Journal du cavalier Aimé GARCIN du 7ème Régiment de cuirassiers durant la Grande Guerre de 1914 - 1918, item 20

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Balschwiller 7 Février-31 mars 1915

Continuons à prendre les tranchées de Balschwiller tous les deux jours. Les villages même en premiere ligne sont occupés par une grande partie de leurs habitants. Nous admirons leur sérénité et leur obligeance. Nous aménageons nos tranchées. Elles deviennent bientôt très propres. Le temps froid y est pour quelque chose. Le secteur est très calme. De temps en temps un boche sort en face et va ranger le réseau de barbelés. Comme nous sommes à huit cent mètres d'eux, nos carabines ne font pas beaucoup de mal. Au repos à Bretagne nous sommes installés dans le foin : le pays est très pauvre. Un jour nous allons aux douches à Delles. Deydié qui allait à Dammarie se faire soigner une dent, recoit un léger éclat d'obus qui lui égratigne le cou : risque de blessure.

Pour nous occuper les jours ou nous ne sommes pas aux tranchées on nous fait faire des barricades à la sortie des villages que nous occupons, un poste y est installé la nuit : c'est un peu ridicule. Douches à Grand-Villars, nous mangeons à Bretagne chez un bon vieux qui connait la maison et le bureau de Lyon ayant été facteur très longtemps pour le quartier des Terreaux.

Balschwiller 4 avril

Aux tranchées le 4 avril vendredi Saint. Journée triste entre toute ; les boches semblent plus nerveux depuis quelques jours. Déjà plusieurs obus sont tombés sur le village de Balschwiller et l'église, les habitants peu à peu s'en vont abandonnant tristement tout même l'espérance qu'ils avaient en nous de leur conserver intact leur village.

Des tranchées de seconde ligne doivent être faites contre les premières maisons. Une corvée dont je fais partie se met au travail et l'eau qui garnit copieusement les trous commencés nous gêne beaucoup. L'aspirant de Maison Rouge fils du Colonel et mon ami, commande la corvée et voyant notre embarras m'envoie chercher une pompe dans le village. J'en découvre une dans une maison abandonnée et l'apporte mais


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Balschwiller 7 Février-31 mars 1915

Continuons à prendre les tranchées de Balschwiller tous les deux jours. Les villages même en premiere ligne sont occupés par une grande partie de leurs habitants. Nous admirons leur sérénité et leur obligeance. Nous aménageons nos tranchées. Elles deviennent bientôt très propres. Le temps froid y est pour quelque chose. Le secteur est très calme. De temps en temps un boche sort en face et va ranger le réseau de barbelés. Comme nous sommes à huit cent mètres d'eux, nos carabines ne font pas beaucoup de mal. Au repos à Bretagne nous sommes installés dans le foin : le pays est très pauvre. Un jour nous allons aux douches à Delles. Deydié qui allait à Dammarie se faire soigner une dent, recoit un léger éclat d'obus qui lui égratigne le cou : risque de blessure.

Pour nous occuper les jours ou nous ne sommes pas aux tranchées on nous fait faire des barricades à la sortie des villages que nous occupons, un poste y est installé la nuit : c'est un peu ridicule. Douches à Grand-Villars, nous mangeons à Bretagne chez un bon vieux qui connait la maison et le bureau de Lyon ayant été facteur très longtemps pour le quartier des Terreaux.

Balschwiller 4 avril

Aux tranchées le 4 avril vendredi Saint. Journée triste entre toute ; les boches semblent plus nerveux depuis quelques jours. Déjà plusieurs obus sont tombés sur le village de Balschwiller et l'église, les habitants peu à peu s'en vont abandonnant tristement tout même l'espérance qu'ils avaient en nous de leur conserver intact leur village.

Des tranchées de seconde ligne doivent être faites contre les premières maisons. Une corvée dont je fais partie se met au travail et l'eau qui garnit copieusement les trous commencés nous gêne beaucoup. L'aspirant de Maison Rouge fils du Colonel et mon ami, commande la corvée et voyant notre embarras m'envoie chercher une pompe dans le village. J'en découvre une dans une maison abandonnée et l'apporte mais



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  • December 28, 2017 15:26:41 Stéphane DOREL

    Balschwiller 7 Février-31 mars 1915

    Continuons à prendre les tranchées de Balschwiller tous les deux jours. Les villages même en premiere ligne sont occupés par une grande partie de leurs habitants. Nous admirons leur sérénité et leur obligeance. Nous aménageons nos tranchées. Elles deviennent bientôt très propres. Le temps froid y est pour quelque chose. Le secteur est très calme. De temps en temps un boche sort en face et va ranger le réseau de barbelés. Comme nous sommes à huit cent mètres d'eux, nos carabines ne font pas beaucoup de mal. Au repos à Bretagne nous sommes installés dans le foin : le pays est très pauvre. Un jour nous allons aux douches à Delles. Deydié qui allait à Dammarie se faire soigner une dent, recoit un léger éclat d'obus qui lui égratigne le cou : risque de blessure.

    Pour nous occuper les jours ou nous ne sommes pas aux tranchées on nous fait faire des barricades à la sortie des villages que nous occupons, un poste y est installé la nuit : c'est un peu ridicule. Douches à Grand-Villars, nous mangeons à Bretagne chez un bon vieux qui connait la maison et le bureau de Lyon ayant été facteur très longtemps pour le quartier des Terreaux.

    Balschwiller 4 avril

    Aux tranchées le 4 avril vendredi Saint. Journée triste entre toute ; les boches semblent plus nerveux depuis quelques jours. Déjà plusieurs obus sont tombés sur le village de Balschwiller et l'église, les habitants peu à peu s'en vont abandonnant tristement tout même l'espérance qu'ils avaient en nous de leur conserver intact leur village.

    Des tranchées de seconde ligne doivent être faites contre les premières maisons. Une corvée dont je fais partie se met au travail et l'eau qui garnit copieusement les trous commencés nous gêne beaucoup. L'aspirant de Maison Rouge fils du Colonel et mon ami, commande la corvée et voyant notre embarras m'envoie chercher une pompe dans le village. J'en découvre une dans une maison abandonnée et l'apporte mais



  • December 28, 2017 15:25:51 Stéphane DOREL

    Balschwiller 7 Février-31 mars 1915

    Continuons à prendre les tranchées de Balschwiller tous les deux jours. Les villages même en premiere ligne sont occupés par une grande partie de leurs habitants. Nous admirons leur sérénité et leur obligeance. Nous aménageons nos tranchées. Elles deviennent bientôt très propres. Le temps froid y est pour quelque chose. Le secteur est très calme. De temps en temps un boche sort en face et va ranger le réseau de barbelés. Comme nous sommes à huit cent mètres d'eux, nos carabines ne font pas beaucoup de mal. Au repos à Bretagne nous sommes installés dans le foin : le pays est très pauvre. Un jour nous allons aux douches à Delles. Deydié qui allait à Dammarie se faire soigner une dent, recoit un léger éclat d'obus qui lui égratigne le cou : risque de blessure.

    Pour nous occuper les jours ou nous ne sommes pas aux tranchées on nous fait faire des barricades à la sortie des villages que nous occupons, un poste y est installé la nuit : c'est un peu ridicule. Douches à Grand-Villars, nous mangeons à Bretagne chez un bon vieux qui connait la maison et le bureau de Lyon ayant été facteur très longtemps pour le quartier des Terreaux.

    Balschwiller 4 avril

    Aux tranchées le 4 avril vendredi Saint. Journée triste entre toute ; les boches semblent plus nerveux depuis quelques jours. Déjà plusieurs obus sont tombés sur le village de Balschwiller et l'église, les habitants peu à peu s'en vont abandonnant tristement tout même l'espérance qu'ils avaient en nous de leur conserver intact leur village.

    Des tranchées de seconde ligne doivent être faites contre les premières maisons. Une corvée dont je fais partie se met au travail et l'eau qui garnit copieusement les trous commencés nous gêne beaucoup. L'aspirant de Maison Rouge fils du Colonel et mon ami, commande la corvée et voyant notre embrarras m'envoie chercher une pompe dans le village. J'en découvre une dans une maison abandonnée et l'apporte mais



  • December 28, 2017 12:54:26 Stéphane DOREL

    Balschwiller 7 Février-31 mars 1915

    Continuons à prendre les tranchées de Balschwiller tous les deux jours. Les villages même en premiere ligne sont occupés par une grande partie de leurs habitants. Nous admirons leur sérénité et leur obligeance. Nous aménageons nos tranchées. Elles deviennent bientot très propres. Le temps froid y est pour quelque chose. Le secteur est très calme. De temps en temps un boche sort en face et va ranger le réseau de barbelés. Comme nous sommes à huit cent mètres d'eux, nos carabines ne font pas beaucoup de mal. Au repos à Bretagne nous sommes installés dans le foin : le pays est très pauvre. Un jour nous allons aux douches à Delles. Deydié qui allait à Dammarie se faire soigner une dent, recoit un léger éclat d'obus qui lui égratigne le cou : risque de blessure.


Description

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  • 47.669968||7.170258||

    Balschwiller, France

  • 45.74272279922854||4.819351169189417||

    Lyon

    ||1
Location(s)
  • Story location Lyon
  • Document location Balschwiller, France
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ID
8199 / 81788
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
BRISSON
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


February 7, 1915 – April 4, 1915
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