La trève de la boue

• January 18, 2017 19:40:15 David Gadiou (FR)

  left page
  l'ennemi bouleversant les tranchées
  remplies de troupes, creusant encore des
  vides terribles dans les rangs !
  Ils me disaient cela, commentant
  avec rage les ordres des chefs, l'inefficacité
  totale de la préparation d'artillerie qui
  laissant intacts les réseaux et les mitrailleuses
  - pleuvant les morts et les blessés couchés
  entre les deux lignes - les camarades
  disparus à tout jamais - et les espérances
  si cruellement déçues !
  A les entendre, plus jamais ils ne
  feraient d'attaques - et notre protestation
  spontanée expirait sur nos lèvres, devant
  cette douleur profonde et cette si sincère
  indignation.
  Oh ! cette attaque d'Aubérive ! Il a
  fallu des mois et des mois - il a fallu
  surtout la journée glorieuse du Balon
  en 1917 pour effacer de nos imaginations
  un souvenir aussi sanglant !
  ------------
  
  right page
  LA TREVE
  DE LA BOUE
  ------
  Décembre 1915
  Moi aussi ; J'avais qualifié de
  "racontars" les histoires colportées où il était
  question de conversations échangées avec l'ennemi
  Mon scepticisme avait tort, j'ai dû en
  convenir.
  Nous venons de passer une semaines
  en première ligne, à coté de Ville s/ Tourbe,
  semaine douloureuse au point de vue
  physique ; nous en sommes sortis couverts des
  pieds à la tete d'une boue gluante et glacée.
  Car se secteur est vraiment le royaume de
  la boue. Sans l'usure méthodique de la
  pluie les parapets se fondent, les boyaux
  se comblent de vase, tout semble vouloir se
  liquéfier en une cloaque immonde. Les
  abris, rares et mal construits, laisse filtrer
  l'eau goutte à goutte....
  

• January 17, 2017 20:53:40 David Gadiou (FR)

  left page
  l'ennemi bouleversant les tranchées
  remplies de troupes, creusant encore des
  vides terribles dans les rangs !
  Ils me disaient cela, commentant
  avec rage les ordres des chefs, l'inefficacité
  totale de la préparation d'artillerie qui
  laissant intacts les réseaux et les mitrailleuses
  - pleuvant les morts et les blessés couchés
  entre les deux lignes - les camarades
  disparus à tout jamais - et les espérances
  si cruellement déçues !
  A les entendre, plus jamais ils ne
  feraient d'attaques - et notre protestation
  spontanée expirait sur nos lèvres, devant
  cette douleur profonde et cette si sincère
  indignation.
  Oh ! cette attaque d'Aubérive ! Il a
  fallu des mois et des mois - il a fallu
  surtout la journée glorieuse du Balon
  en 1917 pour effacer de nos imaginations
  un souvenir aussi sanglant !
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  LA TREVE
  DE LA BOUE
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  Décembre 1915
  Moi aussi ; J'avais qualifié de
  "racontars" les histoires colportées où il était
  question de conversations échangées avec l'ennemi
  Mon scepticisme avait tort, j'ai dû en
  convenir.
  Nous venons de passer une semaines
  en première ligne, à coté de Ville s/ Tourbe,
  semaine douloureuse au point de vue
  physique ; nous en sommes sortis couverts des
  pieds à la tete d'une boue gluante et glacée.
  Car se secteur est vraiment le royaume de
  la boue. Sans l'usure méthodique de la
  pluie les parapets se fondent, les boyaux
  se comblent de vase, tout semble vouloir se
  liquéfier en une cloaque immonde. Les
  abris, rares et mal construits, laisse filtrer
  l'eau goutte à goutte....
  

  
  

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