Léon PYARD, journal de guerre (extrait pages 52-53).
Transcription
Transcription history
-
left page
52)
à hauteur de poitrine et m'aurait
tué ou fort amoché si je ne m'étais
baissé promptement.- Ces projectiles boches
lancés à la main sont de vrai saleté;
c'est tout simplement une aglomération
d'explosifs et de projectiles divers,
morceaux de verre, clous etc le tout
dans une vielle boîte de singe vide
c'est très drôle, j'en ai vu de non
éclatées et d'abord je n'aurais pas
soupçonné ce que c'était. Pendant
ma faction de 2 heures de temps
d'autres bombes éclatèrent tout
autour de moietandis que j'étais
debout à surveiller la zone dangereuse;
aucune ne m'atteingnit
quoique plusieurs aient éclaté sans
que je les aie vues à temps.-
19 Février 1915 .- Vers minuit de cette
nuit du 18 au 19, je dormais à
poings fermés dans la tranchée assis dans
ma niche, écrasé de fatigue ; quand
tout à coup, au milieu du silence
relatif de cette nuit tragique, d'un
seul tout une fusillade terrible
se déclanche comme une trainée
de poudre sur toute la ligne,
right page
53)
les mitrailleuses se mettent aussi à
cracher à tir rapide à la suite des
cris de "Les boches, les boches !" c'était
une contre-attaque à l'improviste
de l'ennemi qui cherchait à nous
surprendre, je me réveille en sursaut,
saisit fébrilement mon fusil dans
l'ombre, j'ajuste une baïonnette
au bout du canon, j'ouvre ma
cartouchière et je tire, tire, sans rien
voir, dans la direction de l'ennemi.
Mais quelle commotion ! j'en éprouve
une telle émotion que je tremble malgré
moi de tous mes membres comme unefeuille et cependant sans avoir peur ;
c'est nerveux et je ne peux m'empêcher
de claquer des dents : cette alerte en plein
sommeil et cette fusillade terrible dans
la nuit blâfarde et rouge par moment
les fusées éclairantes, sont le diable et son
train, c'est excessivement impressionnant,
avec cette menace imprécise qui plane
dans les ténèbres.- Petit à petit tout
se calme ; l'attaque boche qui a eu lieu
à notre droite a encore été repoussée une
fois.- On s'installe de nouveau dans son
coin pour essayer dormir encore un peu.-
-
left page
52)
à hauteur de poitrine et m'aurait
tué ou fort amoché si je ne m'étais
baissé promptement.- Ces projectiles boches
lancés à la main sont de vrai saleté;
c'est tout simplement une aglomération
d'explosifs et de projectiles divers,
morceaux de verre, clous etc le tout
dans une vielle boîte de singe vide
c'est très drôle, j'en ai vu de non
éclatées et d'abord je n'aurais pas
soupçonné ce que c'était. Pendant
ma faction de 2 heures de temps
d'autres bombes éclatèrent tout
autour de moi e RAYER tandis que j'étais
debout à surveiller la zone dangereuse;
aucune ne m'atteingnit
quoique plusieurs aient éclaté sans
que je les aie vues à temps.-
19 Février 1915 .- Vers minuit de cette
nuit du 18 au 19, je dormais à
poings fermés dans la tranchée assis dans
ma niche, écrasé de fatigue ; quand
tout à coup, au milieu du silence
relatif de cette nuit tragique, d'un
seul tout une fusillade terrible
se déclanche comme une trainée
de poudre sur toute la ligne,
right page
53)
les mitrailleuses se mettent aussi à
cracher à tir rapide à la suite des
cris de "Les boches, les boches !" c'était
une contre-attaque à l'improviste
de l'ennemi qui cherchait à nous
surprendre, je me réveille en sursaut,
saisit fébrilement mon fusil dans
l'ombre, j'ajuste une baïonnette
au bout du canon, j'ouvre ma
cartouchière et je tire, tire, sans rien
voir, dans la direction de l'ennemi.
Mais quelle commotion ! j'en éprouve
une telle émotion que je tremble malgré
moi de tous mes membres comme unefeuille et cependant sans avoir peur ;
c'est nerveux et je ne peux m'empêcher
de claquer des dents : cette alerte en plein
sommeil et cette fusillade terrible dans
la nuit blâfarde et rouge par moment
les fusées éclairantes, sont le diable et son
train, c'est excessivement impressionnant,
avec cette menace imprécise qui plane
dans les ténèbres.- Petit à petit tout
se calme ; l'attaque boche qui a eu lieu
à notre droite a encore été repoussée une
fois.- On s'installe de nouveau dans son
coin pour essayer dormir encore un peu.-
-
left page
52)
à hauteur de poitrine et m'aurait
tué ou fort amoché si je ne m'étais
baissé promptement.- Ces projectiles boches
lancés à la main sont de vrai saleté;
c'est tout simplement une aglomération
d'explosifs et de projectiles divers,
morceaux de verre, clous etc le tout
dans une vielle boîte de singe vide
c'est très drôle, j'en ai vu de non
éclatées et d'abord je n'aurais pas
soupçonné ce que c'était. Pendant
ma faction de 2 heures de temps
d'autres bombes éclatèrent tout
autour de moi e RAYER tandis que j'étais
debout à surveiller la zone dangereuse;
aucune ne m'atteingnit
quoique plusieurs aient éclaté sans
que je les aie vues à temps.-
19 Février 1915 .- Vers minuit de cette
nuit du 18 au 19, je dormais à
poings fermés dans la tranchée assis dans
ma niche, écrasé de fatigue ; quand
tout à coup, au milieu du silence
relatif de cette nuit tragique, d'un
seul tout une fusillade terrible
se déclanche comme une trainée
de poudre sur toute la ligne,
right page
53)
les mitrailleuses se mettent aussi à
cracher à tir rapide à la suite des
cris de "Les boches, les boches !" c'était
une contre-attaque à l'improviste
de l'ennemi qui cherchait à nous
surprendre, je me réveille en sursaut,
saisit fébrilement mon fusil dans
l'ombre, j'ajuste une baïonnette
au bout du canon, j'ouvre ma
cartouchière et je tire, tire, sans rien
voir, dans la direction de l'ennemi.
Mais quelle commotion ! j'en éprouve
une telle émotion que je tremble malgré
moi de tous mes membres comme unefeuille et cependant sans avoir peur ;
c'est nerveux et je ne peux m'empêcher
de claquer des dents : cette alerte en plein
sommeil et cette fusillade terrible dans
la nuit blâfarde et rouge par moment
les fusées éclairantes, sont le diable et son
train, c'est excessivement impressionnant,
avec
Description
Save description- 43.296482||5.369779999999992||
Marseille
- 49.3204789||8.436216999999942||||1
Verdun, Marseille, Spire (Allemagne), Hammelbing, Lituanie
Location(s)
Story location Verdun, Marseille, Spire (Allemagne), Hammelbing, Lituanie
Document location Marseille
- ID
- 9947 / 102439
- Contributor
- Arielle PYARD
Login to edit the languages
- Français
Login to edit the fronts
- Western Front
Login to add keywords
- Medical
- Trench Life
Login to leave a note