1 Num 1030 - "Ma campagne d'Orient 1917-1918" Pierre Roussel., item 6
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-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
Vendredi, 1er Décembre
Aujourd'hui je n'ai pas eu une minute à moi: revue
le matin, revue l'après-midi, et beaucoup de travail au
bureau. A force de monter et descendre les escaliers de
la caserne, je me sens brisé le soir. Nous avons reçu tous
nos tirailleurs. Nous formons le 9ème Bataillon mixte d'étapes
du 8ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. J'appartiens à la
34ème compagnie avec mes camarades M... et D... du bureau
de la 6ie d'Oran. Dans ma chambrée nous sommes 47.
Je commande 9 hommes dont un seul Européen, un
Espagnol du département d'Oran. Après l'appel du
soir je me réfugie au bureau où je dors sur une paillasse
9
que mon ami le caporal fourrier D... a soustrait de son lit.
Le matin, pendant que je travaillais aux écritures,
j'appris qu'il fallait descendre immédiatement dans la
cour avec sac et fourniment complets. Mon sac n'était
pas préparé puisque je n'avais rien su. J'eus recours
à deux soldats, des copains qui, de ce fait, se présentèrent
en retard sur les rangs. Le capitaine leur infligea huit
jours de prison. J'ai demandé à faire la punition
à leur place. Le lieutenant S..., qui vient d'Oran,
et qui me connait bien, m'a promis de parler au capitaine
pour que ni les hommes ni moi ne soyons punis.
Il n'en faut pas lourd pour récolter de la prison!
Cette vie est dure. Il paraît qu'on s'habitue. Pour
le moment, tous les jours je suis vanné. Je vais acheter
des chaussons, car je ne peux pas tous les jours conserver
mes souliers la nuit.
Mardi 12 Décembre
Toujours le même train de vie; travail écrasant de
bureau concernant les déserteurs. Les lascars, après une
absence plus ou moins longue, reviennent à la caserne.
Ils veulent se payer du bon temps chez eux. Seulement
nous sommes obligés d'établir les dossiers de désertion
comme si l'homme devait passer en Conseil de guerre, et
cela nécessite de la besogne.
Il fait chaud le jour et froid la nuit. Les soldats
se plaignent toujours de la nourriture. Il y a de quoi.
Heureux celui qui peut manger en ville le soir!
On les fait manœuvrer comme des jeunes et on les
insulte encore à l'exercise. C'est révoltant!
Bizerte offre de réels avantages bien que la ville soit
en formation : toutes les rues sont goudronnées ;
jamais de poussière et de boue ; l'éclairage électrique est
partout, dans les magasins et dans les rues. J'ai
vu des choses pratiques n'existant pas à Oran. Quant
à Tunis . . . c'est merveilleux!
Mercredi, 13 Décembre
Aujourd'hui je suis seul dans un autre bureau. Je
fais des modèles à la polycopie. Je suis de service jusqu'à
midi. On nous a écrit que tous les zouaves territoriaux
-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
Vendredi, 1er Décembre
Aujourd'hui je n'ai pas eu une minute à moi: revue
le matin, revue l'après-midi, et beaucoup de travail au
bureau. A force de monter et descendre les escaliers de
la caserne, je me sens brisé le soir. Nous avons reçu tous
nos tirailleurs. Nous formons le 9ème Bataillon mixte d'étapes
du 8ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. J'appartiens à la
34ème compagnie avec mes camarades M... et D... du bureau
de la 6ie d'Oran. Dans ma chambrée nous sommes 47.
Je commande 9 hommes dont un seul Européen, un
Espagnol du département d'Oran. Après l'appel du
soir je me réfugie au bureau où je dors sur une paillasse
9
que mon ami le caporal fourrier D... a soustrait de son lit.
Le matin, pendant que je travaillais aux écritures,
j'appris qu'il fallait descendre immédiatement dans la
cour avec sac et fourniment complets. Mon sac n'était
pas préparé puisque je n'avais rien su. J'eus recours
à deux soldats, des copains qui, de ce fait, se présentèrent
en retard sur les rangs. Le capitaine leur infligea huit
jours de prison. J'ai demandé à faire la punition
à leur place. Le lieutenant S..., qui vient d'Oran,
et qui me connait bien, m'a promis de parler au capitaine
pour que ni les hommes ni moi ne soyons punis.
Il n'en faut pas lourd pour récolter de la prison!
Cette vie est dure. Il paraît qu'on s'habitue. Pour
le moment, tous les jours je suis vanné. Je vais acheter
des chaussons, car je ne peux pas tous les jours conserver
mes souliers la nuit.
Mardi 12 Décembre
Toujours le même train de vie; travail écrasant de
bureau concernant les déserteurs. Les lascars, après une
absence plus ou moins longue, reviennent à la caserne.
Ils veulent se payer du bon temps chez eux. Seulement
nous sommes obligés d'établir les dossiers de désertion
comme si l'homme devait passer en Conseil de guerre, et
cela nécessite de la besogne.
Il fait chaud le jour et froid la nuit. Les soldats
se plaignent toujours de la nourriture. Il y a de quoi.
Heureux celui qui peut manger en ville le soir!
On les fait manœuvrer comme des jeunes et on les
insulte encore à l'exercise. C'est révoltant!
Bizerte offre de réels avantages bien que la ville soit
en formation : toutes les rues sont goudronnées ;
jamais de poussière et de boue ; l'éclairage électrique est
partout, dans les magasins et dans les rues. J'ai
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S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
Vendredi, 1er Décembre
Aujourd'hui je n'ai pas eu une minute à moi: revue
le matin, revue l'après-midi, et beaucoup de travail au
bureau. A force de monter et descendre les escaliers de
la caserne, je me sens brisé le soir. Nous avons reçu tous
nos tirailleurs. Nous formons le 9ème Bataillon mixte d'étapes
du 8ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. J'appartiens à la
34ème compagnie avec mes camarades M... et D... du bureau
de la 6ie d'Oran. Dans ma chambrée nous sommes 47.
Je commande 9 hommes dont un seul Européen, un
Espagnol du département d'Oran. Après l'appel du
soir je me réfugie au bureau où je dors sur une paillasse
9
que mon ami le caporal fourrier D... a soustrait de son lit.
Le matin, pendant que je travaillais aux écritures,
j'appris qu'il fallait descendre immédiatement dans la
cour avec sac et fourniment complets. Mon sac n'était
pas préparé puisque je n'avais rien su. J'eus recours
à deux soldats, des copains qui, de ce fait, se présentèrent
en retard sur les rangs. Le capitaine leur infligea huit
jours de prison. J'ai demandé à faire la punition
à leur place. Le lieutenant S..., qui vient d'Oran,
et qui me connait bien, m'a promis de parler au capitaine
pour que ni les hommes ni moi ne soyons punis.
Il n'en faut pas lourd pour récolter de la prison!
Cette vie est dure. Il paraît qu'on s'habitue. Pour
le moment, tous les jours je suis vanné. Je vais acheter
des chaussons, car je ne peux pas tous les jours conserver
mes souliers la nuit.
Mardi 12 Décembre
Toujours le même train de vie; travail écrasant de
bureau concernant les déserteurs. Les lascars, après une
absence plus ou moins longue, reviennent à la caserne.
Ils veulent se payer du bon temps chez eux. Seulement
nous sommes obligés d'établir les dossiers de désertion
comme si l'homme devait passer en Conseil de guerre, et
cela nécessite de la besogne.
Il fait chaud le jour et froid la nuit. Les soldats
se plaignent toujours de la nourriture. Il y a de quoi.
Heureux celui qui peut manger en ville le soir!
On les fait man
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S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
Vendredi, 1er Décembre
Aujourd'hui je n'ai pas eu une minute à moi: revue
le matin, revue l'après-midi, et beaucoup de travail au
bureau. A force de monter et descendre les escaliers de
la caserne, je me sens brisé le soir. Nous avons reçu tous
nos tirailleurs. Nous formons le 9ème Bataillon mixte d'étapes
du 8ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. J'appartiens à la
34ème compagnie avec mes camarades M... et D... du bureau
de la 6ie d'Oran. Dans ma chambrée nous sommes 47.
Je commande 9 hommes dont un seul Européen, un
Espagnol du département d'Oran. Après l'appel du
soir je me réfugie au bureau où je dors sur une paillasse
9
que mon ami le caporal fourrier D... a soustrait de son lit.
Le matin, pendant que je travaillais aux écritures,
j'appris qu'il fallait descendre immédiatement dans la
cour avec sac et fourniment complets. Mon sac n'était
pas préparé puisque je n'avais rien su. J'eus recours
à deux soldats, des copains qui, de ce fait, se présentèrent
en retard sur les rangs. Le capitaine leur infligea huit
jours de prison. J'ai demandé à faire la punition
à leur place. Le lieutenant S..., qui vient d'Oran,
et qui me connait bien, m'a promis de parler au capitaine
pour que ni les hommes ni moi ne soyons punis.
Il n'en faut pas lourd pour récolter de la prison!
Cette vie est dure. Il paraît qu'on s'habitue. Pour
le moment, tous les jours je suis vanné. Je vais acheter
des chaussons, car je ne peux pas tous les jours conserver
mes souliers la nuit.
Mardi 12 Décembre
Toujours le même train de vie; travail écrasant de
bureau concernant les déserteurs. Les lascars, après une
absence plus ou moins longue, reviennent à la caserne.
Ils veulent se payer du bon temps chez eux. Seulement
nous sommes obligés d'établir les dossiers de désertion
comme si l'homme devait passer en Conseil de guerre, et
cela nécessite de la besogne.
-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
Vendredi, 1er Décembre
Aujourd'hui je n'ai pas eu une minute à moi: revue
le matin, revue l'après-midi, et beaucoup de travail au
bureau. A force de monter et descendre les escaliers de
la caserne, je me sens brisé le soir. Nous avons reçu tous
nos tirailleurs. Nous formons le 9ème Bataillon mixte d'étapes
du 8ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. J'appartiens à la
34ème compagnie avec mes camarades M... et D... du bureau
de la 6ie d'Oran. Dans ma chambrée nous sommes 47.
Je commande 9 hommes dont un seul Européen, un
Espagnol du département d'Oran. Après l'appel du
soir je me réfugie au bureau où je dors sur une paillasse
9
que mon ami le caporal fourrier D... a soustrait de son lit.
Le matin, pendant que je travaillais aux écritures,
j'appris qu'il fallait descendre immédiatement dans la
cour avec sac et fourniment complets. Mon sac n'était
pas préparé puisque je n'avais rien su. J'eus recours
à deux soldats, des copains qui, de ce fait, se présentèrent
en retard sur les rangs. Le capitaine leur infligea huit
jours de prison. J'ai demandé à faire la punition
à leur place. Le lieutenant S..., qui vient d'Oran,
et qui me connait bien, m'a promis de parler au capitaine
pour que ni les hommes ni moi ne soyons punis.
Il n'en faut pas lourd pour récolter de la prison!
Cette vie est dure. Il paraît qu'on s'habitue. Pour
le moment, tous les jours je suis vanné. Je vais acheter
des chaussons, car je ne peux pas tous les jours conserver
mes souliers la nuit.
Mardi 12 Décembre
Toujours le même train de vie; travail écrasant de
bureau concernant les déserteurs. Les lascars, après une
absence plus ou moins longue, reviennent à la caserne.
-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
Vendredi, 1er Décembre
Aujourd'hui je n'ai pas eu une minute à moi: revue
le matin, revue l'après-midi, et beaucoup de travail au
bureau. A force de monter et descendre les escaliers de
la caserne, je me sens brisé le soir. Nous avons reçu tous
nos tirailleurs. Nous formons le 9ème Bataillon mixte d'étapes
du 8ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. J'appartiens à la
34ème compagnie avec mes camarades M... et D... du bureau
de la 6ie d'Oran. Dans ma chambrée nous sommes 47.
Je commande 9 hommes dont un seul Européen, un
Espagnol du département d'Oran. Après l'appel du
soir je me réfugie au bureau où je dors sur une paillasse
9
que mon ami le caporal fourrier D... a soustrait de son lit.
Le matin, pendant que je travaillais aux écritures,
j'appris qu'il fallait descendre immédiatement dans la
cour avec sac et fourniment complets. Mon sac n'était
pas préparé puisque je n'avais rien su. J'eus recours
à deux soldats, des copains qui, de ce fait, se présentèrent
en retard sur les rangs. Le capitaine leur infligea huit
jours de prison. J'ai demandé à faire la punition
à leur place. Le lieutenant S..., qui vient d'Oran,
et qui me connait bien, m'a promis de parler au capitaine
pour que ni les hommes ni moi ne soyons punis.
Il n'en faut pas lourd pour récolter de la prison!
-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
Vendredi, 1er Décembre
Aujourd'hui je n'ai pas eu une minute à moi: revue
le matin, revue l'après-midi, et beaucoup de travail au
bureau. A force de monter et descendre les escaliers de
la caserne, je me sens brisé le soir. Nous avons reçu tous
nos tirailleurs. Nous formons le 9ème Bataillon mixte d'étapes
du 8ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. J'appartiens à la
34ème compagnie avec mes camarades M... et D... du bureau
de la 6ie d'Oran. Dans ma chambrée nous sommes 47.
Je commande 9 hommes dont un seul Européen, un
Espagnol du département d'Oran. Après l'appel du
soir je me réfugie au bureau où je dors sur une paillasse
9
que mon ami le caporal fourrier D... a soustrait de son lit.
Le matin, pendant que je travaillais aux écritures,
j'appris qu'il fallait descendre immédiatement dans la
cour avec sac et fourniment complets. Mon sac n'était
pas préparé puisque je n'avais rien su. J'eus recours
à deux soldats, des copains qui, de ce fait, se présentèrent
en retard sur les rangs.
-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
Vendredi, 1er Décembre
Aujourd'hui je n'ai pas eu une minute à moi: revue
le matin, revue l'après-midi, et beaucoup de travail au
bureau. A force de monter et descendre les escaliers de
la caserne, je me sens brisé le soir. Nous avons reçu tous
nos tirailleurs. Nous formons le 9ème Bataillon mixte d'étapes
du 8ème Régiment de Tirailleurs Tunisiens. J'appartiens à la
34ème compagnie avec mes camarades M... et D... du bureau
de la 6ie d'Oran. Dans ma chambrée nous sommes 47.
Je commande 9 hommes dont un seul Européen, un
Espagnol du département d'Oran. Après l'appel du
soir je me réfugie au bureau où je dors sur une paillasse
-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
Aujourd'hui nous recevons des tirailleurs qui
s'embarquent avec nous.
-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
soit de suite. Des ordres ministériels font connaître que
tous les militaires, doivent profiter d'une permission
avant la fin février. Mais comme, nous sommes en
instance de départ, ça nous passe devant le nez.
-
S'il nous emporte à son retour, nous en aurons encore
pour huit jours au moins. Un nouveau "tuyau" : nous
serons tout près de Salonique, dans un village, pour
assurer les convois. Les tirailleurs qui nous accompagnent
sont des blessés, des faibles, ceux qui ne peuvent retourner
au front ( ils iront tout de même en 1918 ).
La nourriture à la caserne est détestable. Heureusement
que je fais le soir un bon repas à deux francs
en ville. La vie à Bizerte n'est pas mauvaise, mais
nous coucherons sur la paille jusqu'au départ. Il ne
faut plus compter maintenant d'avoir un lit. On s'y
fait. C'est plutôt le froid qui nous inquiète. De plus grandes
souffrances nous attendent.
Au bureau j'ai l'occasion de lire les renseignements
concernant notre bataillon. Ce ne sont pas des rapports de
chiotes, Il doit être composé spécialement de territoriaux,
réservistes tirailleurs inaptes pour le front.
Jeudi, 30 Novembre
Nous ne savons toujours rien de sûr nous concernant.
Puisqu'il faut partir, il vaut mieux que ce
Description
Save description- 40.6400629||22.9444191||
Salonique
- 37.2767579||9.8641609||
Bizerte, Tunisie
- 35.6970697||-0.6307988||
Oran, Algérie
- 36.8064948||10.1815316||
Tunis
- 36.700987||3.0595069999999396||||1
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Story location
Document location Salonique
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Additional document location Bizerte, Tunisie
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Additional document location Oran, Algérie
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Additional document location Tunis
- ID
- 21713 / 255796
- Contributor
- Archives départementales de la Drôme
November 29, 1916 – December 13, 1916
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- Français
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- Balkans
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- Remembrance
- zouave
- zouaves
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