1 Num 1030 - "Ma campagne d'Orient 1917-1918" Pierre Roussel., item 5

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Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

           A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Tlélat nous mangeons

le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

dur et il fait froid.


Samedi, 25 Novembre

           Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

remplacer.

           Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


Dimanche, 26 Novembre

           Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fourrier M...

a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

juste ).

           Nous sommes sevrés comme des moutons. Le voyage sur

Tunis est pénible. Nous arrivons à minuit. On nous

____________

(I) D... était caporal fourrier , assimilé au grade de sous-officier.

    M... était sergent fourrier. Tous deux dans ma 6ie où j'étais

secrétaire.


conduit dans un dock où nous goûtons enfin un repos

réconfortant sur de la paille.                                              

Lundi, 27 Novembre

Nous prenons le train vers midi et nous arrivons à

Bizerte vers 16 heures. On nous mène aussi tôt à la caserne

Japy, caserne du 8ème Tirailleurs. Elle comprend quatre

grands bâtiments de style mauresque. Nous sommes

couchés dans les chambrées, sur de la paille, sans lumière,

au deuxième étage. Les galeries et les escaliers ne sont

pas éclairés non plus.                                                             


Dans l'attente du bateau

Mardi, 28 Novembre


Au régiment, surtout dans notre situation, les "tuyaux"

arrivent on ne sait d'où ni comment, même les plus

bizarres. Comme nous disait le fourrier M... ce sont les

rapports des chiotes. Aussi en avons-nous entendu, avant

de nous embarquer ! ! Ça commence : On nous apprend

que nous allons à Salonique pour garder les voies ferrées

et décharger les bateaux. Nous serons avec de vieux

tirailleurs et des auxiliaires. Nous n'irons pas au feu.

A Salonique nous serons répartis suivant nos

professions. Il faut des cordonniers, des comptables, des

cyclistes... La réalité devait être bien différente.

Nous pensons rester quelques jours à Bizerte, car tous

les tirailleurs ne sont pas encore ici.                                     

Dans l'après-midi on nous annonce que nous ne

partirons pas avant le 10 décembre. C'est le "Duc

d'Aumale", paraît-il, qui doit nous prendre, et il

fera un voyage avant à destination de Salonique.

Une autre bonne nouvelle : Je vais être employé

au bureau de la compagnie                                      

Mercredi, 29 Novembre


Le "Duc d'Aumale" est à Bizerte, mais il s'en va

vendredi avec un bataillon de tirailleurs pour la France.

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Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

           A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Tlélat nous mangeons

le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

dur et il fait froid.


Samedi, 25 Novembre

           Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

remplacer.

           Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


Dimanche, 26 Novembre

           Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fourrier M...

a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

juste ).

           Nous sommes sevrés comme des moutons. Le voyage sur

Tunis est pénible. Nous arrivons à minuit. On nous

____________

(I) D... était caporal fourrier , assimilé au grade de sous-officier.

    M... était sergent fourrier. Tous deux dans ma 6ie où j'étais

secrétaire.


conduit dans un dock où nous goûtons enfin un repos

réconfortant sur de la paille.                                              

Lundi, 27 Novembre

Nous prenons le train vers midi et nous arrivons à

Bizerte vers 16 heures. On nous mène aussi tôt à la caserne

Japy, caserne du 8ème Tirailleurs. Elle comprend quatre

grands bâtiments de style mauresque. Nous sommes

couchés dans les chambrées, sur de la paille, sans lumière,

au deuxième étage. Les galeries et les escaliers ne sont

pas éclairés non plus.                                                             


Dans l'attente du bateau

Mardi, 28 Novembre


Au régiment, surtout dans notre situation, les "tuyaux"

arrivent on ne sait d'où ni comment, même les plus

bizarres. Comme nous disait le fourrier M... ce sont les

rapports des chiotes. Aussi en avons-nous entendu, avant

de nous embarquer ! ! Ça commence : On nous apprend

que nous allons à Salonique pour garder les voies ferrées

et décharger les bateaux. Nous serons avec de vieux

tirailleurs et des auxiliaires. Nous n'irons pas au feu.

A Salonique nous serons répartis suivant nos

professions. Il faut des cordonniers, des comptables, des

cyclistes... La réalité devait être bien différente.

Nous pensons rester quelques jours à Bizerte, car tous

les tirailleurs ne sont pas encore ici.                                     

Dans l'après-midi on nous annonce que nous ne

partirons pas avant le 10 décembre. C'est le "Duc

d'Aumale", paraît-il, qui doit nous prendre, et il

fera un voyage avant à destination de Salonique.

Une autre bonne nouvelle : Je vais être employé

au bureau de la compagnie                                      

Mercredi, 29 Novembre


Le "Duc d'Aumale" est à Bizerte, mais il s'en va

vendredi avec un bataillon de tirailleurs pour la France.


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  • November 28, 2018 04:11:53 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Tlélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

    remplacer.

               Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


    Dimanche, 26 Novembre

               Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

    après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

    ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fourrier M...

    a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

    maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

    une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

    juste ).

               Nous sommes sevrés comme des moutons. Le voyage sur

    Tunis est pénible. Nous arrivons à minuit. On nous

    ____________

    (I) D... était caporal fourrier , assimilé au grade de sous-officier.

        M... était sergent fourrier. Tous deux dans ma 6ie où j'étais

    secrétaire.


    conduit dans un dock où nous goûtons enfin un repos

    réconfortant sur de la paille.                                              

    Lundi, 27 Novembre

    Nous prenons le train vers midi et nous arrivons à

    Bizerte vers 16 heures. On nous mène aussi tôt à la caserne

    Japy, caserne du 8ème Tirailleurs. Elle comprend quatre

    grands bâtiments de style mauresque. Nous sommes

    couchés dans les chambrées, sur de la paille, sans lumière,

    au deuxième étage. Les galeries et les escaliers ne sont

    pas éclairés non plus.                                                             


    Dans l'attente du bateau

    Mardi, 28 Novembre


    Au régiment, surtout dans notre situation, les "tuyaux"

    arrivent on ne sait d'où ni comment, même les plus

    bizarres. Comme nous disait le fourrier M... ce sont les

    rapports des chiotes. Aussi en avons-nous entendu, avant

    de nous embarquer ! ! Ça commence : On nous apprend

    que nous allons à Salonique pour garder les voies ferrées

    et décharger les bateaux. Nous serons avec de vieux

    tirailleurs et des auxiliaires. Nous n'irons pas au feu.

    A Salonique nous serons répartis suivant nos

    professions. Il faut des cordonniers, des comptables, des

    cyclistes... La réalité devait être bien différente.

    Nous pensons rester quelques jours à Bizerte, car tous

    les tirailleurs ne sont pas encore ici.                                     

    Dans l'après-midi on nous annonce que nous ne

    partirons pas avant le 10 décembre. C'est le "Duc

    d'Aumale", paraît-il, qui doit nous prendre, et il

    fera un voyage avant à destination de Salonique.

    Une autre bonne nouvelle : Je vais être employé

    au bureau de la compagnie                                      

    Mercredi, 29 Novembre


    Le "Duc d'Aumale" est à Bizerte, mais il s'en va

    vendredi avec un bataillon de tirailleurs pour la France.

  • November 28, 2018 04:10:24 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

    remplacer.

               Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


    Dimanche, 26 Novembre

               Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

    après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

    ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fourrier M...

    a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

    maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

    une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

    juste ).

               Nous sommes sevrés comme des moutons. Le voyage sur

    Tunis est pénible. Nous arrivons à minuit. On nous

    ____________

    (I) D... était caporal fourrier , assimilé au grade de sous-officier.

        M... était sergent fourrier. Tous deux dans ma 6ie où j'étais

    secrétaire.


    conduit dans un dock où nous goûtons enfin un repos

    réconfortant sur de la paille.                                              

    Lundi, 27 Novembre

    Nous prenons le train vers midi et nous arrivons à

    Bizerte vers 16 heures. On nous mène aussi tôt à la caserne

    Japy, caserne du 8ème Tirailleurs. Elle comprend quatre

    grands bâtiments de style mauresque. Nous sommes

    couchés dans les chambrées, sur de la paille, sans lumière,

    au deuxième étage. Les galeries et les escaliers ne sont

    pas éclairés non plus.                                                             


    Dans l'attente du bateau

    Mardi, 28 Novembre


    Au régiment, surtout dans notre situation, les "tuyaux"

    arrivent on ne sait d'où ni comment, même les plus

    bizarres. Comme nous disait le fourrier M... ce sont les

    rapports des chiotes. Aussi en avons-nous entendu, avant

    de nous embarquer ! ! Ça commence : On nous apprend

    que nous allons à Salonique pour garder les voies ferrées

    et décharger les bateaux. Nous serons avec de vieux

    tirailleurs et des auxiliaires. Nous n'irons pas au feu.

    A Salonique nous serons répartis suivant nos

    professions. Il faut des cordonniers, des comptables, des

    cyclistes... La réalité devait être bien différente.

    Nous pensons rester quelques jours à Bizerte, car tous

    les tirailleurs ne sont pas encore ici.                                     

    Dans l'après-midi on nous annonce que nous ne

    partirons pas avant le 10 décembre. C'est le "Duc

    d'Aumale", paraît-il, qui doit nous prendre, et il

    fera un voyage avant à destination de Salonique.

    Une autre bonne nouvelle : Je vais être employé

    au bureau de la compagnie                                      

    Mercredi, 29 Novembre


    Le "Duc d'Aumale" est à Bizerte, mais il s'en va

    vendredi avec un bataillon de tirailleurs pour la France.


  • November 28, 2018 04:07:17 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

    remplacer.

               Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


    Dimanche, 26 Novembre

               Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

    après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

    ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fourrier M...

    a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

    maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

    une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

    juste ).

               Nous sommes sevrés comme des moutons. Le voyage sur

    Tunis est pénible. Nous arrivons à minuit. On nous

    ____________

    (I) D... était caporal fourrier , assimilé au grade de sous-officier.

        M... était sergent fourrier. Tous deux dans ma 6ie où j'étais

    secrétaire.


    conduit dans un dock où nous goûtons enfin un repos

    réconfortant sur de la paille.                                              

    Lundi, 27 Novembre

    Nous prenons le train vers midi et nous arrivons à

    Bizerte vers 16 heures. On nous mène aussi tôt à la caserne

    Japy, caserne du 8ème Tirailleurs. Elle comprend quatre

    grands bâtiments de style mauresque. Nous sommes

    couchés dans les chambrées, sur de la paille, sans lumière,

    au deuxième étage. Les galeries et les escaliers ne sont

    pas éclairés non plus.                                                             


    Dans l'attente du bateau

    Mardi, 28 Novembre


    Au régiment, surtout dans notre situation, les "tuyaux"

    arrivent on ne sait d'où ni comment, même les plus

    bizarres. Comme nous disait le fourrier M... ce sont les

    rapports des chiotes. Aussi en avons-nous entendu, avant

    de nous embarquer ! ! Ça commence : On nous apprend

    que nous allons à Salonique pour garder les voies ferrées

    et décharger les bateaux. Nous serons avec de vieux

    tirailleurs et des auxiliaires. Nous n'irons pas au feu.

    A Salonique nous serons répartis suivant nos

    professions. Il faut des cordonniers, des comptables, des

    cyclistes... La réalité devait être bien différente.

    Nous pensons rester quelques jours à Bizerte, car tous

    les tirailleurs ne sont pas encore ici.                                     


  • November 28, 2018 04:04:49 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

    remplacer.

               Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


    Dimanche, 26 Novembre

               Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

    après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

    ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fourrier M...

    a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

    maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

    une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

    juste ).

               Nous sommes sevrés comme des moutons. Le voyage sur

    Tunis est pénible. Nous arrivons à minuit. On nous

    ____________

    (I) D... était caporal fourrier , assimilé au grade de sous-officier.

        M... était sergent fourrier. Tous deux dans ma 6ie où j'étais

    secrétaire.


    conduit dans un dock où nous goûtons enfin un repos

    réconfortant sur de la paille.                                              

    Lundi, 27 Novembre

    Nous prenons le train vers midi et nous arrivons à

    Bizerte vers 16 heures. On nous mène aussi tôt à la caserne

    Japy, caserne du 8ème Tirailleurs. Elle comprend quatre

    grands bâtiments de style mauresque. Nous sommes

    couchés dans les chambrées, sur de la paille, sans lumière,

    au deuxième étage. Les galeries et les escaliers ne sont

    pas éclairés non plus.                                                             


    Dans l'attente du bateau

    Mardi, 28 Novembre


    Au régiment, surtout dans notre situation, les "tuyaux"

    arrivent on ne sait d'où ni comment, même les plus

    bizarres. Comme nous disait le fourrier M... ce sont les

    rapports des chiotes. Aussi en avons-nous entendu, avant

    de nous embarquer ! ! Ça commence : On nous apprend

    que nous allons à Salonique pour garder les voies ferrées

    et décharger les bateaux.


  • November 28, 2018 04:00:50 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

    remplacer.

               Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


    Dimanche, 26 Novembre

               Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

    après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

    ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fouvrier M...

    a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

    maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

    une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

    juste ).

               Nous sommes sevrés comme des moutons. Le voyage sur

    Tunis est pénible. Nous arrivons à minuit. On nous

    ____________

    (I) D... était caporal fouvrier , assimilé au grade de sous-officier.

        M... était sergent fouvrier. Tous deux dans ma 6ie où j'étais

    secrétaire.


    conduit dans un dock où nous goûtons enfin un repos

    réconfortant sur de la paille.                                              

    Lundi, 27 Novembre

    Nous prenons le train vers midi et nous arrivons à

    Bizerte vers 16 heures. On nous mène aussi tôt à la caserne

    Japy, caserne du 8ème Tirailleurs. Elle comprend quatre

    grands bâtiments de style mauresque. Nous sommes

    couchés dans les chambrées, sur de la paille, sans lumière,

    au deuxième étage. Les galeries et les escaliers ne sont

    pas éclairés non plus.                                                             


  • November 28, 2018 03:56:34 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

    remplacer.

               Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


    Dimanche, 26 Novembre

               Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

    après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

    ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fouvrier M...

    a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

    maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

    une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

    juste ).

               Nous sommes sevrés comme des moutons. Le voyage sur

    Tunis est pénible. Nous arrivons à minuit. On nous

    ____________

    (I) D... était caporal fouvrier , assimilé au grade de sous-officier.

        M... était sergent fouvrier. Tous deux dans ma 6ie où j'étais

    secrétaire.


  • November 28, 2018 03:53:39 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

    remplacer.

               Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


    Dimanche, 26 Novembre

               Nous sommes rendus à 9 heures. Une demi-heure

    après on nous fait monter dans le train de Tunis. Pendant

    ce court arrêt en gare du Kroubs, le sergent fouvrier M...

    a l'idée de se peser avec armes et bagages. C'est un homme

    maigne de 65, 70 k. envion. La bascule indique

    une centaine de kilos. ( Je ne me souviens pas au

    juste ).


  • November 28, 2018 03:51:30 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 12. Un caporal veut bien me

    remplacer.

               Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


  • November 28, 2018 03:46:47 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs


  • November 28, 2018 03:46:21 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Bataillon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

               A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Il a voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les c


  • November 28, 2018 03:38:26 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Batailon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

    A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Ha voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


    Samedi, 25 Novembre

               Nous arrivons à Maison-Laurée à 11 heures. Nous

    avions quitté Oran avec le jour, entre 16 et 17 heures

    probablement. Nous grimpons à la caserne des trailleurs,

    assez loin de la gare. Je suis désigné pour prendre la

    garde de 13 H 1/2 à 15 H 1/2. Un caporal veut bien me

    remplacer.

    Nous partons à 21 heures pour Le Kroubs. Il fait

    froid dans la nuit, mais nous reposons un peu.


  • November 28, 2018 03:31:35 Paraskevas Dimitropoulos

    Pour le moment il m'est inconnu, car il vient du

    6ème Batailon Territorial de zouaves et moi du 7ème.

    A la gare c'est un autre souci. On nous fait changer

    de wagon et j'ai du mal à rester avec mes camarades

    M... et D... qui sont sous-officiers (I). Sur le quai

    des femmes sanglotent. D... est arrivé seul. Ha voulu

    éviter les larmes. Le train se met en marche. Les cœurs

    se servent. Adieu Oran! D'abord nous causons de choses

    et d'autres. A Sainte-Barbe-du-Elélat nous mangeons

    le casse-croûte porté dans la musette. A 22 heures nous

    nous allongeons pour dormir, D... et moi à même le

    plancher parmi les papiers et les miettes du repas. C'est

    dur et il fait froid.


Description

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  • 35.6970697||-0.6307988||

    Oran, Algérie

  • 35.5539698||-0.4596721||

    Sainte-Barbe-du-Tlélat

  • 36.2714408||6.6851982||

    Khroubs, Algérie (El Khroub)

  • 36.8064948||10.1815316||

    Tunis

  • 37.2767579||9.8641609||

    Bizerte, Tunisie

  • 36.700987||3.0595069999999396||

    ||1
Location(s)
  • Story location
  • Document location Oran, Algérie
  • Additional document location Sainte-Barbe-du-Tlélat
  • Additional document location Khroubs, Algérie (El Khroub)
  • Additional document location Tunis
  • Additional document location Bizerte, Tunisie
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ID
21713 / 255795
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Archives départementales de la Drôme
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


November 24, 1916 – November 29, 1916
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  • Français

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  • Balkans

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  • zouaves

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