FRAD066_110bis_Michel Ney, soldat poète et amoureux éconduit, item 1
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A celle qui sourit... Et passa.
I
A bord du "xxxxx"
8 août 1918
Vous n'aviez pas, hier, en me disant adieu
Cet élan éperdu qui rapproche de Dieu,
Dans un peu d'infini, l'être auquel il s'adresse...
Alors qu'il m'eût fallu mieux que de la tendresse
Pour affermir mes pas, au seuil du cuirassé
J'eus un baiser distrait, puis un signe lassé !
Etait-ce donc là tout ce que trouva votre âme
à l'instant déchirant où s'ébauchait le drame
Qui peut-être demain, me raiera des vivants ?
Vîtes-vous, en pensée, à la merci des vents,
Ballotté par les flots, étreignant une épave,
Celui qui chérirait encore, à l'heure grave,
En l'azur de la mer l'azur de vos beaux yeux ?
Notre amour, mon amie, est-il déjà si vieux
Que l'âpre vision des affres de l'absence
Ne puisse plus, du coup, en raviver l'essence ?...
Comme mon coeur se serre à redouter cela !
Mais non, je déraisonne... Oh! c'est ce calme-là,
Dans cette nuit toujours propice à quelque embûche
Dressée, entre deux eaux, contre l'immense rûche
Qui porte avec nos corps de la mort en suspens,
C'est le sentiment lourd du proche guet-apens
Qui me conduit sans doute à ces tristes folies
De croire que, là-bas, dès ce soir, tu m'oublies !
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A celle qui sourit... Et passa.
I
A bord du "XXXXX"
8 août 1918
Vous n'aviez pas, hier, en me disant adieu
Cet élan éperdu qui rapproche de Dieu,
Dans un peu d'infini, l'être auquel il s'adresse...
Alors qu'il m'eût fallu mieux que de la tendresse
Pour affermir mes pas, au seuil du cuirassé
J'eus un baiser discret, puis un signe lassé !
Etait-ce donc là tout ce que trouva votre âme
à l'instant déchirant où s'ébauchait le drame
Qui peut-être demain, me raiera des vivants ?
Vîtes-vous, en pensée, à la merci des vents,
Ballotté par les flots, étreignant une épave
Celui qui chérirrait encore à l'heure grave,
En l'azur de la mer l'azur de vos beaux yeux ?
Notre amour, mon amie, est-il déjà si vieux
Que l'âpre vision des affres de l'absence
Ne puisse plus, du coup, en raviver l'essence ?...
Comme mon coeur se serre à redouter cela !
Mais non, je déraisonne... Oh! c'est ce calme-là,
Dans cette nuit toujours propice à quelque embûche
Dressée, entre deux eaux, contre l'immense rûche
Qui porte avec nos corps de la mort en suspens,
C'est le sentiment lourd du proche guet-apens
Qui me conduit sans doute à ces tristes folies
De croire que, là-bas, dès ce soir, tu m'oublies !
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Nantes
Location(s)
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- ID
- 11318 / 115386
- Contributor
- Monique et Gilles Baratoux
Aug, 1918
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- Français
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- Remembrance
- Women
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