FRBDIC-46 Carnets d'artilleur de Paul Bouchon, item 21
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J'ai reçu en effet une lettre de Jeannette. Elle me
dit qu'elle n'a pas reçu de lettres depuis huit
jours. Elle trouve le temps long. Pauvre petite.
Notre Pierrot cause bien parait-il maintenant. Les
reverrais-je jamais ? Ayons confiance en Dieu ! Vais
me coucher après avoir été faire un petit tour
au bord de la mer. 6 Avril. Nuit mouvementée
Vers minuit je sens la fraicheur sur les joues. Il
pleut. Je n'ai sur moi qu'une simple couverture.
Je pense tout a coup qu'une partie de mes vivres
est a l'air. Je me lève et non sans peine je
parvient a mettre a l'abri le plus pressé. Je
me rendors sous la pluie la tête enfouie sous le
foin. La pluie se calme vers le matin. Le temps
est frais. Vais toucher de l'avoine a Sidi-Beich
au camp du 4e
. Suis guidé par deux
missionnaires français. Le camp est au bord
de la mer dans les dunes. Petites montagnes de sable
mouvant. On n'avance qu'avec peine. On
est force de ne charger qu'une dizaine de sacs.
et j'en ai deux cent a prendre. Veritable desert.
Pas la moindre végétation. Les missionnaires ont
été chassés de
par les Turcs. Ils me disent
leur espoir d'y retourner avec nous. Braves gens
qui mettent leur vie au service de leur foi et de
leur pays. Ne pouvant assurer le transport dans
le délai voulu je prends un corvée de 8 chameaux
Bêtes dociles, portent 350 kg chacun. Conducteurs
arabes. Impossible de se faire comprendre. A un
interprète. Suivons a travers les sables, on
enfonce comme dans de la neige fraiche. Le capitaine
de la 32e tue un gros serpent a coups de revolver.
Faisons plus ou moins bon ménage avec le capitaine
de la 31e. Vieux grincheux. Heureusement j'ai
le Commant. Erreur dans une distribution. Il
me manque 53 K de graisse. Vais réclamer
aux subsistances. Responsable. Heureuse-
ment on se débrouillent.
39
7 Avril. Beau temps chaud. Encore une corvée
de chamaux pour aller chercher le reste de mes
vivres. Collège tenu par des frères français avec
musique vient forcer la marseillaise devant notre
campement. Délicate intention de leur part.
Difficultés pour me faire rembourser mes achats.
Le payeur me renvoi aux subsistances, les subsistances
me renvoient au Comt, du Comt aux subsistances,
des subsistances au Sous Intendant, du S/ Int
au Payeur. et ce n'est pas fini. Difficultés
avec le Capne de la 31e au sujet du bois de chauffage.
8 Avril. Je dormais a minuit comme je n'avais
jamais encore dormi, tout a coup j'entendis des
sonneries de clairon. C'est la genérale.
Je me lève en hâte, partirions-nous ? Non c'est
une alerte ; D'Amade nous tient en éveil.
Il nous veut prêts a tout ; il a raison.
L'exercice prend fin a 2H 1/2. On se rendort
jusqu'au jour. Nous quitterons bientôt
l'Egypte. On m'apprend que nous partirons
vers le 14. Est-ce pour les Dardanelles ou la
Syrie ? Nous allons prendre nos dispositions pour
ne pas mourir de faim en tout cas. Me fait
...engeuler par le payeur. Ces gens-là ne connaissent
cependant pas très bien leur métier. Beau temps
chaud. Journée calme et sans incident. Regarde
les lézards qui filent rapidement sur le sable. Sont
très nombreux. Allons faire un tour le soir au café
chantant. Il y a foule, plusieurs danseuses ; des
zouaves viennent chanter sur la seine mais leur
voix cependant fortes se perdent dans le bruit
des vagues qui viennent lécher la falaise tout
auprès a 20 mètres a peine. De notre camp on
entend toute la nuit le bruit de la mer, c'est
un mugissement sourd et continu comme ferait
la vapeur d'échapant d'une chaudière. On quitte
le
camp café après avoir chanté en choeur la
-
J'ai reçu en effet une lettre de Jeannette. Elle me
dit qu'elle n'a pas reçu de lettres depuis huit
jours. Elle trouve le temps long. Pauvre petite.
Notre Pierrot cause bien parait-il maintenant. Les
reverrais-je jamais ? Ayons confiance en Dieu ! Vais
me coucher après avoir été faire un petit tour
au bord de la mer. 6 Avril. Nuit mouvementée
Vers minuit je sens la fraicheur sur les joues. Il
pleut. Je n'ai sur moi qu'une simple couverture.
Je pense tout a coup qu'une partie de mes vivres
est a l'air. Je me lève et non sans peine je
parvient a mettre a l'abri le plus pressé. Je
me rendors sous la pluie la tête enfouie sous le
foin. La pluie se calme vers le matin. Le temps
est frais. Vais toucher de l'avoine a Sidi-Beich
au camp du 4e
. Suis guidé par deux
missionnaires français. Le camp est au bord
de la mer dans les dunes. Petites montagnes de sable
mouvant. On n'avance qu'avec peine. On
est force de ne charger qu'une dizaine de sacs.
et j'en ai deux cent a prendre. Veritable desert.
Pas la moindre végétation. Les missionnaires ont
été chassés de
par les Turcs. Ils me disent
leur espoir d'y retourner avec nous. Braves gens
qui mettent leur vie au service de leur foi et de
leur pays. Ne pouvant assurer le transport dans
le délai voulu je prends un corvée de 8 chameaux
Bêtes dociles, portent 350 kg chacun. Conducteurs
arabes. Impossible de se faire comprendre. A un
interprète. Suivons a travers les sables, on
enfonce comme dans de la neige fraiche. Le capitaine
de la 32e tue un gros serpent a coups de revolver.
Faisons plus ou moins bon ménage avec le capitaine
de la 31e. Vieux grincheux. Heureusement j'ai
le Commant. Erreur dans une distribution. Il
me manque 53 K de graisse. Vais réclamer
aux subsistances. Responsable. Heureuse-
ment on se débrouillent.
39
7 Avril. Beau temps chaud. Encore une corvée
de chamaux pour aller chercher le reste de mes
vivres. Collège tenu par des frères français avec
musique vient forcer la marseillaise devant notre
campement. Délicate intention de leur part.
Difficultés pour me faire rembourser mes achats.
Le payeur me renvoi aux subsistances, les subsistances
me renvoient au Comt, du Comt aux subsistances,
des subsistances au Sous Intendant, du S/ Int
au Payeur. et ce n'est pas fini. Difficultés
avec le Capne de la 31e au sujet du bois de chauffage.
8 Avril. Je dormais a minuit comme je n'avais
jamais encore dormi, tout a coup j'entendis des
sonneries de clairon. C'est la genérale.
Je me lève en hâte, partirions-nous ? Non c'est
une alerte ; D'Amade nous tient en éveil.
Il nous veut prêts a tout ; il a raison.
L'exercice prend fin a 2H 1/2. On se rendort
jusqu'au jour. Nous quitterons bientôt
l'Egypte. On m'apprend que nous partirons
vers le 14. Est-ce pour les Dardanelles ou la
Syrie ?
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J'ai reçu en effet une lettre de Jeannette. Elle me
dit qu'elle n'a pas reçu de lettres depuis huit
jours. Elle trouve le temps long. Pauvre petite.
Notre Pierrot cause bien parait-il maintenant. Les
reverrais-je jamais ? Ayons confiance en Dieu ! Vais
me coucher après avoir été faire un petit tour
au bord de la mer. 6 Avril. Nuit mouvementée
Vers minuit je sens la fraicheur sur les joues. Il
pleut. Je n'ai sur moi qu'une simple couverture.
Je pense tout a coup qu'une partie de mes vivres
est a l'air. Je me lève et non sans peine je
parvient a mettre a l'abri le plus pressé. Je
me rendors sous la pluie la tête enfouie sous le
foin. La pluie se calme vers le matin. Le temps
est frais. Vais toucher de l'avoine a Sidi-Beich
au camp du 4e
. Suis guidé par deux
missionnaires français. Le camp est au bord
de la mer dans les dunes. Petites montagnes de sable
mouvant. On n'avance qu'avec peine. On
est force de ne charger qu'une dizaine de sacs.
et j'en ai deux cent a prendre. Veritable desert.
Pas la moindre végétation. Les missionnaires ont
été chassés de
par les Turcs. Ils me disent
leur espoir d'y retourner avec nous. Braves gens
qui mettent leur vie au service de leur foi et de
leur pays. Ne pouvant assurer le transport dans
le délai voulu je prends un corvée de 8 chameaux
Bêtes dociles, portent 350 kg chacun. Conducteurs
arabes. Impossible de se faire comprendre. A un
interprète. Suivons a travers les sables, on
enfonce comme dans de la neige fraiche. Le capitaine
de la 32e tue un gros serpent a coups de revolver.
Faisons plus ou moins bon ménage avec le capitaine
de la 31e. Vieux grincheux. Heureusement j'ai
le Commant. Erreur dans une distribution. Il
me manque 53 K de graisse. Vais réclamer
aux subsistances. Responsable. Heureuse-
ment on se débrouillent.
39
7 Avril. Beau temps chaud. Encore une corvée
de chamaux pour aller chercher le reste de mes
vivres. Collège tenu par des frères français avec
musique vient forcer la marseillaise devant notre
campement. Délicate intention de leur part.
Difficultés pour me faire rembourser mes achats.
Le payeur me renvoi aux subsistances, les subsistances
me renvoient au Comt, du Comt aux subsistances,
des subsistances au Sous Intendant, du S/ Int
au Payeur. et ce n'est pas fini. Difficultés
avec le Capne de la 31e au sujet
-
J'ai reçu en effet une lettre de Jeannette. Elle me
dit qu'elle n'a pas reçu de lettres depuis huit
jours. Elle trouve le temps long. Pauvre petite.
Notre Pierrot cause bien parait-il maintenant. Les
reverrais-je jamais ? Ayons confiance en Dieu ! Vais
me coucher après avoir été faire un petit tour
au bord de la mer. 6 Avril. Nuit mouvementée
Vers minuit je sens la fraicheur sur les joues. Il
pleut. Je n'ai sur moi qu'une simple couverture.
Je pense tout a coup qu'une partie de mes vivres
est a l'air. Je me lève et non sans peine je
parvient a mettre a l'abri le plus pressé. Je
me rendors sous la pluie la tête enfouie sous le
foin. La pluie se calme vers le matin. Le temps
est frais. Vais toucher de l'avoine a Sidi-Beich
au camp du 4e
. Suis guidé par deux
missionnaires français. Le camp est au bord
de la mer dans les dunes. Petites montagnes de sable
mouvant. On n'avance qu'avec peine. On
est force de ne charger qu'une dizaine de sacs.
et j'en ai deux cent a prendre. Veritable desert.
Pas la moindre végétation. Les missionnaires ont
été chassés de
par les Turcs. Ils me disent
leur espoir d'y retourner avec nous. Braves gens
qui mettent leur vie au service de leur foi et de
leur pays. Ne pouvant assurer le transport dans
le délai voulu je prends un corvée de 8 chameaux
Bêtes dociles, portent 350 kg chacun. Conducteurs
arabes. Impossible de se faire comprendre. A un
interprète. Suivons a travers les sables, on
enfonce comme dans de la neige fraiche. Le capitaine
de la 32e tue un gros serpent a coups de revolver.
Faisons plus ou moins bon ménage avec le capitaine
de la 31e. Vieux grincheux. Heureusement j'ai
le Commant. Erreur dans une distribution. Il
me manque 53 K de graisse. Vais réclamer
aux subsistances. Responsable. Heureuse-
ment on se débrouillent.
39
7 Avril. Beau temps chaud. Encore une corvée
de chamaux pour aller chercher le reste de mes
vivres. Collège tenu par des frères français avec
musique vient forcer la marseillaise devant notre
campement. Délicate intention de leur part.
-
J'ai reçu en effet une lettre de Jeannette. Elle me
dit qu'elle n'a pas reçu de lettres depuis huit
jours. Elle trouve le temps long. Pauvre petite.
Notre Pierrot cause bien parait-il maintenant. Les
reverrais-je jamais ? Ayons confiance en Dieu ! Vais
me coucher après avoir été faire un petit tour
au bord de la mer. 6 Avril. Nuit mouvementée
Vers minuit je sens la fraicheur sur les joues. Il
pleut. Je n'ai sur moi qu'une simple couverture.
Je pense tout a coup qu'une partie de mes vivres
est a l'air. Je me lève et non sans peine je
parvient a mettre a l'abri le plus pressé. Je
me rendors sous la pluie la tête enfouie sous le
foin. La pluie se calme vers le matin. Le temps
est frais. Vais toucher de l'avoine a Sidi-Beich
au camp du 4e
. Suis guidé par deux
missionnaires français. Le camp est au bord
de la mer dans les dunes. Petites montagnes de sable
mouvant. On n'avance qu'avec peine. On
est force de ne charger qu'une dizaine de sacs.
et j'en ai deux cent a prendre. Veritable desert.
Pas la moindre végétation. Les missionnaires ont
été chassés de
par les Turcs. Ils me disent
leur espoir d'y retourner avec nous. Braves gens
qui mettent leur vie au service de leur foi et de
leur pays. Ne pouvant assurer le transport dans
le délai voulu je prends un corvée de 8 chameaux
Bêtes dociles, portent 350 kg chacun. Conducteurs
arabes. Impossible de se faire comprendre. A un
interprète. Suivons a travers les sables, on
enfonce comme dans de la neige fraiche. Le capitaine
de la 32e tue un gros serpent a coups de revolver.
Faisons plus ou moins bon ménage avec le capitaine
de la 31e. Vieux grincheux. Heureusement j'ai
le Commant. Erreur dans une distribution. Il
me manque 53 K de graisse. Vais réclamer
aux subsistances. Responsable. Heureuse-
ment on se débrouillent.
-
J'ai reçu en effet une lettre de Jeannette. Elle me
dit qu'elle n'a pas reçu de lettres depuis huit
jours. Elle trouve le temps long. Pauvre petite.
Notre Pierrot cause bien parait-il maintenant. Les
reverrais-je jamais ? Ayons confiance en Dieu ! Vais
me coucher après avoir été faire un petit tour
au bord de la mer. 6 Avril. Nuit mouvementée
Vers minuit je sens la fraicheur sur les joues. Il
pleut. Je n'ai sur moi qu'une simple couverture.
Je pense tout a coup qu'une partie de mes vivres
est a l'air. Je me lève et non sans peine je
parvient a mettre a l'abri le plus pressé. Je
me rendors sous la pluie la tête enfouie sous le
foin. La pluie se calme vers le matin. Le temps
est frais. Vais toucher de l'avoine a Sidi-Beich
au camp du 4e
. Suis guidé par deux
missionnaires français. Le camp est au bord
de la mer dans les dunes. Petites montagnes de sable
mouvant. On n'avance qu'avec peine. On
est force de ne charger qu'une dizaine de sacs.
et j'en ai deux cent a prendre. Veritable desert.
Pas la moindre végétation. Les missionnaires ont
été chassés de
par les Turcs. Ils me disent
leur espoir d'y retourner avec nous. Braves gens
qui mettent leur vie au service de leur foi et de
leur pays. Ne pouvant assurer le transport dans
le délai voulu je prends un corvée de 8 chameaux
Bêtes dociles, portent 350 kg chacun. Conducteurs
arabes. Impossible de se faire comprendre. A un
-
J'ai reçu en effet une lettre de Jeannette. Elle me
dit qu'elle n'a pas reçu de lettres depuis huit
jours. Elle trouve le temps long. Pauvre petite.
Notre Pierrot cause bien parait-il maintenant. Les
reverrais-je jamais ? Ayons confiance en Dieu ! Vais
me coucher après avoir été faire un petit tour
au bord de la mer. 6 Avril. Nuit mouvementée
Vers minuit je sens la fraicheur sur les joues. Il
pleut. Je n'ai sur moi qu'une simple couverture.
Je pense tout a coup qu'une partie de mes vivres
est a l'air. Je me lève et non sans peine je
parvient a mettre a l'abri le plus pressé. Je
me rendors sous la pluie la tête enfouie sous le
foin. La pluie se calme vers le matin. Le temps
est frais. Vais toucher de l'avoine a
-
J'ai reçu en effet une lettre de Jeannette. Elle me
dit qu'elle n'a pas reçu de lettres depuis huit
jours. Elle trouve le temps long. Pauvre petite.
Notre Pierrot cause bien parait-il maintenant. Les
reverrais-je jamais ? Ayons confiance en Dieu ! Vais
me coucher après avoir été faire un petit tour
au bord de la mer. 6 Avril. Nuit mouvementée
Vers minuit je sens la fraicheur sur les joues. Il
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Dardanelles
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Story location Dardanelles
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- 9589 / 247583
- Contributor
- M. Philippe BOUCHON
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