1 Num 1030 - "Ma campagne d'Orient 1917-1918" Pierre Roussel., item 14

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24


monter toujours. La route n'est pas mauvaise. Plusieurs

tirailleurs s'arrêtent au grand désappointement des

commandants de compagnie et d'un lieutenant indigène

qui rouspète. Le temps est favorable. Un soleil assez

fort nous ennuie même. Un général passe en auto.

Il s'arrête pour causer avec le commandant. Nous finissons

l'étape vers 16 heures et nous campons sur un bon

terrain en pente douce à proximité de la rivière. Nous

avons de la bonne eau et du bois. Nous préparons une litière

de fougère. Je mange assez bien avec les sous - officiers.

Je n'ai pas encore l'habitude de coucher sur la dure ;

aussi mon sommeil est-il interrompu par le mal aux reins.

Il pleut ; ma capote se mouille, car je dors au bord de la

tente, dans mon escouade. Le commandant se plaint

qu'il y a eu beaucoup de traînards à la première

d'étape. Il espère que la seconde se fera dans de meilleures

conditions


2ème étape : de la rivière au bol (15 km)

Samedi, 20 Janvier

Étape pénible . La route devient mauvaise et,

naturellement, ne cesse de monter. Elle est, en grande partie ravinée

et boueuse. La neige ne tarde pas à tomber. Bientôt

deux hommes de mon escouade s'arrêtent. Le

sergent Ali me donne l'ordre de rester avec eux. Des

lors je demeure, à l'arrière et j'en suis bien aise car

je sui fatigué. Nous faisons des pauses fréquentes, assis

sur le rebord du chemin, malgré les flocons de neige

qui continuent. Farouk, l'ordonnance de l'adjudant-

chef, me prend les sac pour le mettre sur un mulet.

Enfin, après de nombreux arrêts, nous rejoignons le

bataillon campé dans la neige, au col. Quelle folie

de nous faire passer la nuit à 1600 mètres d'altitude,

dans 50 centimètres de neige !! Il paraît qu'on trouve

des emplacements abrités à quelques kilomètres, à la

descente. Peut-être était-il trop tard. On nous ordonne

de couper du bois en prévision de la nuit froide à passer.


25


Dans mon escouade, impossible de faire bouger les hommes

qui paraissent gelés. L'un me répond par des grossièretés

quand je lui commande d'aller au bois, un autre merit

au nez, et tous deux, voyant que je les menace d'une

punition avec motif, se font porter malades. Estimant

que la nuit serait affreuse en cette société, je vais sous

la tente des sous-officiers.                                                  


La nuit du bol de la mort

Nuit du samedi 20 au dimanche 21 Janvier

Nous avons nommé cet endroit : le bol de la mort

parce que nous avons failli périr tous dans cette aventure.

Certes la nuit fut terrible. Sans exagérer on peut dire que

nous avons été en danger. C'est la deuxième fois que la

mort plana sur nos têtes.                                                      

Le caporal fourrier rentre en disant qu'il y a 7 degrés

au-dessous de zéro. Il était alors 17 heures 30 à peu

près. On commence à faire du feu. On décide de veiller

toute la nuit car le sommeil nous serait peut-être

fatal. Il neige et le vent souffle. L'obscurité vient

rapidement. La silence règne partout. Il fait relativement

bon sous la tente, près du feu. Le sol est débarrassé

de toute trace de neige grâce, au dénouement du

caporal fourrier qui s'est appuyé cette corvée. Le souper

est vite consommé puisqu'il n'y a rien, et depuis le

matin on a marché l'estomac vide. On fait du

café, puis du vin chaud, et chacun raconte son histoire.

D'abord j'ai une mauvaise place, tout le monde

ne pouvant être près du feu, car l'espace est restreint

sous ces tentes portatives. Je me trouve derrière le sergent-

major et le caporal fourrier S . . . qui n'est pas de la 3ème

6ie et qui vient d'apporter un bidon de gnole ( eau-de-vie ).

Je me trouve donc en seconde ligne, assis sur un sac

de haricots. Le feu ne me réchauffe pas beaucoup et je sens

le vent glacial pénétrant par la fente des toiles mal ajustées.

Un peu de neige couvre les bidons et les musettes

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monter toujours. La route n'est pas mauvaise. Plusieurs

tirailleurs s'arrêtent au grand désappointement des

commandants de compagnie et d'un lieutenant indigène

qui rouspète. Le temps est favorable. Un soleil assez

fort nous ennuie même. Un général passe en auto.

Il s'arrête pour causer avec le commandant. Nous finissons

l'étape vers 16 heures et nous campons sur un bon

terrain en pente douce à proximité de la rivière. Nous

avons de la bonne eau et du bois. Nous préparons une litière

de fougère. Je mange assez bien avec les sous - officiers.

Je n'ai pas encore l'habitude de coucher sur la dure ;

aussi mon sommeil est-il interrompu par le mal aux reins.

Il pleut ; ma capote se mouille, car je dors au bord de la

tente, dans mon escouade. Le commandant se plaint

qu'il y a eu beaucoup de traînards à la première

d'étape. Il espère que la seconde se fera dans de meilleures

conditions


2ème étape : de la rivière au bol (15 km)

Samedi, 20 Janvier

Étape pénible . La route devient mauvaise et,

naturellement, ne cesse de monter. Elle est, en grande partie ravinée

et boueuse. La neige ne tarde pas à tomber. Bientôt

deux hommes de mon escouade s'arrêtent. Le

sergent Ali me donne l'ordre de rester avec eux. Des

lors je demeure, à l'arrière et j'en suis bien aise car

je sui fatigué. Nous faisons des pauses fréquentes, assis

sur le rebord du chemin, malgré les flocons de neige

qui continuent. Farouk, l'ordonnance de l'adjudant-

chef, me prend les sac pour le mettre sur un mulet.

Enfin, après de nombreux arrêts, nous rejoignons le

bataillon campé dans la neige, au col. Quelle folie

de nous faire passer la nuit à 1600 mètres d'altitude,

dans 50 centimètres de neige !! Il paraît qu'on trouve

des emplacements abrités à quelques kilomètres, à la

descente. Peut-être était-il trop tard. On nous ordonne

de couper du bois en prévision de la nuit froide à passer.


25


Dans mon escouade, impossible de faire bouger les hommes

qui paraissent gelés. L'un me répond par des grossièretés

quand je lui commande d'aller au bois, un autre merit

au nez, et tous deux, voyant que je les menace d'une

punition avec motif, se font porter malades. Estimant

que la nuit serait affreuse en cette société, je vais sous

la tente des sous-officiers.                                                  


La nuit du bol de la mort

Nuit du samedi 20 au dimanche 21 Janvier

Nous avons nommé cet endroit : le bol de la mort

parce que nous avons failli périr tous dans cette aventure.

Certes la nuit fut terrible. Sans exagérer on peut dire que

nous avons été en danger. C'est la deuxième fois que la

mort plana sur nos têtes.                                                      

Le caporal fourrier rentre en disant qu'il y a 7 degrés

au-dessous de zéro. Il était alors 17 heures 30 à peu

près. On commence à faire du feu. On décide de veiller

toute la nuit car le sommeil nous serait peut-être

fatal. Il neige et le vent souffle. L'obscurité vient

rapidement. La silence règne partout. Il fait relativement

bon sous la tente, près du feu. Le sol est débarrassé

de toute trace de neige grâce, au dénouement du

caporal fourrier qui s'est appuyé cette corvée. Le souper

est vite consommé puisqu'il n'y a rien, et depuis le

matin on a marché l'estomac vide. On fait du

café, puis du vin chaud, et chacun raconte son histoire.

D'abord j'ai une mauvaise place, tout le monde

ne pouvant être près du feu, car l'espace est restreint

sous ces tentes portatives. Je me trouve derrière le sergent-

major et le caporal fourrier S . . . qui n'est pas de la 3ème

6ie et qui vient d'apporter un bidon de gnole ( eau-de-vie ).

Je me trouve donc en seconde ligne, assis sur un sac

de haricots. Le feu ne me réchauffe pas beaucoup et je sens

le vent glacial pénétrant par la fente des toiles mal ajustées.

Un peu de neige couvre les bidons et les musettes


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  • November 28, 2018 12:37:21 Paraskevas Dimitropoulos

    24


    monter toujours. La route n'est pas mauvaise. Plusieurs

    tirailleurs s'arrêtent au grand désappointement des

    commandants de compagnie et d'un lieutenant indigène

    qui rouspète. Le temps est favorable. Un soleil assez

    fort nous ennuie même. Un général passe en auto.

    Il s'arrête pour causer avec le commandant. Nous finissons

    l'étape vers 16 heures et nous campons sur un bon

    terrain en pente douce à proximité de la rivière. Nous

    avons de la bonne eau et du bois. Nous préparons une litière

    de fougère. Je mange assez bien avec les sous - officiers.

    Je n'ai pas encore l'habitude de coucher sur la dure ;

    aussi mon sommeil est-il interrompu par le mal aux reins.

    Il pleut ; ma capote se mouille, car je dors au bord de la

    tente, dans mon escouade. Le commandant se plaint

    qu'il y a eu beaucoup de traînards à la première

    d'étape. Il espère que la seconde se fera dans de meilleures

    conditions


    2ème étape : de la rivière au bol (15 km)

    Samedi, 20 Janvier

    Étape pénible . La route devient mauvaise et,

    naturellement, ne cesse de monter. Elle est, en grande partie ravinée

    et boueuse. La neige ne tarde pas à tomber. Bientôt

    deux hommes de mon escouade s'arrêtent. Le

    sergent Ali me donne l'ordre de rester avec eux. Des

    lors je demeure, à l'arrière et j'en suis bien aise car

    je sui fatigué. Nous faisons des pauses fréquentes, assis

    sur le rebord du chemin, malgré les flocons de neige

    qui continuent. Farouk, l'ordonnance de l'adjudant-

    chef, me prend les sac pour le mettre sur un mulet.

    Enfin, après de nombreux arrêts, nous rejoignons le

    bataillon campé dans la neige, au col. Quelle folie

    de nous faire passer la nuit à 1600 mètres d'altitude,

    dans 50 centimètres de neige !! Il paraît qu'on trouve

    des emplacements abrités à quelques kilomètres, à la

    descente. Peut-être était-il trop tard. On nous ordonne

    de couper du bois en prévision de la nuit froide à passer.


    25


    Dans mon escouade, impossible de faire bouger les hommes

    qui paraissent gelés. L'un me répond par des grossièretés

    quand je lui commande d'aller au bois, un autre merit

    au nez, et tous deux, voyant que je les menace d'une

    punition avec motif, se font porter malades. Estimant

    que la nuit serait affreuse en cette société, je vais sous

    la tente des sous-officiers.                                                  


    La nuit du bol de la mort

    Nuit du samedi 20 au dimanche 21 Janvier

    Nous avons nommé cet endroit : le bol de la mort

    parce que nous avons failli périr tous dans cette aventure.

    Certes la nuit fut terrible. Sans exagérer on peut dire que

    nous avons été en danger. C'est la deuxième fois que la

    mort plana sur nos têtes.                                                      

    Le caporal fourrier rentre en disant qu'il y a 7 degrés

    au-dessous de zéro. Il était alors 17 heures 30 à peu

    près. On commence à faire du feu. On décide de veiller

    toute la nuit car le sommeil nous serait peut-être

    fatal. Il neige et le vent souffle. L'obscurité vient

    rapidement. La silence règne partout. Il fait relativement

    bon sous la tente, près du feu. Le sol est débarrassé

    de toute trace de neige grâce, au dénouement du

    caporal fourrier qui s'est appuyé cette corvée. Le souper

    est vite consommé puisqu'il n'y a rien, et depuis le

    matin on a marché l'estomac vide. On fait du

    café, puis du vin chaud, et chacun raconte son histoire.

    D'abord j'ai une mauvaise place, tout le monde

    ne pouvant être près du feu, car l'espace est restreint

    sous ces tentes portatives. Je me trouve derrière le sergent-

    major et le caporal fourrier S . . . qui n'est pas de la 3ème

    6ie et qui vient d'apporter un bidon de gnole ( eau-de-vie ).

    Je me trouve donc en seconde ligne, assis sur un sac

    de haricots. Le feu ne me réchauffe pas beaucoup et je sens

    le vent glacial pénétrant par la fente des toiles mal ajustées.

    Un peu de neige couvre les bidons et les musettes

  • November 28, 2018 12:33:33 Paraskevas Dimitropoulos

    24


    monter toujours. La route n'est pas mauvaise. Plusieurs

    tirailleurs s'arrêtent au grand désappointement des

    commandants de compagnie et d'un lieutenant indigène

    qui rouspète. Le temps est favorable. Un soleil assez

    fort nous ennuie même. Un général passe en auto.

    Il s'arrête pour causer avec le commandant. Nous finissons

    l'étape vers 16 heures et nous campons sur un bon

    terrain en pente douce à proximité de la rivière. Nous

    avons de la bonne eau et du bois. Nous préparons une litière

    de fougère. Je mange assez bien avec les sous - officiers.

    Je n'ai pas encore l'habitude de coucher sur la dure ;

    aussi mon sommeil est-il interrompu par le mal aux reins.

    Il pleut ; ma capote se mouille, car je dors au bord de la

    tente, dans mon escouade. Le commandant se plaint

    qu'il y a eu beaucoup de traînards à la première

    d'étape. Il espère que la seconde se fera dans de meilleures

    conditions


    2ème étape : de la rivière au bol (15 km)

    Samedi, 20 Janvier

    Étape pénible . La route devient mauvaise et,

    naturellement, ne cesse de monter. Elle est, en grande partie ravinée

    et boueuse. La neige ne tarde pas à tomber. Bientôt

    deux hommes de mon escouade s'arrêtent. Le

    sergent Ali me donne l'ordre de rester avec eux. Des

    lors je demeure, à l'arrière et j'en suis bien aise car

    je sui fatigué. Nous faisons des pauses fréquentes, assis

    sur le rebord du chemin, malgré les flocons de neige

    qui continuent. Farouk, l'ordonnance de l'adjudant-

    chef, me prend les sac pour le mettre sur un mulet.

    Enfin, après de nombreux arrêts, nous rejoignons le

    bataillon campé dans la neige, au col. Quelle folie

    de nous faire passer la nuit à 1600 mètres d'altitude,

    dans 50 centimètres de neige !! Il paraît qu'on trouve

    des emplacements abrités à quelques kilomètres, à la

    descente. Peut-être était-il trop tard. On nous ordonne

    de couper du bois en prévision de la nuit froide à passer.


    25


    Dans mon escouade, impossible de faire bouger les hommes

    qui paraissent gelés. L'un me répond par des grossièretés

    quand je lui commande d'aller au bois, un autre merit

    au nez, et tous deux, voyant que je les menace d'une

    punition avec motif, se font porter malades. Estimant

    que la nuit serait affreuse en cette société, je vais sous

    la tente des sous-officiers.                                                  


    La nuit du bol de la mort

    Nuit du samedi 20 au dimanche 21 Janvier

    Nous avons nommé cet endroit : le bol de la mort

    parce que nous avons failli périr tous dans cette aventure.

    Certes la nuit fut terrible. Sans exagérer on peut dire que

    nous avons été en danger. C'est la deuxième fois que la

    mort plana sur nos têtes.                                                      

    Le caporal fourrier rentre en disant qu'il y a 7 degrés

    au-dessous de zéro. Il était alors 17 heures 30 à peu

    près. On commence à faire du feu. On décide de veiller

    toute la nuit car le sommeil nous serait peut-être

    fatal. Il neige et le vent souffle. L'obscurité vient

    rapidement. La silence règne partout. Il fait relativement

    bon sous la tente, près du feu. Le sol est débarrassé

    de toute trace de neige grâce, au dénouement du

    caporal fourrier qui s'est appuyé cette corvée. Le souper

    est vite consommé puisqu'il n'y a rien, et depuis le

    matin on a marché l'estomac vide.


  • November 28, 2018 12:24:29 Paraskevas Dimitropoulos

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    monter toujours. La route n'est pas mauvaise. Plusieurs

    tirailleurs s'arrêtent au grand désappointement des

    commandants de compagnie et d'un lieutenant indigène

    qui rouspète. Le temps est favorable. Un soleil assez

    fort nous ennuie même. Un général passe en auto.

    Il s'arrête pour causer avec le commandant. Nous finissons

    l'étape vers 16 heures et nous campons sur un bon

    terrain en pente douce à proximité de la rivière. Nous

    avons de la bonne eau et du bois. Nous préparons une litière

    de fougère. Je mange assez bien avec les sous - officiers.

    Je n'ai pas encore l'habitude de coucher sur la dure ;

    aussi mon sommeil est-il interrompu par le mal aux reins.

    Il pleut ; ma capote se mouille, car je dors au bord de la

    tente, dans mon escouade. Le commandant se plaint

    qu'il y a eu beaucoup de traînards à la première

    d'étape. Il espère que la seconde se fera dans de meilleures

    conditions


    2ème étape : de la rivière au bol (15 km)

    Samedi, 20 Janvier

    Étape pénible . La route devient mauvaise et,

    naturellement, ne cesse de monter. Elle est, en grande partie ravinée

    et boueuse. La neige ne tarde pas à tomber. Bientôt

    deux hommes de mon escouade s'arrêtent. Le

    sergent Ali me donne l'ordre de rester avec eux. Des

    lors je demeure, à l'arrière et j'en suis bien aise car

    je sui fatigué. Nous faisons des pauses fréquentes, assis

    sur le rebord du chemin, malgré les flocons de neige

    qui continuent. Farouk, l'ordonnance de l'adjudant-

    chef, me prend les sac pour le mettre sur un mulet.

    Enfin, après de nombreux arrêts, nous rejoignons le

    bataillon campé dans la neige, au col. Quelle folie

    de nous faire passer la nuit à 1600 mètres d'altitude,

    dans 50 centimètres de neige !! Il paraît qu'on trouve

    des emplacements abrités à quelques kilomètres, à la

    descente. Peut-être était-il trop tard. On nous ordonne

    de couper du bois en prévision de la nuit froide à passer.


  • November 28, 2018 12:22:20 Paraskevas Dimitropoulos

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    monter toujours. La route n'est pas mauvaise. Plusieurs

    tirailleurs s'arrêtent au grand désappointement des

    commandants de compagnie et d'un lieutenant indigène

    qui rouspète. Le temps est favorable. Un soleil assez

    fort nous ennuie même. Un général passe en auto.

    Il s'arrête pour causer avec le commandant. Nous finissons

    l'étape vers 16 heures et nous campons sur un bon

    terrain en pente douce à proximité de la rivière. Nous

    avons de la bonne eau et du bois. Nous préparons une litière

    de fougère. Je mange assez bien avec les sous - officiers.

    Je n'ai pas encore l'habitude de coucher sur la dure ;

    aussi mon sommeil est-il interrompu par le mal aux reins.

    Il pleut ; ma capote se mouille, car je dors au bord de la

    tente, dans mon escouade. Le commandant se plaint

    qu'il y a eu beaucoup de traînards à la première

    d'étape. Il espère que la seconde se fera dans de meilleures

    conditions


    2ème étape : de la rivière au bol (15 km)

    Samedi, 20 Janvier

    Étape pénible . La route devient mauvaise et,

    naturellement, ne cesse de monter. Elle est, en grande partie ravinée

    et boueuse. La neige ne tarde pas à tomber. Bientôt

    deux hommes de mon escouade s'arrêtent. Le

    sergent Ali me donne l'ordre de rester avec eux. Des

    lors je demeure, à l'arrière et j'en suis bien aise car

    je sui fatigué. Nous faisons des pauses fréquentes, assis

    sur le rebord du chemin, malgré les flocons de neige

    qui continuent. Farouk, l'ordonnance de l'adjudant-

    chef, me prend les sac pour le mettre sur un mulet.


  • November 28, 2018 12:17:48 Paraskevas Dimitropoulos

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    monter toujours. La route n'est pas mauvaise. Plusieurs

    tirailleurs s'arrêtent au grand désappointement des

    commandants de compagnie et d'un lieutenant indigène

    qui rouspète. Le temps est favorable. Un soleil assez

    fort nous ennuie même. Un général passe en auto.

    Il s'arrête pour causer avec le commandant. Nous finissons

    l'étape vers 16 heures et nous campons sur un bon

    terrain en pente douce à proximité de la rivière. Nous

    avons de la bonne eau et du bois. Nous préparons une litière

    de fougère. Je mange assez bien avec les sous - officiers.

    Je n'ai pas encore l'habitude de coucher sur la dure ;

    aussi mon sommeil est-il interrompu par le mal aux reins.

    Il pleut ; ma capote se mouille, car je dors au bord de la

    tente, dans mon escouade. Le commandant se plaint

    qu'il y a eu beaucoup de traînards à la première

    d'étape. Il espère que la seconde se fera dans de meilleures

    conditions


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21713 / 255804
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Archives départementales de la Drôme
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


January 19, 1917 – January 21, 1917
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