Drame pour ma grand-mère, item 8
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Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
______________________________________________________________________________________________
leaflet on right, illustrated
A.LA.GLOIRE
DES.COMBATTANTS.DE
VASSINCOURT
6 AV 11 SEPTEMBRE 1914
A black and white drawing of a war memorial made of a single column of stone surmounted by a ball, there is 1914 inscribed on one side of the rectangular base, and other writings to the front side of the base. It stands on a raised stone plinth accessed up on either side by 8 steps, there are many wreaths attached to the front of the plinth. Behind the memorial is an upright semi-circle of some kind, possibly wood or fencing.
L PETETIN ARCH. DRLG.
_________________________________________________________________________________________
ILS ON OBÉI A L'ODRE
TENIR JUSQUAU SACRIFICE COMPLET
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Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
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VASSINCOURT
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
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sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
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pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
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avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
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Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
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de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
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qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
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est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
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sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
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dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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et roule à terre. Je me relève et reprend
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lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
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qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
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est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
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nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
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avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
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lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
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d'escorte. Nous prenons position derrière les
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tre les murs. Trois sections sont désignées
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crête, vive fusillade. je me couch et seul,
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quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
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on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
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soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
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le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
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France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
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moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
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est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
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nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
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ILS ON OBÉI A L'ODRE
TENIR JUSQUAU SACRIFICE COMPLET
-
Newpaper cutting on left
Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
______________________________________________________________________________________________
leaflet on right
A .LA.GLOIRE
DES.COMBATTANTS.DE
VASSINCOURT
6 AV 11 SEPTEMBRE 1914
A black and white drawing of a war memorial made of a single column of stone surmounted by a ball, there is 1914 inscribed on one side of the rectangular base, and other writings to the front side of the base. It stands on a raised stone plinth accessed up on either side by 8 steps, there are many wreaths attached to the front of the plinth. Behind the memorial is a semi-circle of some kind, possibly wood or fencing.
L PETETIN ARCH. DRLG.
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Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
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VASSINCOURT
6 AV 11 SEPTEMBRE 1914
A black and white drawing of a war memorial made of a single column of stone surmounted by a ball, there is 1914 inscribed on one side of the rectangular base, and other writings to the front side of the base. It stands on a raised stone plinth accessed up on either side by 8 steps, there are many wreaths attached to the front of the plinth. Behind the memorial is a semi-circle of some kind, possibly wood or fencing.
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
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sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Voici quelques notes sur le terrible combat
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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6 AV 11 SEPTEMBRE 1914
black and white drawing of a war memorial made of a single column of stone surmounted by a ball, there is 1914 inscribed on one side of the rectangular base, and other writings to the front side of the base. It stands on a raised stone plinth accessed up on either side by 8 steps
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reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
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Voici quelques notes sur le terrible combat
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qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon tour. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
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Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chère mère!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
-
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Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tête. Je fais semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tête. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus grand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
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bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
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baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment un officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
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mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
rentre dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
côté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
rangs, mes fils!" s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me relève et reprend
ma place en tête. Nous sommes au corps à
corps. Un Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
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carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
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ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
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1re charge - Sections par quatre, baïon-
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France!" Les clarions et tambours battent
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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Voici quelques notes sur le terrible combat
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qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
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tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
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sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
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Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
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dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
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et pénètre dans le village. Nous nous orga-
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on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
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Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
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1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, "Serrez les
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
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qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
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est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
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sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tête
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
-
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Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
nette au canon! "En avant.... vive la
France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous fonçons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
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on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
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soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
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ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
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France!" Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
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sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
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sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baïon-
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France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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La prise du village comprend deux com-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous sommes félicités par
le général. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
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baissée. Les Prussiens font des feux de
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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et roule à terre. Je me releve et reprend
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est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenir movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, même action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
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La prise du village comprend deux com-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
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tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
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crête, vive fusillade. je me couch et seul,
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et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
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nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir un regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
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France! Les clarions et tambours battent
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baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
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Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
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tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
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crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
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à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et un peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
-
Newpaper cutting on left
Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de galop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand un bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
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sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénètre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
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nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
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1re charge - Sections par quatre, baion-
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France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
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ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait un movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
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ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
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France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
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ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
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son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons un feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonée. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
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nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. Les Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
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on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
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ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
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1re charge - Sections par quatre, baion-
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France! Les clarions et tambours battent
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salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
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ce moment in officier prussien qui n'avait
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moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aïe... les marmites alle-
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carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
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crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
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on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
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1re charge - Sections par quatre, baion-
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France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
-
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Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrivés sur la
crête, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derrière les
bâtiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le général y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baïonnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
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tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
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France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baïonnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
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27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combat
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis donc en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baionnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
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est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
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l'avait attaint au menton, il tombe en di-
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Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combate
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
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tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
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France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
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baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baionnette vers ma poitrine. Saut de
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renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
ce moment in officier prussien qui n'avait
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moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
est plus gand que moi, les balles passent au-
dessus de ma tete. je fai semblant de lui
flanque ma baionnette et je presse la détente
nerveusement. J'avais perdu la tete. La balle
l'avait attaint au menton, il tombe en di-
sant: "Mein Gott! O Liebe Mutter!" (Mon
Dieu! O chere mere!) Je me remets rapide-
ment le clarion sonne la retraite car les Al-
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reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combate
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
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sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
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dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
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et pénetre dans le village. Nous nous orga-
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Le lendemain, meme action: petit combat
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le general. Alors commence la fameuse at-
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1re charge - Sections par quatre, baion-
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France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
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baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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lance sa baionnette vers ma poitrine. Saut de
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ce moment in officier prussien qui n'avait
qu'un revolver pour toute arme se jette sur
moi et m'accule à mon four. Il me décharge
son revolver par deux fois, mais, comme il
-
Newpaper cutting on left
Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combate
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
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batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
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mandes rappliquent; nous nous formons en
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tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baionnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide, je lui
renter dedans. Il pousse in cri et tombe. A
-
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Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes sur le terrible combate
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
corps. In Allemand que j'accule contre un
mur se rebiffe avec beaucoup de courage. Il
lance sa baionnette vers ma poitrine. Saut de
coté classique. Il tape dans le vide. je lui
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Voici quelques notes sur le terrible combate
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
balle au front. Je trébuche dans son corps
et roule à terre. Je me releve et reprend
ma place en tete. Nous sommes au corps à
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de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
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nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - Sections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
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Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
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sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - SEections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - SEections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
baissée. Les Prussiens font des feux de
salve terribles. Beaucoup de vides, Serrez les
rangs, mes fils! s'écrie le commandant.
Le clarion, juste devant moi, est tué d'une
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Voici quelques notes sur le terrible combate
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assez loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
1re charge - SEections par quatre, baion-
nette au canon! En avant.... vive la
France! Les clarions et tambours battent
et sonnent avec furie. La Mareillaise reten-
tit. Nous sommes fous. Nous foncons tete
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de Vassincourt. Il y a quelques semaines
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
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tre les murs. Trois sections sont désignées
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crete, vive fusillade. je me couch et seul,
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Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
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de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
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nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
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tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
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Le lendemain, meme action: petit combat
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le general. Alors commence la fameuse at-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
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et avec calme je me mets à tirer. le Boches
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Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
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ouvrons in feu rapide pendant que le reste
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et pénetre dans le village. Nous nous orga-
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ils font volte-face et fuient en baissant, 10
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Le lendemain, meme action: petit combat
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le general. Alors commence la fameuse at-
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
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d'escorte. Nous prenons position derriere les
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Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
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pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assex loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 hommes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
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et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
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nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
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Le lendemain, meme action: petit combat
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le general. Alors commence la fameuse at-
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Voici quelques notes sur le terrible combate
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quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
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carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liaison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
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sont assex loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 homes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
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le general. Alors commence la fameuse at-
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Voici quelques notes sur le terrible combate
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qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
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sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liasison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assex loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 homes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
taque du village:
-
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Le Combat de Vassincourt
reconté par un soldat
27 novembre
Chers parents,
Voici quelques notes fur le terrible combate
de Vassincourt. Il y a quelques semaines
qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
quelques épisodes.
La prise du village comprend deux com-
bats préliminaires et quatre charges success-
sives à la baionnette.
Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liasison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assex loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 homes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
soir in regiment nous remplace.
Le lendemain, meme action: petit combat
pour prévenire movement tournant des Bo-
ches. Il réussit, et nous somees félicités par
le general. Alors commence la fameuse at-
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qu'il a eu lieu, je puis done en raconter
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La prise du village comprend deux com-
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Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
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leaux. Le general y est, ma compagnie est
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batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liasison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assex loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 homes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
tués et 8 blesses; nous restons sur place; le
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bats préliminaires et quatre charges success-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
pour aller occupier le village de Beurey. Je
pars comme agent de liasison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assex loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
sent pas sur nous. Je saute avec 10 homes
dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
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nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
on a eu le temps de faire des feux de salve,
ils font volte-face et fuient en baissant, 10
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Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
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batiments.
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sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
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tre les murs. Trois sections sont désignées
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pars comme agent de liasison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assex loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
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dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
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et pénetre dans le village. Nous nous orga-
nisons, quand in bruit de gallop se rappro-
che, et in peletone de uhlans arrive sur
nouse à bride abbatue. Ils ne sont pas malins,
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
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tre les murs. Trois sections sont désignées
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pars comme agent de liasison. Arrives sur la
crete, vive fusillade. je me couch et seul,
avec ma pelle-beche, je fais in petit talus
et avec calme je me mets à tirer. le Boches
sont assex loin, ils reculent. Nous continuons
à advancer et nous nous jetons dans in bos-
quet.
Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
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dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
ouvrons in feu rapide pendant que le reste
de la compagnie fait in movement tournant
et pénetre dans le village. Nous nous orga-
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Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
leaux. Le general y est, ma compagnie est
d'escorte. Nous prenons position derriere les
batiments.
Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
mandes rappliquent; nous nous formons en
carapace. La ferme tremble. On se serre con-
tre les murs. Trois sections sont désignées
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crete, vive fusillade. je me couch et seul,
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Ils tirent et reculent, mais les balles ne pas-
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dans une tranchée à eux, abandonee. Nous
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Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
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Nous arrivons à Bar et apprenons que les
Boches sont à 10 kilometres. Sac au dos, en
avant. Arrivons de nuit à la ferme des Bou-
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Une batterie de rimailhos est là qui tire
sans discontinuer. Aie... les marmites alle-
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- 7401 / 78213
- Contributor
- GRANGE HELENE
September 11, 1914
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