FRBDIC-46 Carnets d'artilleur de Paul Bouchon, item 19
Transcription
Transcription history
-
34
et a voir les autres je me rends compte que
cela rend très malade. Personne a l'appel.
C'est a peine si l'on parvient a donner
à manger aux chevaux. Les chevaux ont
aussi le mal de mer. La tête sur la
mangeoire ils regardent lamentablement
un tirant la langue. Nous sommes
terriblement secoués. Nous sommes a peine
5 ou 6 qui soyons indemnes et encore.
On n'est pas dans son ...cran habituel.
Les hommes sont allongés un peu partout
et n'importe ou. On voit les côtes de
Chypre. A midi j'ai cru que mon
déjeuner ne descendrait pas. Il fait un
soleil très chaud. Le vent est calmé
mais la houle persiste. Nous sommes sur
des fonds de 2000 mètres. il y a des lames
de fond qui nous secouent comme une
coquille de noix. Mon dejeuner descend tout
de même. Je résiste. Nous étions à midi
5 ou 6 a table. Les autres sont restés
couchés. La salle a manger est déserte
Personne ne peut ecrire. Vers 5 heures
le tangage diminu mais le roulis
commence. C'est moins gênant mais
on a encore moins d'équilibre. On
fait une partie de carte. un de nos
partenaires est forcé de nous abandonner
la tête lui tourne. On boit le cognac tout
de même. Je vais me coucher après avoir
fait un tour sur l'avant ou paraît-il
le ...Moulouya est en vue. La lune
nous éclaire mais je ne distingue rien
Avant de m'endormir je prends mes
notes sur mon lit. Demain nous serons a
Alexandrie. 30 mars. La mer s'est calmée
pendant la nuit et au matin nous ne
35
sommes plus remués du tout. Les malades sont
gueris comme par enchantement. Il fait un beau
soleil dans un ciel sans nuage. On voit au
loin les côtes d'Afrique. On s'approche lentement,
le pilote vient au devant de nous et nous
entrons dans le port. La côte est basse. Aucune
colline a l'horizon. On voit les maisons africaines
aux toits plats. Il fait chaud ; aussi chaud
qu'en France pendant la saison d'été. On
voit une foret de mats sur le port, de
nombreux voiliers, des navires allemands
capturés au début de la guerre. Le paquebot
Lotus chargé de passagers sort du port
et part pour Marseille. Les passagères nous
acclament et agitent des mouchoirs. Ce sont
sans doute des Français. Le port est très
important. De nombreuses bouées marquent
les profondeurs. Un phare très elevé est
construit au fond du port. De petits bateaux
chargés d'oranges, de figues etc nous entourent.
On vend des journaux ecrits en français.
Des articles sont consacrés à l'arrivée des
troupes françaises, j'envoie de nombreuses lettres
et cartes. J'envoie a Jeannette les articles nous
concernant. On voit sur la côte de nombreux
palmiers. On ne sait pas encore si nous
débarquerons ni quand. Cependant la plus
grande partie des troupes doivent être
débarquées dejà. On débarque demain matin
On amène notre navire à quai. Foule bariolée.
Arabes, Bédouins. Mendiants sur les quais.
Enfant accrobate. N'aurai plus guèrele temps
de prendre de longues notes. Policemen avec
leurs cannes. Poste Anglais. 31 mars.
Débarquement dès 5 heures. Beaucoup de travail
Grues détraquées. Matériel enchevêtré. Beaucoup
de mal a retrouver ses affaires.
-
34
et a voir les autres je me rends compte que
cela rend très malade. Personne a l'appel.
C'est a peine si l'on parvient a donner
à manger aux chevaux. Les chevaux ont
aussi le mal de mer. La tête sur la
mangeoire ils regardent lamentablement
un tirant la langue. Nous sommes
terriblement secoués. Nous sommes a peine
5 ou 6 qui soyons indemnes et encore.
On n'est pas dans son ...cran habituel.
Les hommes sont allongés un peu partout
et n'importe ou. On voit les côtes de
Chypre. A midi j'ai cru que mon
déjeuner ne descendrait pas. Il fait un
soleil très chaud. Le vent est calmé
mais la houle persiste. Nous sommes sur
des fonds de 2000 mètres. il y a des lames
de fond qui nous secouent comme une
coquille de noix. Mon dejeuner descend tout
de même. Je résiste. Nous étions à midi
5 ou 6 a table. Les autres sont restés
couchés. La salle a manger est déserte
Personne ne peut ecrire. Vers 5 heures
le tangage diminu mais le roulis
commence. C'est moins gênant mais
on a encore moins d'équilibre. On
fait une partie de carte. un de nos
partenaires est forcé de nous abandonner
la tête lui tourne. On boit le cognac tout
de même. Je vais me coucher après avoir
fait un tour sur l'avant ou paraît-il
le ...Moulouya est en vue. La lune
nous éclaire mais je ne distingue rien
Avant de m'endormir je prends mes
notes sur mon lit. Demain nous serons a
Alexandrie. 30 mars. La mer s'est calmée
pendant la nuit et au matin nous ne
35
sommes plus remués du tout. Les malades sont
gueris comme par enchantement. Il fait un beau
soleil dans un ciel sans nuage. On voit au
loin les côtes d'Afrique. On s'approche lentement,
le pilote vient au devant de nous et nous
entrons dans le port. La côte est basse. Aucune
colline a l'horizon. On voit les maisons africaines
aux toits plats. Il fait chaud ; aussi chaud
qu'en France pendant la saison d'été. On
voit une foret de mats sur le port, de
nombreux voiliers, des navires allemands
capturés au début de la guerre. Le paquebot
Lotus chargé de passagers sort du port
et part pour Marseille. Les passagères nous
acclament et agitent des mouchoirs. Ce sont
sans doute des Français. Le port est très
important. De nombreuses bouées marquent
les profondeurs. Un phare très elevé est
construit au fond du port. De petits bateaux
chargés d'oranges, de figues etc nous entourent.
On vend des journaux ecrits en français.
Des articles sont consacrés à l'arrivée des
-
34
et a voir les autres je me rends compte que
cela rend très malade. Personne a l'appel.
C'est a peine si l'on parvient a donner
à manger aux chevaux. Les chevaux ont
aussi le mal de mer. La tête sur la
mangeoire ils regardent lamentablement
un tirant la langue. Nous sommes
terriblement secoués. Nous sommes a peine
5 ou 6 qui soyons indemnes et encore.
On n'est pas dans son ...cran habituel.
Les hommes sont allongés un peu partout
et n'importe ou. On voit les côtes de
Chypre. A midi j'ai cru que mon
déjeuner ne descendrait pas. Il fait un
soleil très chaud. Le vent est calmé
mais la houle persiste. Nous sommes sur
des fonds de 2000 mètres. il y a des lames
de fond qui nous secouent comme une
coquille de noix. Mon dejeuner descend tout
de même. Je résiste. Nous étions à midi
5 ou 6 a table. Les autres sont restés
couchés. La salle a manger est déserte
Personne ne peut ecrire. Vers 5 heures
le tangage diminu mais le roulis
commence. C'est moins gênant mais
on a encore moins d'équilibre. On
fait une partie de carte. un de nos
partenaires est forcé de nous abandonner
la tête lui tourne. On boit le cognac tout
de même. Je vais me coucher après avoir
fait un tour sur l'avant ou paraît-il
le ...Moulouya est en vue. La lune
nous éclaire mais je ne distingue rien
Avant de m'endormir je prends mes
notes sur mon lit. Demain nous serons a
Alexandrie. 30 mars. La mer s'est calmée
pendant la nuit et au matin nous ne
35
sommes plus remués du tout. Les malades sont
gueris comme par enchantement. Il fait un beau
soleil dans un ciel sans nuage. On voit au
loin les côtes d'Afrique. On s'approche lentement,
le pilote vient au devant de nous et nous
entrons dans le port. La côte est basse. Aucune
colline a l'horizon. On voit les maisons africaines
aux toits plats. Il fait chaud ; aussi chaud
qu'en France pendant la saison d'été. On
voit une foret de mats sur le port, de
nombreux voiliers, des navires allemands
capturés au début de la guerre. Le paquebot
Lotus chargé de passagers sort du port
et part pour Marseille. Les passagères nous
-
34
et a voir les autres je me rends compte que
cela rend très malade. Personne a l'appel.
C'est a peine si l'on parvient a donner
à manger aux chevaux. Les chevaux ont
aussi le mal de mer. La tête sur la
mangeoire ils regardent lamentablement
un tirant la langue. Nous sommes
terriblement secoués. Nous sommes a peine
5 ou 6 qui soyons indemnes et encore.
On n'est pas dans son ...cran habituel.
Les hommes sont allongés un peu partout
et n'importe ou. On voit les côtes de
Chypre. A midi j'ai cru que mon
déjeuner ne descendrait pas. Il fait un
soleil très chaud. Le vent est calmé
mais la houle persiste. Nous sommes sur
des fonds de 2000 mètres. il y a des lames
de fond qui nous secouent comme une
coquille de noix. Mon dejeuner descend tout
de même. Je résiste. Nous étions à midi
5 ou 6 a table. Les autres sont restés
couchés. La salle a manger est déserte
Personne ne peut ecrire. Vers 5 heures
le tangage diminu mais le roulis
commence. C'est moins gênant mais
on a encore moins d'équilibre. On
fait une partie de carte. un de nos
partenaires est forcé de nous abandonner
la tête lui tourne. On boit le cognac tout
de même. Je vais me coucher après avoir
fait un tour sur l'avant ou paraît-il
le ...Moulouya est en vue. La lune
nous éclaire mais je ne distingue rien
Avant de m'endormir je prends mes
notes sur mon lit. Demain nous serons a
Alexandrie. 30 mars. La mer s'est calmée
pendant la nuit et au matin nous ne
35
sommes plus remués du tout. Les malades sont
gueris comme par enchantement. Il fait un beau
soleil dans un ciel sans nuage. On voit au
loin les côtes d'Afrique. On s'approche lentement,
le pilote vient au devant de nous et nous
entrons dans le port. La côte est basse. Aucune
-
34
et a voir les autres je me rends compte que
cela rend très malade. Personne a l'appel.
C'est a peine si l'on parvient a donner
à manger aux chevaux. Les chevaux ont
aussi le mal de mer. La tête sur la
mangeoire ils regardent lamentablement
un tirant la langue. Nous sommes
terriblement secoués. Nous sommes a peine
5 ou 6 qui soyons indemnes et encore.
On n'est pas dans son ...cran habituel.
Les hommes sont allongés un peu partout
et n'importe ou. On voit les côtes de
Chypre. A midi j'ai cru que mon
déjeuner ne descendrait pas. Il fait un
soleil très chaud. Le vent est calmé
mais la houle persiste. Nous sommes sur
des fonds de 2000 mètres. il y a des lames
de fond qui nous secouent comme une
coquille de noix. Mon dejeuner descend tout
de même. Je résiste. Nous étions à midi
5 ou 6 a table. Les autres sont restés
couchés. La salle a manger est déserte
Personne ne peut ecrire. Vers 5 heures
le tangage diminu mais le roulis
commence. C'est moins gênant mais
on a encore moins d'équilibre. On
fait une partie de carte. un de nos
partenaires est forcé de nous abandonner
la tête lui tourne. On boit le cognac tout
de même. Je vais me coucher après avoir
fait un tour sur l'avant ou paraît-il
le ...Moulouya est en vue. La lune
nous éclaire mais je ne distingue rien
Avant de m'endormir je prends mes
notes sur mon lit. Demain nous serons a
Alexandrie. 30 mars. La mer s'est calmée
pendant la nuit et au matin nous ne
Description
Save description- 40.04185555091104||26.290340371875004||||1
Dardanelles
Location(s)
Story location Dardanelles
- ID
- 9589 / 247581
- Contributor
- M. Philippe BOUCHON
Login to edit the languages
Login to edit the fronts
- Balkans
- Gallipoli Front
Login to add keywords
- Artillery
- Trench Life
Login to leave a note