Correspondance de Clément Fauchon
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X
Allons toucher des
paillasses. Beaucoup pré-
tendent que ce sera le soir même
alors bien entendu narrive pas. La nuit
précédente, une ronde a été faite au milieu de
la nuit et tout ceux qui avaient déjà des paillasses
ont dû ôter leurs souliers. Une seconde a eu lieu quelques
heures après. Le sooir à l'appel, speech par l'ancien
officier puis par le nouveau. Le premier dit qu'il est content
de nous et que cela a été un plaisir pour lui d avoir eu affaire
à des gens comme nous. Son remplaçant espère que nous continuerons
à nous conduire de la même façon et dit qu'il fera tout pour
améliorer notre sort. Les nouveaux venus sont Prussiens & viennent du front russe.
Samedi 11 - La moitié des groupes restent au camp. Je vais au
travail. Nous restons à la route pour la recharger. Le caporal directeur à bouc
ne nous quitte pas. Il prend deux photos. Des obus tombent du côté de la route où
nous avons été travailler.
Dimanche 23 - Repos - Nous n'avons point touché de paillasses.
Lundi 24 - Nous allons ravailler à droite du pathelin ; dans les maisons démolies ; nous nettoyons des
briques & les mettons en bas. Nous sommes très tranquilles. Le soir & pendant 4 jours nous touchons des harengs - ces poissons figureront
les 3/4 du temps dans nos casses-croutes. Certains sont indisposés, attrapant de l'hurticaire. Le major donne des ordres et désormais on les
désale et on alterne avec la margarine.
Mardi 25 - Même lieu que le jour précédent pour le travail. Vers midi arrive le chef de chantier ; un
estropié d'une jambe mais aussi de la cervelle. Il nous pousse au travail, ne nous laisse pas un moment de repos. Quelques jours après avec
une autre équipe, il ira jusqu'à lever son bâton et frapper un camarade. Celui-ci le saisit à la gorge et le fait asseoir. Il fermera son bec
le reste de la journée.
Mercredi 26 - Travail à l'endroit le plus éloigné sur la route, endroit bombardé. Nous faisons & détruisons
ce que nous avons fait précédemment. Il est distribué des paillasses. Cela donne lieu à des discussions & des bousculades. Ils se disputent la
même paillasse. Il n'y en a pas pour tout le monde.
Jeudi 27 - Même travail au même endroit. Le soir nous touchons un rappel de 5 jours, 1 marc
Vendredi 28 - d° - Nous n'avons plus le directeur des travaux, le Mr qui crie toujours travaillez
et est obligé de le faire. Le soir à l'appel, on demande des volontaires pour partir. Il en faut 2 et 3 par groupes. 59 en tout. Autant que
possible des pères de famille. Je donne mon nom et 2 de mes camarades. Dans la nuit évasion de
.
prêtre & de
Samedi 29 - Nous n'allons pas au travail. Soupe à 10h. Nous partons à 11h sans toucher de pret.
On nous donne la 1/2 d'un hareng. Nous faisons 4h de marche. Nous prenons la route de Roulers
et traversons cette ville
qui est toute démolie. Nous faisons encore 2 à 3 Km. Le soir nous mangeons une soupe assez bonne. Nous touchons
une demi boule chacun.
Dimanche 30 - Il n'y a pas de travail pour nous. Les camarades partent à 3h.
D'autres à 6. Nous faisons des corvées de bois & d'eau.
Notre nouveau camp est le camp de
Tasche. Nous sommes en tout environ 210 . Dans la
nuit des prisonniers s'évadent, on en a vu sur le
toit & il y en a qui sont redescendus. On veut avoir leurs
noms. On nous privera de casse croute & de pain
jusqu'à ce que ce soit fait. Nous sommes décidés
à faire silence.
Jus à 2h1/2 - douche à 11h
souper à 1h1/2. Le soir, il y a
jus et lon donne le pain
& la margarine. 1/3 de
boule. Nous
avons affaire
à un sergent
qui a
-
X
Allons toucher des
paillasses. Beaucoup pré-
tendent que ce sera le soir même
alors bien entendu narrive pas. La nuit
précédente, une ronde a été faite au milieu de
la nuit et tout ceux qui avaient déjà des paillasses
ont dû ôter leurs souliers. Une seconde a eu lieu quelques
heures après. Le sooir à l'appel, speech par l'ancien
officier puis par le nouveau. Le premier dit qu'il est content
de nous et que cela a été un plaisir pour lui d avoir eu affaire
à des gens comme nous. Son remplaçant espère que nous continuerons
à nous conduire de la même façon et dit qu'il fera tout pour
améliorer notre sort. Les nouveaux venus sont Prussiens & viennent du front russe.
Samedi 11 - La moitié des groupes restent au camp. Je vais au
travail. Nous restons à la route pour la recharger. Le caporal directeur à bouc
ne nous quitte pas. Il prend deux photos. Des obus tombent du côté de la route où
nous avons été travailler.
Dimanche 23 - Repos - Nous n'avons point touché de paillasses.
Lundi 24 - Nous allons ravailler à droite du pathelin ; dans les maisons démolies ; nous nettoyons des
briques & les mettons en bas. Nous sommes très tranquilles. Le soir & pendant 4 jours nous touchons des harengs - ces poissons figureront
les 3/4 du temps dans nos casses-croutes. Certains sont indisposés, attrapant de l'hurticaire. Le major donne des ordres et désormais on les
désale et on alterne avec la margarine.
Mardi 25 - Même lieu que le jour précédent pour le travail. Vers midi arrive le chef de chantier ; un
estropié d'une jambe mais aussi de la cervelle. Il nous pousse au travail, ne nous laisse pas un moment de repos. Quelques jours après avec
une autre équipe, il ira jusqu'à lever son bâton et frapper un camarade. Celui-ci le saisit à la gorge et le fait asseoir. Il fermera son bec
le reste de la journée.
Mercredi 26 - Travail à l'endroit le plus éloigné sur la route, endroit bombardé. Nous faisons & détruisons
ce que nous avons fait précédemment. Il est distribué des paillasses. Cela donne lieu à des discussions & des bousculades. Ils se disputent la
même paillasse. Il n'y en a pas pour tout le monde.
Jeudi 27 - Même travail au même endroit. Le soir nous touchons un rappel de 5 jours, 1 marc
Vendredi 28 - d° - Nous n'avons plus le directeur des travaux, le Mr qui crie toujours travaillez
et est obligé de le faire. Le soir à l'appel, on demande des volontaires pour partir. Il en faut 2 et 3 par groupes. 59 en tout. Autant que
possible des pères de famille. Je donne mon nom et 2 de mes camarades. Dans la nuit évasion de
.
prêtre & de
Samedi 29 - Nous n'allons pas au travail. Soupe à 10h. Nous partons à 11h sans toucher de pret.
On nous donne la 1/2 d'un hareng. Nous faisons 4h de marche. Nous prenons la route de Roulers
et traversons cette ville
qui est toute démolie. Nous faisons encore 2 à 3 Km. Le soir nous mangeons une soupe assez bonne. Nous touchons
une demi boule chacun.
Dimanche 30 - Il n'y a pas de travail pour nous. Les camarades partent à 3h.
D'autres à 6. Nous faisons des corvées de bois & d'eau.
Notre nouveau camp est le camp de
Tasche. Nous sommes en tout environ 210 . Dans la
nuit des prisonniers s'évadent, on en a vu sur le
toit & il y en a qui sont redescendus. On veut avoir leurs
noms. On nous privera de casse croute & de pain
jusqu'à ce que ce soit fait. Nous sommes décidés
à faire silence.
Jus à 2h1/2 - douche à 11h
souper à 1h1/2. Le soir, il y a
jus et lon donne le pain
& la margarine. 1/3 de
boule. Nous
avons affaire
à un sergent
qui a
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X
Allons toucher des
paillasses. Beaucoup pré-
tendent que ce sera le soir même
alors bien entendu narrive pas. La nuit
précédente, une ronde a été faite au milieu de
la nuit et tout ceux qui avaient déjà des paillasses
ont dû ôter leurs souliers. Une seconde a eu lieu quelques
heures après. Le sooir à l'appel, speech par l'ancien
officier puis par le nouveau. Le premier dit qu'il est content
de nous et que cela a été un plaisir pour lui d avoir eu affaire
à des gens comme nous. Son remplaçant espère que nous continuerons
à nous conduire de la même façon et dit qu'il fera tout pour
améliorer notre sort. Les nouveaux venus sont Prussiens & viennent du front russe.
Samedi 11 - La moitié des groupes restent au camp. Je vais au
travail. Nous restons à la route pour la recharger. Le caporal directeur à bouc
ne nous quitte pas. Il prend deux photos. Des obus tombent du côté de la route où
nous avons été travailler.
Dimanche 23 - Repos - Nous n'avons point touché de paillasses.
Lundi 24 - Nous allons ravailler à droite du pathelin ; dans les maisons démolies ; nous nettoyons des
briques & les mettons en bas. Nous sommes très tranquilles. Le soir & pendant 4 jours nous touchons des harengs - ces poissons figureront
les 3/4 du temps dans nos casses-croutes. Certains sont indisposés, attrapant de l'hurticaire. Le major donne des ordres et désormais on les
désale et on alterne avec la margarine.
Mardi 25 - Même lieu que le jour précédent pour le travail. Vers midi arrive le chef de chantier ; un
estropié d'une jambe mais aussi de la cervelle. Il nous pousse au travail, ne nous laisse pas un moment de repos. Quelques jours après avec
une autre équipe, il ira jusqu'à lever son bâton et frapper un camarade. Celui-ci le saisit à la gorge et le fait asseoir. Il fermera son bec
le reste de la journée.
Mercredi 26 - Travail à l'endroit le plus éloigné sur la route, endroit bombardé. Nous faisons & détruisons
ce que nous avons fait précédemment. Il est distribué des paillasses. Cela donne lieu à des discussions & des bousculades. Ils se disputent la
même paillasse. Il n'y en a pas pour tout le monde.
Jeudi 27 - Même travail au même endroit. Le soir nous touchons un rappel de 5 jours, 1 marc
Vendredi 28 - d° - Nous n'avons plus le directeur des travaux, le Mr qui crie toujours travaillez
et est obligé de le faire. Le soir à l'appel, on demande des volontaires pour partir. Il en faut 2 et 3 par groupes. 59 en tout. Autant que
possible des pères de famille. Je donne mon nom et 2 de mes camarades. Dans la nuit évasion de
.
prêtre & de
Samedi 29 - Nous n'allons pas au travail. Soupe à 10h. Nous partons à 11h sans toucher de pret.
On nous donne la 1/2 d'un hareng. Nous faisons 4h de marche. Nous prenons la route de Roulers et traversons cette ville
qui est toute démolie. Nous faisons encore 2 à 3 Km. Le soir nous mangeons une soupe assez bonne. Nous touchons
une demi boule chacun.
Dimanche 30 - Il n'y a pas de travail pour nous. Les camarades partent à 3h.
D'autres à 6. Nous faisons des corvées de bois & d'eau.
Notre nouveau camp est le camp de
Tasche. Nous sommes en tout environ 210 . Dans la
nuit des prisonniers s'évadent, on en a vu sur le
toit & il y en a qui sont redescendus. On veut avoir leurs
noms. On nous privera de casse croute & de pain
jusqu'à ce que ce soit fait. Nous sommes décidés
à faire silence.
Jus à 2h1/2 - douche à 11h
souper à 1h1/2. Le soir, il y a
jus et lon donne le pain
& la margarine. 1/3 de
boule. Nous
avons affaire
à un sergent
qui a
-
X
Allons toucher des
paillasses. Beaucoup pré-
tendent que ce sera le soir même
alors bien entendu narrive pas. La nuit
précédente, une ronde a été faite au milieu de
la nuit et tout ceux qui avaient déjà des paillasses
ont dû ôter leurs souliers. Une seconde a eu lieu quelques
heures après. Le sooir à l'appel, speech par l'ancien
officier puis par le nouveau. Le premier dit qu'il est content
de nous et que cela a été un plaisir pour lui d avoir eu affaire
à des gens comme nous. Son remplaçant espère que nous continuerons
à nous conduire de la même façon et dit qu'il fera tout pour
améliorer notre sort. Les nouveaux venus sont Prussiens & viennent du front russe.
Samedi 11 - La moitié des groupes restent au camp. Je vais au
travail. Nous restons à la route pour la recharger. Le caporal directeur à bouc
ne nous quitte pas. Il prend deux photos. Des obus tombent du côté de la route où
nous avons été travailler.
Dimanche 23 - Repos - Nous n'avons point touché de paillasses.
Lundi 24 - Nous allons ravailler à droite du pathelin ; dans les maisons démolies ; nous nettoyons des
briques & les mettons en bas. Nous sommes très tranquilles. Le soir & pendant 4 jours nous touchons des harengs - ces poissons figureront
les 3/4 du temps dans nos casses-croutes. Certains sont indisposés, attrapant de l'hurticaire. Le major donne des ordres et désormais on les
désale et on alterne avec la margarine.
Mardi 25 - Même lieu que le jour précédent pour le travail. Vers midi arrive le chef de chantier ; un
estropié d'une jambe mais aussi de la cervelle. Il nous pousse au travail, ne nous laisse pas un moment de repos. Quelques jours après avec
une autre équipe, il ira jusqu'à lever son bâton et frapper un camarade. Celui-ci le saisit à la gorge et le fait asseoir. Il fermera son bec
le reste de la journée.
Mercredi 26 - Travail à l'endroit le plus éloigné sur la route, endroit bombardé. Nous faisons & détruisons
ce que nous avons fait précédemment. Il est distribué des paillasses. Cela donne lieu à des discussions & des bousculades. Ils se disputent la
même paillasse. Il n'y en a pas pour tout le monde.
Jeudi 27 - Même travail au même endroit. Le soir nous touchons un rappel de 5 jours, 1 marc
Vendredi 28 - d° - Nous n'avons plus le directeur des travaux, le Mr qui crie toujours travaillez
et est obligé de le faire. Le soir à l'appel, on demande des volontaires pour partir. Il en faut 2 et 3 par groupes. 59 en tout. Autant que
possible des pères de famille. Je donne mon nom et 2 de mes camarades. Dans la
évasion de
interppetre de
Samedi 29 - Nous n'allons pas au travail. Soupe à 10h. Nous partons à 11h sans toucher de pret.
On nous donne la 1/2 d'un hareng. Nous faisons 4h de marche. Nous prenons les route de Roulers et traversons cette ville
qui est toute démolie. Nous faisons encore 2 à 3 Km. Le soir nous mangeons une soupe assez bonne. Nous touchons
une demi boule chacun.
Dimanche 30 - Il n'y a pas de travail pour nous. Les camarades partent à 3h.
D'autres à 6. Nous faisons des corvées de bois & d'eau.
Notre nouveau camp est le camp de
Tasche. Nous sommes en tout environ 210 . Dans la
nuit des prisonniers s'évadent, on en a vu sur le
toit & il y en a qui sont redescendus. On veut avoir leurs
noms. On nous privera de casse croute & de pain
jusqu'à ce que ce soit fait. Nous sommes décidés
à faire silence.
Jus à 2h1/2 - douche à 11h
souper à 1h1/2. Le soir, il y a
jus et lon donne le pain
& la margarine. 1/3 de
boule. Nous
avons affaire
à un sergent
qui a
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X
Allons toucher des
paillasses. Beaucoup pré-
tendent que ce sera le soir même
alors bien entendu narrive pas. La nuit
précédente, une ronde a été faite au milieu de
la nuit et tout ceux qui avaient déjà des paillasses
ont dû ôter leurs souliers. Une seconde a eu lieu quelques
heures après. Le sooir à l'appel, speech par l'ancien
officier puis par le nouveau. Le premier dit qu'il est content
de nous et que cela a été un plaisir pour lui d avoir eu affaire
à des gens comme nous. Son remplaçant espère que nous continuerons
à nous conduire de la même façon et dit qu'il fera tout pour
améliorer notre sort. Les nouveaux venus sont Prussiens & viennent du front russe.
Samedi 11 - La moitié des groupes restent au camp. Je vais au
travail. Nous restons à la route pour la recharger. Le caporal directeur à bouc
ne nous quitte pas. Il prend deux photos. Des obus tombent du côté de la route où
nous avons été travailler.
Dimanche 23 - Repos - Nous n'avons point touché de paillasses.
Description
Save description- 50.9499087||3.1294471||
Roulers (Flandre Occidentale)
- 50.95920837665669||3.1682425711913993||
Tasse (Tasche)
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Document location Roulers (Flandre Occidentale)
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Additional document location Tasse (Tasche)
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- 15439 / 162504
- Contributor
- Jacques Le Roux
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