Journal du cavalier Aimé GARCIN du 7ème Régiment de cuirassiers durant la Grande Guerre de 1914 - 1918, item 12

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6 au 12 octobre (suite)

mais du coté seulement le plus près de nos chevaux : cette précaution faillit jouer un mauvais tour  à notre Colonel. Pendant la nuit une patrouille allemande de cyclistes longea la voie, suivit un chemin en contre-bas, que nous ne pouvions apercevoir de nos postes. Cependant, les 2 pelotons les plus éloignés de la gare entendant du bruit, tirent et se retirent aux chevaux. Les deux autres pelotons dont le mien n'entendant et ne voyant rien, restons jusqu'au au matin. Les boches pendant ce temps profitant de la fusillade avaient continué leur chemin. Ils arrivent à la gare à l'improviste, tuent un employé, blessent plusieurs hommes et manquent prendre le colonel. Ils coupent les fils téléphoniques et s'en vont sans bruit. Le matin apprenant ce qui s'est passé, nous traversons la voie et voyons en effet l'empreinte des souliers ferrés boches. Ce coup de main n'eut heureusement pas de suite, mais aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves et cela à cause du manque complet de liaison entre les pelotons et l'état major, et aussi à cause du manque d'organisation défensive. Nos officiers avaient besoin d'apprendre à faire la guerre et se croyaient encore à un service en campagne du temps de paix. Naturellement  nous étions au passage à niveau en cuirasse avec musette bidon etc...c.à.d. d'un léger, si les boches l'avaient su...et si nous avions été obligés de revenir précipitamment aux chevaux...Enfin c'était pour nous le commencement du combat à pied pour lequel évidemment nos cuirasses, nos casques et nos sabres devenaient d'une dangereuse inutilité.

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6 au 12 octobre (suite)

mais du coté seulement le plus près de nos chevaux : cette précaution faillit jouer un mauvais tour  à notre Colonel. Pendant la nuit une patrouille allemande de cyclistes longea la voie, suivit un chemin en contre-bas, que nous ne pouvions apercevoir de nos postes. Cependant, les 2 pelotons les plus éloignés de la gare entendant du bruit, tirent et se retirent aux chevaux. Les deux autres pelotons dont le mien n'entendant et ne voyant rien, restons jusqu'au au matin. Les boches pendant ce temps profitant de la fusillade avaient continué leur chemin. Ils arrivent à la gare à l'improviste, tuent un employé, blessent plusieurs hommes et manquent prendre le colonel. Ils coupent les fils téléphoniques et s'en vont sans bruit. Le matin apprenant ce qui s'est passé, nous traversons la voie et voyons en effet l'empreinte des souliers ferrés boches. Ce coup de main n'eut heureusement pas de suite, mais aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves et cela à cause du manque complet de liaison entre les pelotons et l'état major, et aussi à cause du manque d'organisation défensive. Nos officiers avaient besoin d'apprendre à faire la guerre et se croyaient encore à un service en campagne du temps de paix. Naturellement  nous étions au passage à niveau en cuirasse avec musette bidon etc...c.à.d. d'un léger, si les boches l'avaient su...et si nous avions été obligés de revenir précipitamment aux chevaux...Enfin c'était pour nous le commencement du combat à pied pour lequel évidemment nos cuirasses, nos casques et nos sabres devenaient d'une dangereuse inutilité.


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  • December 26, 2017 12:38:37 Stéphane DOREL

    6 au 12 octobre (suite)

    mais du coté seulement le plus près de nos chevaux : cette précaution faillit jouer un mauvais tour  à notre Colonel. Pendant la nuit une patrouille allemande de cyclistes longea la voie, suivit un chemin en contre-bas, que nous ne pouvions apercevoir de nos postes. Cependant, les 2 pelotons les plus éloignés de la gare entendant du bruit, tirent et se retirent aux chevaux. Les deux autres pelotons dont le mien n'entendant et ne voyant rien, restons jusqu'au au matin. Les boches pendant ce temps profitant de la fusillade avaient continué leur chemin. Ils arrivent à la gare à l'improviste, tuent un employé, blessent plusieurs hommes et manquent prendre le colonel. Ils coupent les fils téléphoniques et s'en vont sans bruit. Le matin apprenant ce qui s'est passé, nous traversons la voie et voyons en effet l'empreinte des souliers ferrés boches. Ce coup de main n'eut heureusement pas de suite, mais aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves et cela à cause du manque complet de liaison entre les pelotons et l'état major, et aussi à cause du manque d'organisation défensive. Nos officiers avaient besoin d'apprendre à faire la guerre et se croyaient encore à un service en campagne du temps de paix. Naturellement  nous étions au passage à niveau en cuirasse avec musette bidon etc...c.à.d. d'un léger, si les boches l'avaient su...et si nous avions été obligés de revenir précipitamment aux chevaux...Enfin c'était pour nous le commencement du combat à pied pour lequel évidemment nos cuirasses, nos casques et nos sabres devenaient d'une dangereuse inutilité.


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    Béthune

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    Lyon

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  • Story location Lyon
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ID
8199 / 81780
Source
http://europeana1914-1918.eu/...
Contributor
BRISSON
License
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/


October 6, 1914 – October 12, 1914
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