Deux semaines de guerre, une vie à boiter, un talent mécanique., item 9
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LES FANTASSINS
Le 5 novembre 1916, le président de la République
Poincaré, accompagné du général Nivelle, alla sur
le front remettre la plaque de grand officier de la
Légion d'honneur au général Mangin. En traversant le
village de Balleray, sa voiture faillit écraser un groupe
de soldats du 66e chasseurs qui revenaient de Verdun (et
allaient y retourner).
Furieux, ils lancèrent des pierres au cortège en
criant : "Embusqués !". Ce signe avant-coureur des
mutineries du printemps suivant aurait dû alerter Nivelle,
qui allait bientôt déclencher une sanglante contre-offensive
et sacrifier au Chemin-des-Dames 20 divisions,
parce qu'il ne croyait qu'en l'infanterie et parce qu'il se
figurait naïvement que seuls les Allemands étaient
fatigués au bout de trois ans de guerre.
"Adieu la vie, adieu l'amour..."
Du 16 avril au 10 mai 1917, le désastre subi par les
troupes que lança Nivelle sur le plateau de Craonne fut
une sanglante boucherie. Sous les yeaux de 1.200.000
hommes entassés dans ce secteur de l'Aisne, 140.000
hommes (au moins) furent mis hors de combat, dont
25.000 tués. L'échec lamentable de l'opération militaire
du Chemin-des-Dames fut le détonateur qui fit éclater les
rancœurs: la lassitude des soldats, l'inorganisation des
cantonnements de repos, les permissions données au
compte-gouttes et au hasard, l'exploitation éhontée par
des "marchands de soupe" des soldats mal ravitaillés
et réduits à se nourrir sur leur propre argent (2 F un petit
camembert ou un litre de vin) s'ajoutèrent au désespoir
issu de la boucherie. On chantait dans les tranchées :
"Adieu la vie, adieu l'amour,
" Adieu toutes les femmes.
"C'en est fini et pour toujours
"Dans cette guerre infâme.
"C'est à Craonne sur le plateau
"Qu'on va laisser sa peau."
Plus tard, on affirma que la mutinerie avait été
machinée de l'intérieur par des pacifistes, à l'imitation
des mutineries de soldats russes contre le tsar, qui
avaient conduit à la révolution. En fait, les grands chefs (...)
Légende de la photo : Printemps 1917 : des hommes écrasés de fatigue et de peur sans rien pour les réconforter.
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LES FANTASSINS
Le 5 novembre 1916, le président de la République Poincaré, accompagné du général Nivelle, alla sur le front remettre la plaque de grand officier de la Légion d'honneur au général Mangin. En traversant le village de Balleray, sa voiture faillit écraser un groupe de soldats du 66e chasseurs qui revenaient de Verdun (et allaient y retourner).
Furieux, ils lancèrent des pierres au cortège en criant : "Embusqués !". Ce signe avant-coureur des mutineries du printemps suivant aurait dû alerter Nivelle, qui allait bientôt déclencher une sanglante contre-offensive et sacrifier au Chemin-des-Dames 20 divisions, parce qu'il ne croyait qu'en l'infanterie et parce qu'il se figurait naïvement que seuls les Allemands étaient fatigués au bout de trois ans de guerre.
"Adieu la vie, adieu l'amour..."
Du 16 avril au 10 mai 1917, le désastre subi par les troupes que lança Nivelle sur le plateau de Craonne fut une sanglante boucherie. Sous les yeaux de 1.200.000 hommes entassés dans ce secteur de l'Aisne, 140.000 hommes (au moins) furent mis hors de combat, dont 25.000 tués. L'échec lamentable de l'opération militaire du Chemin-des-Dames fut le détonateur qui fit éclater les rancoeurs : la lassitude des soldats, l'inorganisation des cantonnements de repos, les permissions données au compte-gouttes et au hasard, l'exploitation éhontée par des "marchands de soupe" des soldats mal ravitaillés et réduits à se nourrir sur leur propre argent (2F un petit camembert ou un litre de vin) s'ajoutèrent au désespoir issu de la boucherie. On chantait dans les tranchées : "Adieu la vie, adieu l'amour,
" Adieu toutes les femmes.
"C'en est fini et pour toujours
"Dans cette guerre infâme.
"C'est à Craonne sur le plateau
"Qu'on va laisser sa peau."
Plus tard, on affirma que la mutinerie avait été machinée de l'intérieur par des pacifistes, à l'imitation des mutineries de soldats russes contre le tsar, qui avaient conduit à la révolution. En fait, les grands chefs (...)
Légende de la photo : Printemps 1917 : des hommes écrasés de fatigue et de peur sans rien pour les réconforter.
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LES FANTASSINS
Le 5 novembre 1916, le président de la République Poincaré, accompagné du général Nivelle, alla sur le front remettre la plaque de grand officier de la Légion d'honneur au général Mangin. En traversant le village de Balleray, sa voiture faillit écraser un groupe de soldats du 66e chasseurs qui revenaient de Verdun (et allaient y retourner).
Furieux, ils lancèrent des pierres au cortège en criant : "Embusqués !". Ce signe avant-coureur des mutineries du printemps suivant aurait dû alerter Nivelle, qui allait bientôt déclencher une sanglante contre-offensive et sacrifier au Chemin-des-Dames 20 divisions, parce qu'il ne croyait qu'en l'infanterie et parce qu'il se figurait naïvement que seuls les Allemands étaient fatigués au bout de trois ans de guerre.
"Adieu la vie, adieu l'amour..."
Du 16 avril au 10 mai 1917, le désastre subi par les troupes que lança Nivelle sur le plateau de Craonne fut une sanglante boucherie. Sous les yeaux de 1.200.000 hommes entassés dans ce secteur de l'Aisne, 140.000 hommes (au moins) furent mis hors de combat, dont 25.000 tués. L'échec lamentable de l'opération militaire du Chemin-des-Dames fut le détonateur qui fit éclater les rancoeurs : la lassitude des soldats, l'inorganisation des cantonnements de repos, les permissions données au compte-gouttes et au hasard, l'exploitation éhontée par des "marchands de soupe" des soldats mal ravitaillés et réduits à se nourrir sur leur propre argent (2F un petit camembert ou un litre de vin) s'ajoutèrent au désespoir issu de la boucherie. On chantait dans les tranchées : "Adieu la vie, adieu l'amour," Adieu toutes les femmes. "C'en est fini et pour toujours
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- ID
- 20162 / 231026
- Contributor
- Valentin Moulin
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