1 Num 1030 - "Ma campagne d'Orient 1917-1918" Pierre Roussel., item 7
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vont quitter Oran. Mon ancienne compagnie, à peine
rentrée de Mers-El-Kébir, a filé sur Constantine. Ce
qui me rassure, c'est que nos tirailleurs et nos
officiers indigènes sont inaptes. Notre capitaine est
vieux.
On dit parfois que la journée est longue. Pour nous
elle passe rapidement, et la nuit me paraît la durée
de quelques minutes. Quand je me réveille vers
semble qu'une autre nuit commence. On est si bien
couché quand on court du matin a soir à droite et
à gauche! A 6 heures, à peine le réveil sonné, les
sergents rentrent au bureau pour faire le bulletin d'appel.
Je les aide. Les absents sont nombreux. On ne me
donne pas d'éclairage. Je fournis la bougie et je supporte
bien des choses. Si je me plaignais on me
répondrait de rejoindre mon escouade, ce qui serait
affreux. Alors il faudrait faire l'exercise et des
marches pénibles. A peine levé je dois me débrouiller à
débarrasser le bureau de la paillasse et des couvertures. Puis
je monte en vitesse prendre mon café à l'escouade,
où chacun trempe son quart dans le bidon. Il ne
faut penser à rien, fermer les yeux et avaler son
"caoua". Je descends vite et me voici attelé à la
besogne jusqu'à 11 heures. Les autres vont déjeuner;
moi, je dois d'abord porter le rapport au capitaine
et au lieutenant à leur hôtel. Le vieux est toujours
grognon. Je suis au restaurant à midi. C'est grâce
à cette course que je peux déjeuner dehors. Le repas
terminé de suite au bureau où je reste jusqu'à 18
heures. Les camarades vont se promener tandis que je
retourne chez les officiers faire lire le cahier et signer
les pièces. Je soupe au restaurant à 19 heures et je rentre
me coucher. Malgré cette vie de travail presque sans
répit, je m'estime très heureux quand je songe à ce
que je souffrirais dans l'escouade.
Il y a ici des choses que je n'ai pas encore vues
ailleurs, par exemple des marchands de gâteaux à
bicyclette, des cadres en bois à la terrasse des cafés pour
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Avant le départ. Tirailleur à Bizerte.
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vont quitter Oran. Mon ancienne compagnie, à peine
rentrée de Mers-El-Kébir, a filé sur Constantine. Ce
qui me rassure, c'est que nos tirailleurs et nos
officiers indigènes sont inaptes. Notre capitaine est
vieux.
On dit parfois que la journée est longue. Pour nous
elle passe rapidement, et la nuit me paraît la durée
de quelques minutes. Quand je me réveille vers
semble qu'une autre nuit commence. On est si bien
couché quand on court du matin a soir à droite et
à gauche! A 6 heures, à peine le réveil sonné, les
sergents rentrent au bureau pour faire le bulletin d'appel.
Je les aide. Les absents sont nombreux. On ne me
donne pas d'éclairage. Je fournis la bougie et je supporte
bien des choses. Si je me plaignais on me
répondrait de rejoindre mon escouade, ce qui serait
affreux. Alors il faudrait faire l'exercise et des
marches pénibles. A peine levé je dois me débrouiller à
débarrasser le bureau de la paillasse et des couvertures. Puis
je monte en vitesse prendre mon café à l'escouade,
où chacun trempe son quart dans le bidon. Il ne
faut penser à rien, fermer les yeux et avaler son
"caoua". Je descends vite et me voici attelé à la
besogne jusqu'à 11 heures. Les autres vont déjeuner;
moi, je dois d'abord porter le rapport au capitaine
et au lieutenant à leur hôtel. Le vieux est toujours
grognon. Je suis au restaurant à midi. C'est grâce
à cette course que je peux déjeuner dehors. Le repas
terminé de suite au bureau où je reste jusqu'à 18
heures. Les camarades vont se promener tandis que je
retourne chez les officiers faire lire le cahier et signer
les pièces. Je soupe au restaurant à 19 heures et je rentre
me coucher. Malgré cette vie de travail presque sans
répit, je m'estime très heureux quand je songe à ce
que je souffrirais dans l'escouade.
Il y a ici des choses que je n'ai pas encore vues
ailleurs, par exemple des marchands de gâteaux à
bicyclette, des cadres en bois à la terrasse des cafés pour
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vont quitter Oran. Mon ancienne compagnie, à peine
rentrée de Mers-El-Kébir, a filé sur Constantine. Ce
qui me rassure, c'est que nos tirailleurs et nos
officiers indigènes sont inaptes. Notre capitaine est
vieux.
On dit parfois que la journée est longue. Pour nous
elle passe rapidement, et la nuit me paraît la durée
de quelques minutes. Quand je me réveille vers
semble qu'une autre nuit commence. On est si bien
couché quand on court du matin a soir à droite et
à gauche! A 6 heures, à peine le réveil sonné, les
sergents rentrent au bureau pour faire le bulletin d'appel.
Je les aide. Les absents sont nombreux. On ne me
donne pas d'éclairage. Je fournis la bougie et je supporte
bien des choses. Si je me plaignais on me
répondrait de rejoindre mon escouade, ce qui serait
affreux. Alors il faudrait faire l'exercise et des
marches pénibles. A peine levé je dois me débrouiller à
débarrasser le bureau de la paillasse et des couvertures. Puis
je monte en vitesse prendre mon café à l'escouade,
où chacun trempe son quart dans le bidon. Il ne
faut penser à rien, fermer les yeux et avaler son
"caoua". Je descends vite et me voici attelé à la
besogne jusqu'à 11 heures. Les autres vont déjeuner;
moi, je dois d'abord porter le rapport au capitaine
et au lieutenant à leur hôtel. Le vieux est toujours
grognon. Je suis au restaurant à midi. C'est grâce
à cette course que je peux déjeuner dehors. Le repas
terminé de suite au bureau où je reste jusqu'à 18
heures. Les camarades vont se promener tandis que je
retourne chez les officiers faire lire le cahier et signer
les pièces. Je soupe au restaurant à 19 heures et je rentre
me coucher. Malgré cette vie de travail presque sans
répit, je m'estime très heureux quand je songe à ce
que je souffrirais dans l'escouade.
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vont quitter Oran. Mon ancienne compagnie, à peine
rentrée de Mers-El-Kébir, a filé sur Constantine. Ce
qui me rassure, c'est que nos tirailleurs et nos
officiers indigènes sont inaptes. Notre capitaine est
vieux.
On dit parfois que la journée est longue. Pour nous
elle passe rapidement, et la nuit me paraît la durée
de quelques minutes. Quand je me réveille vers
semble qu'une autre nuit commence. On est si bien
couché quand on court du matin a soir à droite et
à gauche! A 6 heures, à peine le réveil sonné, les
sergents rentrent au bureau pour faire le bulletin d'appel.
Je les aide. Les absents sont nombreux. On ne me
donne pas d'éclairage. Je fournis la bougie et je supporte
bien des choses. Si je me plaignais on me
répondrait de rejoindre mon escouade, ce qui serait
affreux. Alors il faudrait faire l'exercise et des
marches pénibles. A peine levé je dois me débrouiller à
débarrasser le bureau de la paillasse et des couvertures. Puis
je monte en vitesse prendre mon café à l'escouade,
où chacun trempe son quart dans le bidon. Il ne
faut penser à rien, fermer les yeux et avaler son
"caoua". Je descends vite et me voici attelé à la
besogne jusqu'à 11 heures. Les autres vont déjeuner;
moi, je dois d'abord porter le rapport au capitaine
et au lieutenant à leur hôtel. Le vieux est toujours
grognon. Je suis au restaurant à midi. C'est grâce
à cette course que je peux déjeuner dehors. Le repas
terminé de suite au bureau où je reste jusqu'à 18
heures.
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vont quitter Oran. Mon ancienne compagnie, à peine
rentrée de Mers-El-Kébir, a filé sur Constantine. Ce
qui me rassure, c'est que nos tirailleurs et nos
officiers indigènes sont inaptes. Notre capitaine est
vieux.
On dit parfois que la journée est longue. Pour nous
elle passe rapidement, et la nuit me paraît la durée
de quelques minutes. Quand je me réveille vers
semble qu'une autre nuit commence. On est si bien
couché quand on court du matin a soir à droite et
à gauche! A 6 heures, à peine le réveil sonné, les
sergents rentrent au bureau pour faire le bulletin d'appel.
Je les aide. Les absents sont nombreux. On ne me
donne pas d'éclairage. Je fournis la bougie et je supporte
bien des choses. Si je me plaignais on me
répondrait de rejoindre mon escouade, ce qui serait
affreux. Alors il faudrait faire l'exercise et des
marches pénibles. A peine levé je dois me débrouiller à
débarrasser le bureau de la paillasse et des couvertures. Puis
je monte en vitesse prendre mon café à l'escouade,
où chacun trempe son quart dans le bidon. Il ne
faut penser à rien, fermer les yeux et avaler son
"caoua". Je descends vite et me voici attelé à la
besogne jusqu'à 11 heures. Les autres vont déjeuner;
moi, je dois d'abord porter le rapport au capitaine
et au lieutenant à leur hôtel. Le vieux est toujours
grognon. Je suis au restaurant à midi. C'est grâce
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vont quitter Oran. Mon ancienne compagnie, à peine
rentrée de Mers-El-Kébir, a filé sur Constantine. Ce
qui me rassure, c'est que nos tirailleurs et nos
officiers indigènes sont inaptes. Notre capitaine est
vieux.
On dit parfois que la journée est longue. Pour nous
elle passe rapidement, et la nuit me paraît la durée
de quelques minutes. Quand je me réveille vers
semble qu'une autre nuit commence. On est si bien
couché quand on court du matin a soir à droite et
à gauche! A 6 heures, à peine le réveil sonné, les
sergents rentrent au bureau pour faire le bulletin d'appel.
Je les aide. Les absents sont nombreux. On ne me
donne pas d'éclairage. Je fournis la bougie et je supporte
bien des choses. Si je me plaignais on me
répondrait de rejoindre mon escouade, ce qui serait
affreux. Alors il faudrait faire l'exercise et des
marches pénibles. A peine levé je dois me débrouiller à
débarrasser le bureau de la paillasse et des couvertures. Puis
je monte en vitesse prendre mon café à l'escouade,
où chacun trempe son quart dans le bidon. Il ne
faut penser à rien, fermer les yeux et avaler son
"caoua". Je descends vite et me voici attelé à la
besogne jusqu'à 11 heures. Les autres vont déjeuner;
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vont quitter Oran. Mon ancienne compagnie, à peine
rentrée de Mers-El-Kébir, a filé sur Constantine. Ce
qui me rassure, c'est que nos tirailleurs et nos
officiers indigènes sont inaptes. Notre capitaine est
vieux.
On dit parfois que la journée est longue. Pour nous
elle passe rapidement, et la nuit me paraît la durée
de quelques minutes. Quand je me réveille vers
semble qu'une autre nuit commence. On est si bien
couché quand on court du matin a soir à droite et
à gauche! A 6 heures, à peine le réveil sonné, les
sergents rentrent au bureau pour faire le bulletin d'appel.
Je les aide. Les absents sont nombreux. On ne me
donne pas d'éclairage. Je fournis la bougie et je supporte
bien des choses. Si je me plaignais on me
répondrait de rejoindre mon escouade, ce qui serait
affreux. Alors il faudrait faire l'exercise et des
marches pénibles. A peine levé je dois me débrouiller à
débarrasser le bureau de la paillasse et des couvertures.
Description
Save description- 35.6970697||-0.6307988||
Oran, Algérie
- 35.722219||-0.7105267||
Mers-El-Kébir
- 36.360155||6.642433||
Constantine, Algérie
- 37.2767579||9.8641609||
Bizerte, Tunisie
- 36.700987||3.0595069999999396||||1
Location(s)
Story location
Document location Oran, Algérie
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Additional document location Mers-El-Kébir
-
Additional document location Constantine, Algérie
-
Additional document location Bizerte, Tunisie
- ID
- 21713 / 255797
- Contributor
- Archives départementales de la Drôme
December 13, 1916
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