FRAD066_110bis_Michel Ney, soldat poète et amoureux éconduit, item 5

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5

Elle qui, surprenant parfois notre frisson,

Accélerait le sien pour être à l'unisson,

Elle voila ses yeux de peur, que j'y devine

L'atroce vérité … Sa pitié fut divine

Mais le pressentiment n'en subsista pas moins !

Et toutes les splendeurs dont nous fûmes témoins,

A l'heure où le soleil sort d'une mer d'opale,

Ne purent dérider ensuite mon front pâle.

Des amis, inquiets de me voir si songeur,

Vers ces lieux sous tout ciel cléments au voyageur

M'ont entraîné … J'allais pénétrer dans le bouge

Lorsqu'à ma face j'ai senti monter le rouge,

Et je suis revenu bien vite sur mes pas …

Il est des souvenirs que l'on ne souille pas !

Que te dirai-je encore à toi dont le silence

M'a traversé le cœur ainsi qu'un fer de lance ?...

Ma blessure il est vrai, ne livre point de sang !

Et le droit d'ignorer celles d'où rien ne coule,

Ce droit que revendique – et pour cause – la foule,

Je veux le dégrader, femme, en te le laissant.

-----------

III

A bord du "xxxx"

25 Août 1918

Rassurez-vous … Ce pli que vous venez d'ouvrir

Est le dernier de moi … Je vais bientôt mourir.

Oui, je manque au serment que j'ai fait de me taire,

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Elle qui, surprenant parfois notre frisson,

Accélerait le sien pour être à l'unisson,

Elle voila ses yeux de peur, que j'y devine

L'atroce vérité … Sa pitié fut divine

Mais le pressentiment n'en subsista pas moins !

Et toutes les splendeurs dont nous fûmes témoins,

A l'heure où le soleil sort d'une mer d'opale,

Ne purent dérider ensuite mon front pâle.

Des amis, inquiets de me voir si songeur,

Vers ces lieux sous tout ciel cléments au voyageur

M'ont entraîné … J'allais pénétrer dans le bouge

Lorsqu'à ma face j'ai senti monter le rouge,

Et je suis revenu bien vite sur mes pas …

Il est des souvenirs que l'on ne souille pas !

Que te dirai-je encore à toi dont le silence

M'a traversé le cœur ainsi qu'un fer de lance ?...

Ma blessure il est vrai, ne livre point de sang !

Et le droit d'ignorer celles d'où rien ne coule,

Ce droit que revendique – et pour cause – la foule,

Je veux le dégrader, femme, en te le laissant.

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III

A bord du "xxxx"

25 Août 1918

Rassurez-vous … Ce pli que vous venez d'ouvrir

Est le dernier de moi … Je vais bientôt mourir.

Oui, je manque au serment que j'ai fait de me taire,


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  • July 4, 2017 18:22:27 François Aubrée

    5

    Elle qui, surprenant parfois notre frisson,

    Accélerait le sien pour être à l'unisson,

    Elle voila ses yeux de peur, que j'y devine

    L'atroce vérité … Sa pitié fut divine

    Mais le pressentiment n'en subsista pas moins !

    Et toutes les splendeurs dont nous fûmes témoins,

    A l'heure où le soleil sort d'une mer d'opale,

    Ne purent dérider ensuite mon front pâle.

    Des amis, inquiets de me voir si songeur,

    Vers ces lieux sous tout ciel cléments au voyageur

    M'ont entraîné … J'allais pénétrer dans le bouge

    Lorsqu'à ma face j'ai senti monter le rouge,

    Et je suis revenu bien vite sur mes pas …

    Il est des souvenirs que l'on ne souille pas !

    Que te dirai-je encore à toi dont le silence

    M'a traversé le cœur ainsi qu'un fer de lance ?...

    Ma blessure il est vrai, ne livre point de sang !

    Et le droit d'ignorer celles d'où rien ne coule,

    Ce droit que revendique – et pour cause – la foule,

    Je veux le dégrader, femme, en te le laissant.

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    III

    A bord du "xxxx"

    25 Août 1918

    Rassurez-vous … Ce pli que vous venez d'ouvrir

    Est le dernier de moi … Je vais bientôt mourir.

    Oui, je manque au serment que j'ai fait de me taire,

  • July 4, 2017 18:21:57 François Aubrée

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    Elle qui, surprenant parfois notre frisson,

    Accélerait le sien pour être à l'unisson,

    Elle voila ses yeux de peur, que j'y devine

    L'atroce vérité … Sa pitié fut divine

    Mais le pressentiment n'en subsista pas moins !

    Et toutes les splendeurs dont nous fûmes témoins,

    A l'heure où le soleil sort d'une mer d'opale,

    Ne purent dérider ensuite mon front pâle.

    Des amis, inquiets de me voir si songeur,

    Vers ces lieux sous tout ciel cléments au voyageur

    M'ont entraîné … J'allais pénétrer dans le bouge

    Lorsqu'à ma face j'ai senti monter le rouge,

    Et je suis revenu bien vite sur mes pas …

    Il est des souvenirs que l'on ne souille pas !

    Que te dirai-je encore à toi dont le silence

    M'a traversé le cœur ainsi qu'un fer de lance ?...

    Ma blessure il est vrai, ne livre point de sang !

    Et le droit d'ignorer celles d'où rien ne coule,

    Ce droit que revendique – et pour cause – la foule,

    Je veux le dégrader, femme, en te le laissant.

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    III

    A bord du "xxxx"

    25 Août 1918

    Rassurez-vous … Ce pli que vous venez d'ouvrir

    Est le dernier de moi … Je vais bientôt mourir.

    Oui, je manque au serment que j'ai fait de me taire,


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ID
11318 / 115391
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
Monique et Gilles Baratoux
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


Aug, 1918
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