1 Num 1030 - "Ma campagne d'Orient 1917-1918" Pierre Roussel., item 8
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
Au sujet du départ on nous dit que ce serait pour le 5
Janvier.
Lundi, 18 Décembre
Hier, dimanche, je suis resté au bureau jusqu'à 17
heures. J'ai écrit (I); j'ai cousu les boutons à ma capote,
à ma vareuse; j'ai raccommodé mes bretelles; j'ai
____________
(I) C'est-à-dire j'ai fait de la correspondance.
cousu des écussons sur les cols de la capote et de la veste.
Ce sont des petits morceaux de drap avec le chiffre 8, car
nous appartenons au 8ème Régiment de Tirailleurs indigènes.
Puis je suis sorti. Dans la foule il y a surtout des
militaires, des Serbes en quantité. Deux musiques ont joué:
celle du 125ème de Ligne et celle des Serbes. J'ai acheté
des cartes postales, une chaîne de montre pour 35 sous.
Après souper, nous sommes rentrés nous coucher. J'avais
une permission de minuit, je n'en ai pas profité.
Les journaux ne disent plus rien des pourparlers de paix.
On ne donnera pas de permissions pour les fêtes car nous
sommes toujours sensés partir au premier signal. La
vie continue sans changement : beaucoup de travail.
On s'y habitue comme de coucher sur la paille.
Mardi, 19 Décembre
Notre ours de capitaine s'est montré charmant hier
soir. Nous étions attablés, D... et moi, au café de l'hôtel
où mangent nos officiers. Il s'est assis avec nous à la
terrasse et nous a payé une seconde anisette. Il nous
a serré la main en nous quittant. C'est un beau
geste de la part d'un officier.
Au sujet du départ, tous les bruits courent. Un
jour, nous sommes contents parce qu'on nous assure
que nous irons au Maroc ou dans le sud Tunisien;
une autre fois on nous glace en nous disant que le
départ est proche pour Salonique et que les sous marins
infestent la Méditerranée. On ne sait rien de certain.
Mon ami Mateo m'a écrit d'Oran que son voisin
de la rue Marion, M. Testault, brigadier du Train
est mourant à l'hôpital militaire. Pauvre homme!
Samedi, 23 Décembre
Le qui nous fait plaisir, c'est que nous serons en
Orient au plus tôt dans les premiers jours de Janvier.
Nous n'aurons que deux mois d'hiver (I). Il faut bien
espérer que l'hiver prochain nous le passerons chez nous (2).
_________________________________
(I) Je me trompais. L'hiver est tardif dans la partie montagneuse
de la Macédoine que nous allions occuper.
(2) Hélas! L'hiver suivant le Bataillon était en Albanie pour
combattre.
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
Au sujet du départ on nous dit que ce serait pour le 5
Janvier.
Lundi, 18 Décembre
Hier, dimanche, je suis resté au bureau jusqu'à 17
heures. J'ai écrit (I); j'ai cousu les boutons à ma capote,
à ma vareuse; j'ai raccommodé mes bretelles; j'ai
____________
(I) C'est-à-dire j'ai fait de la correspondance.
cousu des écussons sur les cols de la capote et de la veste.
Ce sont des petits morceaux de drap avec le chiffre 8, car
nous appartenons au 8ème Régiment de Tirailleurs indigènes.
Puis je suis sorti. Dans la foule il y a surtout des
militaires, des Serbes en quantité. Deux musiques ont joué:
celle du 125ème de Ligne et celle des Serbes. J'ai acheté
des cartes postales, une chaîne de montre pour 35 sous.
Après souper, nous sommes rentrés nous coucher. J'avais
une permission de minuit, je n'en ai pas profité.
Les journaux ne disent plus rien des pourparlers de paix.
On ne donnera pas de permissions pour les fêtes car nous
sommes toujours sensés partir au premier signal. La
vie continue sans changement : beaucoup de travail.
On s'y habitue comme de coucher sur la paille.
Mardi, 19 Décembre
Notre ours de capitaine s'est montré charmant hier
soir. Nous étions attablés, D... et moi, au café de l'hôtel
où mangent nos officiers. Il s'est assis avec nous à la
terrasse et nous a payé une seconde anisette. Il nous
a serré la main en nous quittant. C'est un beau
geste de la part d'un officier.
Au sujet du départ, tous les bruits courent. Un
jour, nous sommes contents parce qu'on nous assure
que nous irons au Maroc ou dans le sud Tunisien;
une autre fois on nous glace en nous disant que le
départ est proche pour Salonique et que les sous marins
infestent la Méditerranée. On ne sait rien de certain.
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
Au sujet du départ on nous dit que ce serait pour le 5
Janvier.
Lundi, 18 Décembre
Hier, dimanche, je suis resté au bureau jusqu'à 17
heures. J'ai écrit (I); j'ai cousu les boutons à ma capote,
à ma vareuse; j'ai raccommodé mes bretelles; j'ai
____________
(I) C'est-à-dire j'ai fait de la correspondance.
cousu des écussons sur les cols de la capote et de la veste.
Ce sont des petits morceaux de drap avec le chiffre 8, car
nous appartenons au 8ème Régiment de Tirailleurs indigènes.
Puis je suis sorti. Dans la foule il y a surtout des
militaires, des Serbes en quantité. Deux musiques ont joué:
celle du 125ème de Ligne et celle des Serbes. J'ai acheté
des cartes postales, une chaîne de montre pour 35 sous.
Après souper, nous sommes rentrés nous coucher. J'avais
une permission de minuit, je n'en ai pas profité.
Les journaux ne disent plus rien des pourparlers de paix.
On ne donnera pas de permissions pour les fêtes car nous
sommes toujours sensés partir au premier signal. La
vie continue sans changement : beaucoup de travail.
On s'y habitue comme de coucher sur la paille.
Mardi, 19 Décembre
Notre ours de capitaine s'est montré charmant hier
soir. Nous étions attablés, D... et moi, au café de l'hôtel
où mangent nos officiers. Il s'est assis avec nous à la
terrasse et nous a payé une seconde anisette. Il nous
a serré la main en nous quittant. C'est un beau
geste de la part d'un officier.
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
Au sujet du départ on nous dit que ce serait pour le 5
Janvier.
Lundi, 18 Décembre
Hier, dimanche, je suis resté au bureau jusqu'à 17
heures. J'ai écrit (I); j'ai cousu les boutons à ma capote,
à ma vareuse; j'ai raccommodé mes bretelles; j'ai
____________
(I) C'est-à-dire j'ai fait de la correspondance.
cousu des écussons sur les cols de la capote et de la veste.
Ce sont des petits morceaux de drap avec le chiffre 8, car
nous appartenons au 8ème Régiment de Tirailleurs indigènes.
Puis je suis sorti. Dans la foule il y a surtout des
militaires, des Serbes en quantité. Deux musiques ont joué:
celle du 125ème de Ligne et celle des Serbes. J'ai acheté
des cartes postales, une chaîne de montre pour 35 sous.
Après souper, nous sommes rentrés nous coucher. J'avais
une permission de minuit, je n'en ai pas profité.
Les journaux ne disent plus rien des pourparlers de paix.
On ne donnera pas de permissions pour les fêtes car nous
sommes toujours sensés partir au premier signal. La
vie continue sans changement : beaucoup de travail.
On s'y habitue comme de coucher sur la paille.
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
Au sujet du départ on nous dit que ce serait pour le 5
Janvier.
Lundi, 18 Décembre
Hier, dimanche, je suis resté au bureau jusqu'à 17
heures. J'ai écrit (I); j'ai cousu les boutons à ma capote,
à ma vareuse; j'ai raccommodé mes bretelles; j'ai
____________
(I) C'est-à-dire j'ai fait de la correspondance.
cousu des écussons sur les cols de la capote et de la veste.
Ce sont des petits morceaux de drap avec le chiffre 8, car
nous appartenons au 8ème Régiment de Tirailleurs indigènes.
Puis je suis sorti. Dans la foule il y a surtout des
militaires, des Serbes en quantité. Deux musiques ont joué:
celle du 125ème de Ligne et celle des Serbes. J'ai acheté
des cartes postales, une chaîne de montre pour 35 sous.
Après souper, nous sommes rentrés nous coucher. J'avais
une permission de minuit, je n'en ai pas profité.
Les journaux ne disent plus rien des pourparlers de paix.
On ne donnera pas de permissions pour les fêtes car nous
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12
permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
Au sujet du départ on nous dit que ce serait pour le 5
Janvier.
Lundi, 18 Décembre
Hier, dimanche, je suis resté au bureau jusqu'à 17
heures. J'ai écrit (I); j'ai cousu les boutons à ma capote,
à ma vareuse; j'ai raccommodé mes bretelles; j'ai
____________
(I) C'est-à-dire j'ai fait de la correspondance.
cousu des écussons sur les cols de la capote et de la veste.
Ce sont des petits morceaux de drap avec le chiffre 8, car
nous appartenons au 8ème Régiment de Tirailleurs indigènes.
Puis je suis sorti. Dans la foule il y a surtout des
militaires, des Serbes en quantité. Deux musiques ont joué:
celle du 125ème de Ligne et celle des Serbes. J'ai acheté
des cartes postales, une chaîne de montre pour 35 sous.
Après souper, nous sommes rentrés nous coucher. J'avais
une permission de minuit, je n'en ai pas profité.
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
Au sujet du départ on nous dit que ce serait pour le 5
Janvier.
Lundi, 18 Décembre
Hier, dimanche, je suis resté au bureau jusqu'à 17
heures. J'ai écrit (I); j'ai cousu les boutons à ma capote,
à ma vareuse; j'ai raccommodé mes bretelles; j'ai
____________
(I) C'est-à-dire j'ai fait de la correspondance.
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
Au sujet du départ on nous dit que ce serait pour le 5
Janvier.
Lundi, 18 Décembre
Hier, dimanche, je suis resté au bureau jusqu'à 17
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
qu'il me croyait, et il réduisit la peine à 2 jours de
consigne (que je n'ai pas faits). Le sergent fourrier M... n'a
pas voulu les inscrire sur mon livret matricule. Au
régiment, le travail et le dénouement ne sont guère appréciés.
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permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'était pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
avoir des témoignages. Il me répondit que c'était fini,
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12
permettre aux cyclistes de ranger leurs machines. Les
étoffes sont bon marché ainsi que les dentelles.
Jeudi, 14 Décembre
Nous avons eu de la pluie, mais elle n'a pas duré.
Le soleil brille de nouveau dans un ciel très bleu.
Dans les journaux il a été question de propositions
de paix. A mon avis la guerre va continuer plus terrible.
Les Allemands poseront des conditions inacceptables.
Samedi, 16 Décemre
J'ai encore ramassé 8 jours de prison. Avec mon capitaine,
c'est le tarif. Tous les soirs, à 18 heures, je vais
à l'hôtel communiquer le rapport au capitaine et
au lieutenant. Le dernier, pour ne pas me faire pauser,
me dit dernièrement d'écrire sur un papier le
service du lendemain et de le remettre à la patronne
du restaurant. Hier soir j'ai laissé ma feuille sur
le petit bureau de la Laisse en avertissant la patronne
en présence du garçon de table. Le matin le lieutenant
n'etait pas à la revue et donna comme motif qu'il
n'en savait rien, qu'on ne lui avait rien remis. Le
capitaine m'a d'abord infligé 8 jours de prison. Naturellement
j'ai rouspété comme un diable. Le lieutenant ne
nie pas ma présence au restaurant, il dit simplement
n'avoir pas eu mon billet. J'ai demandé alors au
capitaine de me faire accompagner par un sergent pour
Description
Save description- 40.6400629||22.9444191||
Salonique - Macédoine
- 41.3275459||19.8186982||
Albanie
- 31.791702||-7.09262||
Maroc
- 30.589960241945302||9.71485838437502||
Tunisie (sud)
- 36.700987||3.0595069999999396||||1
Location(s)
Story location
Document location Salonique - Macédoine
-
Additional document location Albanie
-
Additional document location Maroc
-
Additional document location Tunisie (sud)
- ID
- 21713 / 255798
- Contributor
- Archives départementales de la Drôme
December 13, 1916 – December 23, 1916
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- Français
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- Balkans
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- Remembrance
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