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C’est une histoire triste à plusieurs titres. Est arrivé lors de la Grande collecte un contributeur ayant trouvé sur un remblai à Privas il y a une quinzaine d’année, des lettres et cartes anciennes. Le contributeur, un artisan, trouvait dommage de les avoir jetées et les a gardées. Elles sont sauvées désormais, et l’histoire d’un des soldat reconstituée. Les cartes et lettres concernent deux soldats : Camille Terrasse de Veyras de la classe 1912 et Casimir Charrière de Coux de la classe 1903. Casimir Charrière est ouvrier à Paris avec sa femme Célestine et leur deux fils Roger et Paul. Mobilisé au 261ème Régiment d’infanterie à Privas, il meurt à Thiaumont dans la Meuse le 1er juillet 1916. Les courriers qui nous sont parvenus sont écrits à sa mère, Pauline et à sa sœur Élise ou tante Lisette pour les enfants. Casimir donne ses impressions sur son activité et la vie dans les tranchées et dénonce sa condition : « … nous faisons 4 jours de tranchées en première ligne et ensuite nous venons coucher 3 nuits dans le cantonnement. Ici nous sommes dans la boue car il pleut presque tous les jours. Je vous assure que nous n’avons pas fini de souffrir tout l’hiver, c’est bien malheureux pour nous car l’on ne voit pas de fin, il nous feront tous tuer, mais en effet on le voir venir, d’ailleurs ici il ne reste plus que le pauvres malheureux, tous ces fils à papa il n’y en pas ils sont tous embusqués à l’arrière… dans les tranchées il n’y as que le pauvre ouvrier. ». Dans son dernier courrier daté du 24 juin 1916, il est « du coté de Verdun et qu’il n’y fait pas bien bon… nous y attendons d’un moment à l’autre d’y passer à notre tour… je ne sais ce qui vais m’arriver car c’est terrible ce qui se passe ici mais enfin à la grâce de Dieu, mais si toutefois je ne peut en revenir, je vous prie ne laisser pas ma femme et mes enfants, car je les aiment trop. ». Il meurt le 1er juillet 1916 à Thiaumont, lors de la grande offensive dite de la dernière chance menée par l’armée allemande. En 6 jours de combat, le 261ème RI perd 1200 hommes et 28 officiers… Dans les courriers retrouvés, sa veuve Célestine, écrit en 1919 à sa belle-mère. Elle travaille à Paris et a laissé les enfants en Ardèche chez leur grand-mère et tante Lisette.