

Cout le monde se précipita sur le pont pensant à un

torpillage (I). Le danger me donna la force d'agir. Je pus préparer.

______________________________________________

(I) Du coup je fus sur pieds et je sortis comme les autres. Je me souviens

avoir demandé comment on gonflait la ceinture, car, jusqu'à ce

moment, je ne m'en étais pas soucié, ou plutôt je n'en avais pas eu

la volonté, anéanti par le mal de mer.                                                     


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  • November 28, 2018 07:26:20 Paraskevas Dimitropoulos

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    seront ensemble dans une cabine. Je ne suis pas considéré

    comme comptable, n'étant que caporal, mais le

    sergent major, qui est très gentil, m'a promis une

    place si c'est possible.


    Jour d'embarquement

    Lundi, 8 Janvier

    Le paquebot "Ionie" de la 6ie Paquet est accosté

    depuis samedi après-midi. Il a effectué son chargement.

    Les mulets et les arabas du bataillon sont embarques.

    Nous devons être à bord à 17 heures. Les ponts sont garnis

    de radeaux.

    Vers 16 heures le bataillon quitte la caserne Japy.

    Je reste avec le sergent fourrier pour liquider la situation

    des effets et armes à passer à la 6ie Z! Deux déserteurs

    se présentent après le départ des 6ies. Il ne manquait plus

    qu'eux pour nous ennuyer, alors que nous sommes si

    tracassés. On leur donne leurs affaires tant bien que mal

    et nous filons à notre tour. Nous arrivons au moment

    où le bataillon venait de défiler sur le quai, après une

    allocation de l'amiral Guipratte, et l'embarquement

    aussitôt s'effectue au son de la musique

    beylicale qui joue des airs indigènes et européens. Elle ne

    s'arrête qu'à la tombée de la nuit.

    Mon ami D..., caporal fourrier, vient me chercher sur

    le pont pour me conduire dans la salle à manger des

    secondes où se trouvent les cabines des sous-officiers. Nous

    faisons notre premier repas à bord - à nos frais - le

    bateau n'étant pas en route. Vers 22 heures je m'allonge

    sous une table, car toute la place est prise par les

    sergents indigènes qui n'ont pas de cabines. Je ne tarde

    pas à m'endormir. Dans la nuit je me réveille. Je vais

    voir sur le pont. Il fait clair de lune. L'Ionie est

    ancré à l'entrée du lac, au milieu du canal.

    Mardi, 9 Janvier

    Le bruit de la machine me réveille. Il est 4 heures.

    Je vais sur le pont. La mer est un peu houleuse. Le

    bateau balance légèrement parce qu'il est encore dans


    17


    le golfe. J'aperçois les feux du cap Blanc. Bientôt l'

    "Ionie" tourne vers l'est. L'est alors que la danse

    commence.                                                                

    Le que fut le voyage

    Dimanche, 14 Janvier

    Nous arrivons à Salonique ver midi. Pendant

    presque tout le voyage j'ai été malade et il m'a été

    impossible de prendre des notes. Je suis resté dans la salle

    à manger des secondes sur un matelas. J'ai mangé un

    peu grâce au caporal B . . . , ce cher copain, qui a eu la

    chance d'échapper au mal de mer. Il a participé à tous

    les repas, s'est placé non loin de moi et m'a passé quelque

    nourriture : pain, café, fruits, viande. Les deux

    premiers jours furent pénibles pour à peu près tous. On

    entendait vomir de toute part. J'ai vomi jusqu'au sang.

    Je ne sais comment rien ne s'est rompu dans mes

    organes tellement j'ai fait d'efforts. La mer fut

    mauvaise et ce n'est que le 13 et le 14 qu'elle se calma

    et que je pus aller sur le pont auprès des camarades.

    En voyant les autres pâles, les traits très je me suis rendu

    compte de la mine que je devais avoir. Tous les jours

    il y eut exercise de sauvetage. Je n'ai assisté à aucun d'eux,

    malade comme je l'étais. Chaque section se transportait

    auprès des radeaux qui lui étaient réservés en cas de

    torpillage, et on simulait la manœuvre consistant à

    couper les cordages. Il est certain que si c'eût été la

    réalité l'on n'aurait pas vu cet ordre et cette discipline.

    Cela encore est purement théorique. Nous étions pourvus

    d'une ceinture de sauvetage en caoutchouc que l'on

    gonflait en soufflant dans un petit tuyau fermé par

    un pas de vis. Le voyage ne fut pas nas alerte. Le 10

    dans la matinée un coup de canon retentit à l'arrière.

    Cout le monde se précipita sur le pont pensant à un

    torpillage (I). Le danger me donna la force d'agir. Je pus préparer.

    ______________________________________________

    (I) Du coup je fus sur pieds et je sortis comme les autres. Je me souviens

    avoir demandé comment on gonflait la ceinture, car, jusqu'à ce

    moment, je ne m'en étais pas soucié, ou plutôt je n'en avais pas eu

    la volonté, anéanti par le mal de mer.                                                     

  • November 28, 2018 07:18:57 Paraskevas Dimitropoulos

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    seront ensemble dans une cabine. Je ne suis pas considéré

    comme comptable, n'étant que caporal, mais le

    sergent major, qui est très gentil, m'a promis une

    place si c'est possible.


    Jour d'embarquement

    Lundi, 8 Janvier

    Le paquebot "Ionie" de la 6ie Paquet est accosté

    depuis samedi après-midi. Il a effectué son chargement.

    Les mulets et les arabas du bataillon sont embarques.

    Nous devons être à bord à 17 heures. Les ponts sont garnis

    de radeaux.

    Vers 16 heures le bataillon quitte la caserne Japy.

    Je reste avec le sergent fourrier pour liquider la situation

    des effets et armes à passer à la 6ie Z! Deux déserteurs

    se présentent après le départ des 6ies. Il ne manquait plus

    qu'eux pour nous ennuyer, alors que nous sommes si

    tracassés. On leur donne leurs affaires tant bien que mal

    et nous filons à notre tour. Nous arrivons au moment

    où le bataillon venait de défiler sur le quai, après une

    allocation de l'amiral Guipratte, et l'embarquement

    aussitôt s'effectue au son de la musique

    beylicale qui joue des airs indigènes et européens. Elle ne

    s'arrête qu'à la tombée de la nuit.

    Mon ami D..., caporal fourrier, vient me chercher sur

    le pont pour me conduire dans la salle à manger des

    secondes où se trouvent les cabines des sous-officiers. Nous

    faisons notre premier repas à bord - à nos frais - le

    bateau n'étant pas en route. Vers 22 heures je m'allonge

    sous une table, car toute la place est prise par les

    sergents indigènes qui n'ont pas de cabines. Je ne tarde

    pas à m'endormir. Dans la nuit je me réveille. Je vais

    voir sur le pont. Il fait clair de lune. L'Ionie est

    ancré à l'entrée du lac, au milieu du canal.

    Mardi, 9 Janvier

    Le bruit de la machine me réveille. Il est 4 heures.

    Je vais sur le pont. La mer est un peu houleuse. Le

    bateau balance légèrement parce qu'il est encore dans


    17


    le golfe. J'aperçois les feux du cap Blanc. Bientôt l'

    "Ionie" tourne vers l'est. L'est alors que la danse

    commence.                                                                

    Le que fut le voyage

    Dimanche, 14 Janvier

    Nous arrivons à Salonique ver midi. Pendant

    presque tout le voyage j'ai été malade et il m'a été

    impossible de prendre des notes. Je suis resté dans la salle

    à manger des secondes sur un matelas. J'ai mangé un

    peu grâce au caporal B . . . , ce cher copain, qui a eu la

    chance d'échapper au mal de mer. Il a participé à tous

    les repas, s'est placé non loin de moi et m'a passé quelque

    nourriture : pain, café, fruits, viande. Les deux

    premiers jours furent pénibles pour à peu près tous. On

    entendait vomir de toute part. J'ai vomi jusqu'au sang.

    Je ne sais comment rien ne s'est rompu dans mes

    organes tellement j'ai fait d'efforts. La mer fut

    mauvaise et ce n'est que le 13 et le 14 qu'elle se calma

    et que je pus aller sur le pont auprès des camarades.

    En voyant les autres pâles, les traits très je me suis rendu

    compte de la mine que je devais avoir. Tous les jours

    il y eut exercise de sauvetage. Je n'ai assisté à aucun d'eux,

    malade comme je l'étais. Chaque section se transportait

    auprès des radeaux qui lui étaient réservés en cas de

    torpillage, et on simulait la man


  • November 28, 2018 07:15:28 Paraskevas Dimitropoulos

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    seront ensemble dans une cabine. Je ne suis pas considéré

    comme comptable, n'étant que caporal, mais le

    sergent major, qui est très gentil, m'a promis une

    place si c'est possible.


    Jour d'embarquement

    Lundi, 8 Janvier

    Le paquebot "Ionie" de la 6ie Paquet est accosté

    depuis samedi après-midi. Il a effectué son chargement.

    Les mulets et les arabas du bataillon sont embarques.

    Nous devons être à bord à 17 heures. Les ponts sont garnis

    de radeaux.

    Vers 16 heures le bataillon quitte la caserne Japy.

    Je reste avec le sergent fourrier pour liquider la situation

    des effets et armes à passer à la 6ie Z! Deux déserteurs

    se présentent après le départ des 6ies. Il ne manquait plus

    qu'eux pour nous ennuyer, alors que nous sommes si

    tracassés. On leur donne leurs affaires tant bien que mal

    et nous filons à notre tour. Nous arrivons au moment

    où le bataillon venait de défiler sur le quai, après une

    allocation de l'amiral Guipratte, et l'embarquement

    aussitôt s'effectue au son de la musique

    beylicale qui joue des airs indigènes et européens. Elle ne

    s'arrête qu'à la tombée de la nuit.

    Mon ami D..., caporal fourrier, vient me chercher sur

    le pont pour me conduire dans la salle à manger des

    secondes où se trouvent les cabines des sous-officiers. Nous

    faisons notre premier repas à bord - à nos frais - le

    bateau n'étant pas en route. Vers 22 heures je m'allonge

    sous une table, car toute la place est prise par les

    sergents indigènes qui n'ont pas de cabines. Je ne tarde

    pas à m'endormir. Dans la nuit je me réveille. Je vais

    voir sur le pont. Il fait clair de lune. L'Ionie est

    ancré à l'entrée du lac, au milieu du canal.

    Mardi, 9 Janvier

    Le bruit de la machine me réveille. Il est 4 heures.

    Je vais sur le pont. La mer est un peu houleuse. Le

    bateau balance légèrement parce qu'il est encore dans


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    le golfe. J'aperçois les feux du cap Blanc. Bientôt l'

    "Ionie" tourne vers l'est. L'est alors que la danse

    commence.                                                                

    Le que fut le voyage

    Dimanche, 14 Janvier

    Nous arrivons à Salonique ver midi. Pendant

    presque tout le voyage j'ai été malade et il m'a été

    impossible de prendre des notes. Je suis resté dans la salle

    à manger des secondes sur un matelas. J'ai mangé un

    peu grâce au caporal B . . . , ce cher copain, qui a eu la

    chance d'échapper au mal de mer. Il a participé à tous

    les repas, s'est placé non loin de moi et m'a passé quelque

    nourriture : pain, café, fruits, viande. Les deux

    premiers jours furent pénibles pour à peu près tous. On

    entendait vomir de toute part. J'ai vomi jusqu'au sang.

    Je ne sais comment rien ne s'est rompu dans mes

    organes tellement j'ai fait d'efforts. La mer fut

    mauvaise et ce n'est que le 13 et le 14 qu'elle se calma


  • November 28, 2018 07:13:46 Paraskevas Dimitropoulos

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    seront ensemble dans une cabine. Je ne suis pas considéré

    comme comptable, n'étant que caporal, mais le

    sergent major, qui est très gentil, m'a promis une

    place si c'est possible.


    Jour d'embarquement

    Lundi, 8 Janvier

    Le paquebot "Ionie" de la 6ie Paquet est accosté

    depuis samedi après-midi. Il a effectué son chargement.

    Les mulets et les arabas du bataillon sont embarques.

    Nous devons être à bord à 17 heures. Les ponts sont garnis

    de radeaux.

    Vers 16 heures le bataillon quitte la caserne Japy.

    Je reste avec le sergent fourrier pour liquider la situation

    des effets et armes à passer à la 6ie Z! Deux déserteurs

    se présentent après le départ des 6ies. Il ne manquait plus

    qu'eux pour nous ennuyer, alors que nous sommes si

    tracassés. On leur donne leurs affaires tant bien que mal

    et nous filons à notre tour. Nous arrivons au moment

    où le bataillon venait de défiler sur le quai, après une

    allocation de l'amiral Guipratte, et l'embarquement

    aussitôt s'effectue au son de la musique

    beylicale qui joue des airs indigènes et européens. Elle ne

    s'arrête qu'à la tombée de la nuit.

    Mon ami D..., caporal fourrier, vient me chercher sur

    le pont pour me conduire dans la salle à manger des

    secondes où se trouvent les cabines des sous-officiers. Nous

    faisons notre premier repas à bord - à nos frais - le

    bateau n'étant pas en route. Vers 22 heures je m'allonge

    sous une table, car toute la place est prise par les

    sergents indigènes qui n'ont pas de cabines. Je ne tarde

    pas à m'endormir. Dans la nuit je me réveille. Je vais

    voir sur le pont. Il fait clair de lune. L'Ionie est

    ancré à l'entrée du lac, au milieu du canal.

    Mardi, 9 Janvier

    Le bruit de la machine me réveille. Il est 4 heures.

    Je vais sur le pont. La mer est un peu houleuse. Le

    bateau balance légèrement parce qu'il est encore dans


    17


    le golfe. J'aperçois les feux du cap Blanc. Bientôt l'

    "Ionie" tourne vers l'est. L'est alors que la danse

    commence.                                                                

    Le que fut le voyage

    Dimanche, 14 Janvier

    Nous arrivons à Salonique ver midi. Pendant

    presque tout le voyage j'ai été malade et il m'a été

    impossible de prendre des notes. Je suis resté dans la salle

    à manger des secondes sur un matelas. J'ai mangé un

    peu grâce au caporal B . . . , ce cher copain, qui a eu la

    chance d'échapper au mal de mer. Il a participé à tous

    les repas, s'est placé non loin de moi et m'a passé quelque

    nourriture : pain, café, fruits, viande. Les deux

    premiers jours furent pénibles pour à peu près tous. On


  • November 28, 2018 07:05:01 Paraskevas Dimitropoulos

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    seront ensemble dans une cabine. Je ne suis pas considéré

    comme comptable, n'étant que caporal, mais le

    sergent major, qui est très gentil, m'a promis une

    place si c'est possible.


    Jour d'embarquement

    Lundi, 8 Janvier

    Le paquebot "Ionie" de la 6ie Paquet est accosté

    depuis samedi après-midi. Il a effectué son chargement.

    Les mulets et les arabas du bataillon sont embarques.

    Nous devons être à bord à 17 heures. Les ponts sont garnis

    de radeaux.

    Vers 16 heures le bataillon quitte la caserne Japy.

    Je reste avec le sergent fourrier pour liquider la situation

    des effets et armes à passer à la 6ie Z! Deux déserteurs

    se présentent après le départ des 6ies. Il ne manquait plus

    qu'eux pour nous ennuyer, alors que nous sommes si

    tracassés. On leur donne leurs affaires tant bien que mal

    et nous filons à notre tour. Nous arrivons au moment

    où le bataillon venait de défiler sur le quai, après une

    allocation de l'amiral Guipratte, et l'embarquement

    aussitôt s'effectue au son de la musique

    beylicale qui joue des airs indigènes et européens. Elle ne

    s'arrête qu'à la tombée de la nuit.

    Mon ami D..., caporal fourrier, vient me chercher sur

    le pont pour me conduire dans la salle à manger des

    secondes où se trouvent les cabines des sous-officiers. Nous

    faisons notre premier repas à bord - à nos frais - le

    bateau n'étant pas en route. Vers 22 heures je m'allonge

    sous une table, car toute la place est prise par les

    sergents indigènes qui n'ont pas de cabines. Je ne tarde

    pas à m'endormir. Dans la nuit je me réveille. Je vais

    voir sur le pont. Il fait clair de lune. L'Ionie est

    ancré à l'entrée du lac, au milieu du canal.

    Mardi, 9 Janvier

    Le bruit de la machine me réveille. Il est 4 heures.

    Je vais sur le pont. La mer est un peu houleuse. Le

    bateau balance légèrement parce qu'il est encore dans


  • November 28, 2018 07:02:52 Paraskevas Dimitropoulos

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    seront ensemble dans une cabine. Je ne suis pas considéré

    comme comptable, n'étant que caporal, mais le

    sergent major, qui est très gentil, m'a promis une

    place si c'est possible.


    Jour d'embarquement

    Lundi, 8 Janvier

    Le paquebot "Jonie" de la 6ie Paquet est accosté

    depuis samedi après-midi. Il a effectué son chargement.

    Les mulets et les arabas du bataillon sont embarques.

    Nous devons être à bord à 17 heures. Les ponts sont garnis

    de radeaux.

    Vers 16 heures le bataillon quitte la caserne Japy.

    Je reste avec le sergent fourrier pour liquider la situation

    des effets et armes à passer à la 6ie Z! Deux déserteurs

    se présentent après le départ des 6ies. Il ne manquait plus

    qu'eux pour nous ennuyer, alors que nous sommes si

    tracassés. On leur donne leurs affaires tant bien que mal

    et nous filons à notre tour. Nous arrivons au moment

    où le bataillon venait de défiler sur le quai, après une

    allocation de l'amiral Guipratte, et l'embarquement

    aussitôt s'effectue au son de la musique

    beylicale qui joue des airs indigènes et européens. Elle ne

    s'arrête qu'à la tombée de la nuit.

    Mon ami D..., caporal fourrier, vient me chercher sur

    le pont pour me conduire dans la salle à manger des

    secondes où se trouvent les cabines des sous-officiers. Nous

    faisons notre premier repas à bord - à nos frais - le

    bateau n'étant pas en route. Vers 22 heures je m'allonge

    sous une table, car toute la place est prise par les

    sergents indigènes qui n'ont pas de cabines. Je ne tarde


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21713 / 255800
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Archives départementales de la Drôme
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


January 7, 1917 – January 14, 1917
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