Zeitgenössische Berichte zu Luxemburg im Krieg, item 16

Edit transcription:
...
Transcription saved
Enhance your transcribing experience by using full-screen mode

Transcription

You have to be logged in to transcribe. Please login or register and click the pencil-button again

suspects des sympathies pour la France.

     Il nous repugne de continuer l'énumération des abus de

pouvoir auxquels de livre l'envahisseur. Le chancelier de

l'empire a promis des dommages-intérêts au " peuple ami ". Il

y a des dommages qui sont irréparables à jamais. Quoi que

l'Allemagne fasse à l'avenir, elle ne pourra jamais nous faire

oublier l'insulte infligée à l'indépendance et à la neutralité

d'un peuple qui jouissait déjà de la liberté politique à

une époque où l'Etat prussien n'existait pas encore.

     Les souffrances morales qu'on nous a fait subir au cours

des trois mois écoulés ne sont pas rachetables. Quant au dommage

matériel caus´par les troupes allemandes, nous en attendrons

encore longtemps le dédommagement intégral. Baucoup

de fournitures ont été payées comptant, mais le passage des

troupes a produit dans le pays une cherté générale des vivres.

Quant aux dégâts causés aux champs et aux habitations, on les

a taxés tellement bas que certains propriétaires dépenseront

bien le double de la somme reçu pour remettre les choses en

état. Toutes nos routes de l'Etat et des Communes sont abimé

par les transports militaires. Il a passé sur nos chemins et

routes au moins 300000 fantassins et cavaliers, sans compter

les convois de canons et de munitions, qui avaient parfois

une longeur ininterrompue de 10 à 15 kilomètres.

     Au commencement de la guerre, l'Allemagne disposait de

80000 automobiles qui ont roulé en grande partie sur nos routes.

Tous les blessés des champs de bataille du nord-est de

la France ont été dirigés en auto vers la gare de Luxembourg.

C'est vous dire que les courses ne comptent pas. A l'heure

qu'il est, nos routes sont sonstamment sillonées de grosses

automobiles arrivant de l'Allemagne avex des dons pour les

soldats et des couriers qui vont ou qui viennent, toujours

à une allure vertigineuse, défiant tous les règlements. Les

dégâts causés aux routes de l'Etat doivent être évalués au

moins à deux millions de francs. Il n'a jamais été question

de réparer ce dommage.

     Les journaux allemands ont relaté avec fracas que les

propriétaires du Luxembourg avaient reçu un à-compte de

500000 frs. et que le Grand-duché avait, à l'encontre de la

Belgique, fait une belle affaire. Qu'on juge maintenant de la

belle affaire.

     Nous ferions volontiers cadeau aux Allemands de leurs

400000 marks, s'ils consentiraient à nous laisser tranquilles.

Les Luxembourgeois n'ont pas pensé aux affaires en cette occurence.

Au contraire! Malgré l'affront qu'on nous a fait,

nous avons consenti des sacrifices énormes pour soigner dans

nos hôpitaux les blessés allemands qu'on nous amenait. On n'a

laissé à Luxembourg qu'on nombre resteint de blessés français,

de peur d'éveiller des sympathies françaises ! Enfon

nous avons donné et nous donnons encore tous les jours à

pleines mains et sans compter, pour secourir nos frères malheureux

du Luxembourg belge qui ont été si cruellement éprouvés.

     Jusqu'isi, heureusement, aucune bataille n'a été livrée

sur le sol luxembourgeois, mais nous ne sommes pas rassurés

sur l'avenir.

     De quoi demain sera-t-il fait ?

     L'empereur Guillaume est venu séjourner à Luxembourg, où

il est resté du dimanche 30 août jusqu'au lundi 28 septembre

Transcription saved

suspects des sympathies pour la France.

     Il nous repugne de continuer l'énumération des abus de

pouvoir auxquels de livre l'envahisseur. Le chancelier de

l'empire a promis des dommages-intérêts au " peuple ami ". Il

y a des dommages qui sont irréparables à jamais. Quoi que

l'Allemagne fasse à l'avenir, elle ne pourra jamais nous faire

oublier l'insulte infligée à l'indépendance et à la neutralité

d'un peuple qui jouissait déjà de la liberté politique à

une époque où l'Etat prussien n'existait pas encore.

     Les souffrances morales qu'on nous a fait subir au cours

des trois mois écoulés ne sont pas rachetables. Quant au dommage

matériel caus´par les troupes allemandes, nous en attendrons

encore longtemps le dédommagement intégral. Baucoup

de fournitures ont été payées comptant, mais le passage des

troupes a produit dans le pays une cherté générale des vivres.

Quant aux dégâts causés aux champs et aux habitations, on les

a taxés tellement bas que certains propriétaires dépenseront

bien le double de la somme reçu pour remettre les choses en

état. Toutes nos routes de l'Etat et des Communes sont abimé

par les transports militaires. Il a passé sur nos chemins et

routes au moins 300000 fantassins et cavaliers, sans compter

les convois de canons et de munitions, qui avaient parfois

une longeur ininterrompue de 10 à 15 kilomètres.

     Au commencement de la guerre, l'Allemagne disposait de

80000 automobiles qui ont roulé en grande partie sur nos routes.

Tous les blessés des champs de bataille du nord-est de

la France ont été dirigés en auto vers la gare de Luxembourg.

C'est vous dire que les courses ne comptent pas. A l'heure

qu'il est, nos routes sont sonstamment sillonées de grosses

automobiles arrivant de l'Allemagne avex des dons pour les

soldats et des couriers qui vont ou qui viennent, toujours

à une allure vertigineuse, défiant tous les règlements. Les

dégâts causés aux routes de l'Etat doivent être évalués au

moins à deux millions de francs. Il n'a jamais été question

de réparer ce dommage.

     Les journaux allemands ont relaté avec fracas que les

propriétaires du Luxembourg avaient reçu un à-compte de

500000 frs. et que le Grand-duché avait, à l'encontre de la

Belgique, fait une belle affaire. Qu'on juge maintenant de la

belle affaire.

     Nous ferions volontiers cadeau aux Allemands de leurs

400000 marks, s'ils consentiraient à nous laisser tranquilles.

Les Luxembourgeois n'ont pas pensé aux affaires en cette occurence.

Au contraire! Malgré l'affront qu'on nous a fait,

nous avons consenti des sacrifices énormes pour soigner dans

nos hôpitaux les blessés allemands qu'on nous amenait. On n'a

laissé à Luxembourg qu'on nombre resteint de blessés français,

de peur d'éveiller des sympathies françaises ! Enfon

nous avons donné et nous donnons encore tous les jours à

pleines mains et sans compter, pour secourir nos frères malheureux

du Luxembourg belge qui ont été si cruellement éprouvés.

     Jusqu'isi, heureusement, aucune bataille n'a été livrée

sur le sol luxembourgeois, mais nous ne sommes pas rassurés

sur l'avenir.

     De quoi demain sera-t-il fait ?

     L'empereur Guillaume est venu séjourner à Luxembourg, où

il est resté du dimanche 30 août jusqu'au lundi 28 septembre


Transcription history
  • November 21, 2017 17:48:48 Gabriele Kister-Schuler

    suspects des sympathies pour la France.

         Il nous repugne de continuer l'énumération des abus de

    pouvoir auxquels de livre l'envahisseur. Le chancelier de

    l'empire a promis des dommages-intérêts au " peuple ami ". Il

    y a des dommages qui sont irréparables à jamais. Quoi que

    l'Allemagne fasse à l'avenir, elle ne pourra jamais nous faire

    oublier l'insulte infligée à l'indépendance et à la neutralité

    d'un peuple qui jouissait déjà de la liberté politique à

    une époque où l'Etat prussien n'existait pas encore.

         Les souffrances morales qu'on nous a fait subir au cours

    des trois mois écoulés ne sont pas rachetables. Quant au dommage

    matériel caus´par les troupes allemandes, nous en attendrons

    encore longtemps le dédommagement intégral. Baucoup

    de fournitures ont été payées comptant, mais le passage des

    troupes a produit dans le pays une cherté générale des vivres.

    Quant aux dégâts causés aux champs et aux habitations, on les

    a taxés tellement bas que certains propriétaires dépenseront

    bien le double de la somme reçu pour remettre les choses en

    état. Toutes nos routes de l'Etat et des Communes sont abimé

    par les transports militaires. Il a passé sur nos chemins et

    routes au moins 300000 fantassins et cavaliers, sans compter

    les convois de canons et de munitions, qui avaient parfois

    une longeur ininterrompue de 10 à 15 kilomètres.

         Au commencement de la guerre, l'Allemagne disposait de

    80000 automobiles qui ont roulé en grande partie sur nos routes.

    Tous les blessés des champs de bataille du nord-est de

    la France ont été dirigés en auto vers la gare de Luxembourg.

    C'est vous dire que les courses ne comptent pas. A l'heure

    qu'il est, nos routes sont sonstamment sillonées de grosses

    automobiles arrivant de l'Allemagne avex des dons pour les

    soldats et des couriers qui vont ou qui viennent, toujours

    à une allure vertigineuse, défiant tous les règlements. Les

    dégâts causés aux routes de l'Etat doivent être évalués au

    moins à deux millions de francs. Il n'a jamais été question

    de réparer ce dommage.

         Les journaux allemands ont relaté avec fracas que les

    propriétaires du Luxembourg avaient reçu un à-compte de

    500000 frs. et que le Grand-duché avait, à l'encontre de la

    Belgique, fait une belle affaire. Qu'on juge maintenant de la

    belle affaire.

         Nous ferions volontiers cadeau aux Allemands de leurs

    400000 marks, s'ils consentiraient à nous laisser tranquilles.

    Les Luxembourgeois n'ont pas pensé aux affaires en cette occurence.

    Au contraire! Malgré l'affront qu'on nous a fait,

    nous avons consenti des sacrifices énormes pour soigner dans

    nos hôpitaux les blessés allemands qu'on nous amenait. On n'a

    laissé à Luxembourg qu'on nombre resteint de blessés français,

    de peur d'éveiller des sympathies françaises ! Enfon

    nous avons donné et nous donnons encore tous les jours à

    pleines mains et sans compter, pour secourir nos frères malheureux

    du Luxembourg belge qui ont été si cruellement éprouvés.

         Jusqu'isi, heureusement, aucune bataille n'a été livrée

    sur le sol luxembourgeois, mais nous ne sommes pas rassurés

    sur l'avenir.

         De quoi demain sera-t-il fait ?

         L'empereur Guillaume est venu séjourner à Luxembourg, où

    il est resté du dimanche 30 août jusqu'au lundi 28 septembre


Description

Save description
  • 49.6567443||6.033516500000019||

    Luxemburg

    ||1
Location(s)
  • Story location Luxemburg
Login and add location


ID
3055 / 40756
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Aloyse Schartz
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


Login to edit the languages
  • Français

Login to edit the fronts
  • Western Front

Login to add keywords
  • Home Front

Login and add links

Notes and questions

Login to leave a note