FRBDIC-46 Carnets d'artilleur de Paul Bouchon, item 8
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12
C'est l'adieu des petits enfants. Ils
etaient bien 200 sur le rivage qui agitaient
leurs petits bras en signe d'adieu. On leur
avait sans doute dit a ces petits que
de tous ceux qui partaient là beaucoup
ne reviendraient pas, ne reverraient pas
leurs petits enfants a eux. Et leurs petits
bras, leurs petits mouchoirs s'agitaient
toujours. Jamais je n'oublierai l'adieu
de ces petits. C'était comme un
encouragement ; ils semblaient nous dire
dans leur adieu : Allez, allez, faites bien
votre devoir pour que notre France soit
grande, toujours plus grande. nous
sommes veritablement les maitres de la
Méditerranée car depuis Bizerte nous
naviguons sans être convoyés par des navires de guerre. Nous sommes dans la
Mer ...Ionienne . La brise est douce. Vers
le soir la mer cependant calme nous
fait tanguer. Ce sont de courtes lames
de fond qui nous déplacent ainsi. Nous
sommes sur les grands fonds qui vont
jusqu'a 300 mètres. Nous sommes a
nouveau perdus au milieu des eaux
depuis midi nous n'apercevons plus
aucune côte. nous ne sommes pas
seuls cependant car les navires de
l'escadre ne se perdent pas de vue.
Nous filons environ 10 noeufs a cause
des navires plus petits. Nous allons
directement vers la Grèce et vers la
Crète. C'est egal. Je vais devenir marin
car voila dejà dix jours que je
suis sur l'eau. Le Commt m'a donné
aujourd'hui une jolie boussole et
deux jeux de cartes de Turquie.
15 mars
J'ai assez bien dormi. La mer moins profonde
qui hier est plus calme. Nous sommes moins
ballotés. Après avoir pris mon ...jus je
monte sur le pont ou je prends le frais
un peu. Il y fait bon respirer le matin.
Il n'y a aucune côte en vue. Toujours
de l'eau, rien que de l'eau. Je vais
mettre mes notes a jour et ecrire une lettre
que je remettrai a la première occasion.
J'ai ecrit deux lettre. Une a
Mennier, l'autre a maman. Mais la
boite aux lettres n'est plus là. Il faudras
attendre l'arrivée. Je passe une bonne
partie de la journée sur le pont.
Je me suis confortablement installé
sur le foin. Il fait un bon soleil
et la mer est calme. Je prends un
bain de lézard. Aucune terre en vue
rien que le ciel et l'eau. L'eau
et le ciel sont bleus, d'un bleu
noiratre superbe. La mer est
veritablement belle. Je fais une partie
de cartes le soir après souper, je
la perds. Je n'ai pas de chance
aux cartes depuis que je suis
embarqué.
16 mars
Je me reveille de bonne heure. J'ai
un bouton dans la gorge qui me
fait assez souffrir. Je regarde
par le hublot, je vois a une
dizaine de mille une terre assez
elevée. C'est l'Ile Serigotto .
Nous arrivons dans l'archipelGrec.
je monte sur le pont et je vois
toute une escadre qui nous
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12
C'est l'adieu des petits enfants. Ils
etaient bien 200 sur le rivage qui agitaient
leurs petits bras en signe d'adieu. On leur
avait sans doute dit a ces petits que
de tous ceux qui partaient là beaucoup
ne reviendraient pas, ne reverraient pas
leurs petits enfants a eux. Et leurs petits
bras, leurs petits mouchoirs s'agitaient
toujours. Jamais je n'oublierai l'adieu
de ces petits. C'était comme un
encouragement ; ils semblaient nous dire
dans leur adieu : Allez, allez, faites bien
votre devoir pour que notre France soit
grande, toujours plus grande. nous
sommes veritablement les maitres de la
Méditerranée car depuis Bizerte nous
naviguons sans être convoyés par des navires de guerre. Nous sommes dans la
Mer ...Ionienne . La brise est douce. Vers
le soir la mer cependant calme nous
fait tanguer. Ce sont de courtes lames
de fond qui nous déplacent ainsi. Nous
sommes sur les grands fonds qui vont
jusqu'a 300 mètres. Nous sommes a
nouveau perdus au milieu des eaux
depuis midi nous n'apercevons plus
aucune côte. nous ne sommes pas
seuls cependant car les navires de
l'escadre ne se perdent pas de vue.
Nous filons environ 10 noeufs a cause
des navires plus petits. Nous allons
directement vers la Grèce et vers la
Crète. C'est egal. Je vais devenir marin
car voila dejà dix jours que je
suis sur l'eau. Le Commt m'a donné
aujourd'hui une jolie boussole et
deux jeux de cartes de Turquie.
15 mars
J'ai assez bien dormi. La mer moins profonde
qui hier est plus calme. Nous sommes moins
ballotés. Après avoir pris mon ...jus je
monte sur le pont ou je prends le frais
un peu. Il y fait bon respirer le matin.
Il n'y a aucune côte en vue. Toujours
de l'eau, rien que de l'eau. Je vais
mettre mes notes a jour et ecrire une lettre
que je remettrai a la première occasion.
J'ai ecrit deux lettre. Une a
Mennier, l'autre a maman. Mais la
boite aux lettres n'est plus là. Il faudras
attendre l'arrivée. Je passe une bonne
partie de la journée sur le pont.
Je me suis confortablement installé
sur le foin. Il fait un bon soleil
et la mer est calme. Je prends un
bain de lézard. Aucune terre en vue
rien que le ciel et l'eau. L'eau
et le ciel sont bleus, d'un bleu
noiratre superbe. La mer est
veritablement belle. Je fais une partie
de cartes le soir après souper, je
la perds. Je n'ai pas de chance
aux cartes depuis que je suis
embarqué.
16 mars
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C'est l'adieu des petits enfants. Ils
etaient bien 200 sur le rivage qui agitaient
leurs petits bras en signe d'adieu. On leur
avait sans doute dit a ces petits que
de tous ceux qui partaient là beaucoup
ne reviendraient pas, ne reverraient pas
leurs petits enfants a eux. Et leurs petits
bras, leurs petits mouchoirs s'agitaient
toujours. Jamais je n'oublierai l'adieu
de ces petits. C'était comme un
encouragement ; ils semblaient nous dire
dans leur adieu : Allez, allez, faites bien
votre devoir pour que notre France soit
grande, toujours plus grande. nous
sommes veritablement les maitres de la
Méditerranée car depuis Bizerte nous
naviguons sans être convoyés par des navires de guerre. Nous sommes dans la
Mer ...Ionienne . La brise est douce. Vers
le soir la mer cependant calme nous
fait tanguer. Ce sont de courtes lames
de fond qui nous déplacent ainsi. Nous
sommes sur les grands fonds qui vont
jusqu'a 300 mètres. Nous sommes a
nouveau perdus au milieu des eaux
depuis midi nous n'apercevons plus
aucune côte. nous ne sommes pas
seuls cependant car les navires de
l'escadre ne se perdent pas de vue.
Nous filons environ 10 noeufs a cause
des navires plus petits. Nous allons
directement vers la Grèce et vers la
Crète. C'est egal. Je vais devenir marin
car voila dejà dix jours que je
suis sur l'eau. Le Commt m'a donné
aujourd'hui une jolie boussole et
deux jeux de cartes de Turquie.
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C'est l'adieu des petits enfants. Ils
etaient bien 200 sur le rivage qui agitaient
leurs petits bras en signe d'adieu. On leur
avait sans doute dit a ces petits que
de tous ceux qui partaient là beaucoup
ne reviendraient pas, ne reverraient pas
leurs petits enfants a eux. Et leurs petits
bras, leurs petits mouchoirs s'agitaient
toujours. Jamais je n'oublierai l'adieu
de ces petits. C'était comme un
encouragement ; ils semblaient nous dire
dans leur adieu : Allez, allez, faites bien
votre devoir pour que notre France soit
grande, toujours plus grande. nous
sommes veritablement les maitres de la
Méditerranée car depuis Bizerte nous
naviguons sans être convoyés par des navires de guerre. Nous sommes dans la
Mer
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Dardanelles
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- 9589 / 247570
- Contributor
- M. Philippe BOUCHON
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- Gallipoli Front
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- Trench Life











































































































































































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