Poème "Pensez-y"

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Pensez-y

Le temps passe Madame et combien monotone

De la guerre plus rien ne vous étonne

Et le communiqué parcouru chaque soir

N'a plus rien de saillant qui puisse vous émouvoir

Sur le front vous n'avez personne de très proche

Pas de parents non plus dans le Nord chez les Boches

Nul souci quel qu'il soit ne peut vous affleurer

Et vos beaux yeux sont secs de ne pouvoir pleurer

Pour combler vos loisirs pendant une huitaine

Vous avez tricoté des vêtements de laine

Puis vous avez donné des vivres de l'argent

Fait des paquets pour le soldat indigent

Mais petit à petit vous avez laissé ces choses

Oubliant de votre mieux tous ces longs jours moroses

Vous vous êtes forgé nombre d'occupations

Il vous a fallu d'abord renouer vos relations

Peu à peu l'oubli doux et commode

S'est emparé de vous dans les thés à la mode

Vous avez retrouvé le tango langoureux

Et plusieurs réformés de vous très amoureux

L'oubli qui missing à vous en faire un crime

L'oubli dans votre cas c'est presque légitime

Ennui désolement, est ce qu'on sait

L'oubli est inconscient, et puis c'est si Français

Car vous avez gardé votre ame Française

Un seul mot pourra dissiper se malaise
Tout votre être sera brusquement ressaisi

Quand je vous aurai dit se seul mot "Pensez-y"

Pensez-y que là-bas sur le front à toute heure

Il en est un qui tombe agonisant et pleure

 2ème page 

Et qui voudrait bien pas mourir et se débat

Pensez-y quand sur vous, vous jetez vos fourrures

A tous ceux qui ont froid, aux affres qu'ils endurenr

Immobiles, sentant l'engourdissement du gel les envahir

Pensez-y quand la pluie au dehors tombe averses

Et tous ces pauvres  des  bleus ciel qu'elle traverse

Et qui pour se sechez à l'angle des chemins

N'auront que le grand vent qui les sechera demain

Pensez-y quelques fois en vous mettant à table

Aux pauvres affamé désireux bien misérable

Qui là bas grignotant son pas rassis un peu

Avale une bouchée entre deux coups de feu

Et pensez à ce qu'un peu de boue à vos bottines

Représente des gens harassés qui piétinent

Dans le cloaque affreux ou meurtris et glacés

Ainsi qu'en un tombeau s'enlisent les blessés

Ainsi qu'en un tombeau s'enlisent les blessés

Quand le vent soufflera dans votre cheminée

Pensez à l'abominable et triste destinée

De tous ceux qui la bas, aux aguets, sans repos

Veillent dans la nuit noire où flotte le drapeau

Et si l'on vous murmure un madrigal trop tendre

Sachez d'un mot tranchant et railleur vous défendre

Et songeant comme ils sont beaux et plus forts

Ceux qui revent d'amour là-bas parmi les morts


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Pensez-y

Le temps passe Madame et combien monotone

De la guerre plus rien ne vous étonne

Et le communiqué parcouru chaque soir

N'a plus rien de saillant qui puisse vous émouvoir

Sur le front vous n'avez personne de très proche

Pas de parents non plus dans le Nord chez les Boches

Nul souci quel qu'il soit ne peut vous affleurer

Et vos beaux yeux sont secs de ne pouvoir pleurer

Pour combler vos loisirs pendant une huitaine

Vous avez tricoté des vêtements de laine

Puis vous avez donné des vivres de l'argent

Fait des paquets pour le soldat indigent

Mais petit à petit vous avez laissé ces choses

Oubliant de votre mieux tous ces longs jours moroses

Vous vous êtes forgé nombre d'occupations

Il vous a fallu d'abord renouer vos relations

Peu à peu l'oubli doux et commode

S'est emparé de vous dans les thés à la mode

Vous avez retrouvé le tango langoureux

Et plusieurs réformés de vous très amoureux

L'oubli qui missing à vous en faire un crime

L'oubli dans votre cas c'est presque légitime

Ennui désolement, est ce qu'on sait

L'oubli est inconscient, et puis c'est si Français

Car vous avez gardé votre ame Française

Un seul mot pourra dissiper se malaise
Tout votre être sera brusquement ressaisi

Quand je vous aurai dit se seul mot "Pensez-y"

Pensez-y que là-bas sur le front à toute heure

Il en est un qui tombe agonisant et pleure

 2ème page 

Et qui voudrait bien pas mourir et se débat

Pensez-y quand sur vous, vous jetez vos fourrures

A tous ceux qui ont froid, aux affres qu'ils endurenr

Immobiles, sentant l'engourdissement du gel les envahir

Pensez-y quand la pluie au dehors tombe averses

Et tous ces pauvres  des  bleus ciel qu'elle traverse

Et qui pour se sechez à l'angle des chemins

N'auront que le grand vent qui les sechera demain

Pensez-y quelques fois en vous mettant à table

Aux pauvres affamé désireux bien misérable

Qui là bas grignotant son pas rassis un peu

Avale une bouchée entre deux coups de feu

Et pensez à ce qu'un peu de boue à vos bottines

Représente des gens harassés qui piétinent

Dans le cloaque affreux ou meurtris et glacés

Ainsi qu'en un tombeau s'enlisent les blessés

Ainsi qu'en un tombeau s'enlisent les blessés

Quand le vent soufflera dans votre cheminée

Pensez à l'abominable et triste destinée

De tous ceux qui la bas, aux aguets, sans repos

Veillent dans la nuit noire où flotte le drapeau

Et si l'on vous murmure un madrigal trop tendre

Sachez d'un mot tranchant et railleur vous défendre

Et songeant comme ils sont beaux et plus forts

Ceux qui revent d'amour là-bas parmi les morts



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  • May 19, 2017 21:21:28 Adelaide

    Pensez-y

    Le temps passe Madame et combien monotone

    De la guerre plus rien ne vous étonne

    Et le communiqué parcouru chaque soir

    N'a plus rien de saillant qui puisse vous émouvoir

    Sur le front vous n'avez personne de très proche

    Pas de parents non plus dans le Nord chez les Boches

    Nul souci quel qu'il soit ne peut vous affleurer

    Et vos beaux yeux sont secs de ne pouvoir pleurer

    Pour combler vos loisirs pendant une huitaine

    Vous avez tricoté des vêtements de laine

    Puis vous avez donné des vivres de l'argent

    Fait des paquets pour le soldat indigent

    Mais petit à petit vous avez laissé ces choses

    Oubliant de votre mieux tous ces longs jours moroses

    Vous vous êtes forgé nombre d'occupations

    Il vous a fallu d'abord renouer vos relations

    Peu à peu l'oubli doux et commode

    S'est emparé de vous dans les thés à la mode

    Vous avez retrouvé le tango langoureux

    Et plusieurs réformés de vous très amoureux

    L'oubli qui missing à vous en faire un crime

    L'oubli dans votre cas c'est presque légitime

    Ennui désolement, est ce qu'on sait

    L'oubli est inconscient, et puis c'est si Français

    Car vous avez gardé votre ame Française

    Un seul mot pourra dissiper se malaise
    Tout votre être sera brusquement ressaisi

    Quand je vous aurai dit se seul mot "Pensez-y"

    Pensez-y que là-bas sur le front à toute heure

    Il en est un qui tombe agonisant et pleure

     2ème page 

    Et qui voudrait bien pas mourir et se débat

    Pensez-y quand sur vous, vous jetez vos fourrures

    A tous ceux qui ont froid, aux affres qu'ils endurenr

    Immobiles, sentant l'engourdissement du gel les envahir

    Pensez-y quand la pluie au dehors tombe averses

    Et tous ces pauvres  des  bleus ciel qu'elle traverse

    Et qui pour se sechez à l'angle des chemins

    N'auront que le grand vent qui les sechera demain

    Pensez-y quelques fois en vous mettant à table

    Aux pauvres affamé désireux bien misérable

    Qui là bas grignotant son pas rassis un peu

    Avale une bouchée entre deux coups de feu

    Et pensez à ce qu'un peu de boue à vos bottines

    Représente des gens harassés qui piétinent

    Dans le cloaque affreux ou meurtris et glacés

    Ainsi qu'en un tombeau s'enlisent les blessés

    Ainsi qu'en un tombeau s'enlisent les blessés

    Quand le vent soufflera dans votre cheminée

    Pensez à l'abominable et triste destinée

    De tous ceux qui la bas, aux aguets, sans repos

    Veillent dans la nuit noire où flotte le drapeau

    Et si l'on vous murmure un madrigal trop tendre

    Sachez d'un mot tranchant et railleur vous défendre

    Et songeant comme ils sont beaux et plus forts

    Ceux qui revent d'amour là-bas parmi les morts



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    ID
    20172 / 228876
    Source
    http://europeana1914-1918.eu/...
    Contributor
    Archives départementales de Saône-et-Loire 1
    License
    http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


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